Toutes proportions gardées, Belmondo, c’est un peu comme Picasso : son itinéraire artistique recèle des styles très différents qui se sont succédé mais se sont aussi chevauché, car le héros de Léon Morin, prêtre ou du Professionnel était capable d’incarner à peu près n’importe qui, passant avec aisance du policier au gangster, de l’écrivain au baroudeur, du soldat à l’homme d’affaires. C’est sans doute ce qui explique l’étendue de sa popularité et le chagrin qui a touché beaucoup d’entre nous en ce début de septembre, lorsqu’une dépêche d’agence annonça qu’il avait disparu. Partir ainsi, dans le soleil d’un matin, alors que l’été s’apprêtait à mourir, ça convenait plutôt bien à un type qui avait apporté tant de jours lumineux à son public. Dans les heures qui s’ensuivirent, les chaînes d’information bouleversèrent leurs programmes afin de lui rendre hommage et, spontanément, les extraits de films qu’elles choisirent de diffuser montrèrent l’acteur que nous avions tant aimé en train de maltraiter gaîment bon nombre d’automobiles, populaires ou prestigieuses. Incontestablement, les machines motorisées — sur terre, en mer ou dans les airs — ont joué un grand rôle dans sa carrière et nous avons souhaité, à notre tour, saluer son départ en rappelant quelques-uns de ses exploits sur quatre roues.
Nicolas Fourny - 05/08/2022