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Freddie Mercury : l'étonnant garage du leader de Queen

Par PAR PAUL CLÉMENT-COLLIN - 21/11/2018

Que celui qui n’a jamais été emporté par la voix de Freddie Mercury et le rythme d’une chanson de Queen lève le doigt : personnellement, je n’en connais pas. Né au milieu des années 70, j’ai passé une grande partie de ma jeunesse avec Queen dans les oreilles. C’est aussi à ce moment là qu’a commencé à se forger ma culture automobile, et je ne compte plus les heures à avoir lu la presse automobile en compagnie de Freddie. A l’occasion de la sortie du biopic « Bohemian Rhapsody » (réalisé par Bryan Singer et Dexter Fletcher, avec Rami Malek dans le rôle titre), je me suis demandé si le chanteur de ce groupe mythique britannique s’intéressait à l’automobile. Rolls-Royce, Studebaker, Ford Capri, Range Rover ou Mercedes, Mercury a eu un garage bien rempli.

Paradoxalement, Freddie Mercury n’a jamais eu le permis de conduire, ce qui ne l’a jamais empêché d’aimer la bagnole. D’ailleurs, quand un pseudo s’apparente à une marque de voitures américaines, ce n’est sûrement pas anodin (d’accord, on peut aussi penser à une maison de disques, ce qui, en l’espèce, serait assez logique, mais tout de même, il n’y a pas de hasard). La vérité, c’est que le chanteur de Queen avait eu le temps de passer quelques leçons de conduite jusqu’à ce que le manque de temps (et la flemme?) ne l’empêche de valider sa « driving licence ». Au moins avait-il quelques notions de conduite lui permettant de, parfois, se faire plaisir au volant de ses voitures.

Sans permis de conduire (malgré quelques leçons), Freddie Mercury, plutôt fan de bagnoles, se constitua un petit garage intéressant

La plus connue de son garage reste la fameuse Rolls Royce Silver Shadow de 1974, achetée d’occasion en 1979 par sa propre société, Goose Production et immatriculée WLX 293M. C’est sa vente en 2013 par Coys, à plus de 74 000 £, qui fait qu’elle reste dans les mémoires : en prime, l’acheteur conservait le paquet de mouchoir encore dans l’habitacle, datant de la fin de la vie du chanteur. Cette Rolls restera son véhicule principal, la plupart du temps conduite par un chauffeur, jusqu’à sa mort en 1991. Elle sera ensuite conservée par sa sœur, jusqu’à cette fameuse vente aux enchères. A son bord, un système audio d’époque permettant d’écouter sur K7 Killer Queen, Somebody to Love, ou Don’t stop me now  dans une ambiance feutrée et so british !

La Rolls-Royce Silver Shadow, vendue en 2013 par Coys, fut la voiture la plus utilisée par Freddie Mercury

Quoi de plus normal que le leader de Queen roulant dans une voiture de rois, ou de reines ! La Rolls partagea le garage avec semble-t-il au moins un exemplaire de Daimler DS420 (peut-être deux). Mais les choix de Freddie Mercury furent assez éclectiques, et pas limités à la voiture anglaise : en 1986, il investira dans une Mercedes 420 SEL, remplaçant régulièrement la Silver Shadow au quotidien, et qui sera vendue aux enchères en 1996, après sa mort.

La Mercedes 420 SEL de Freddie Mercury fut vendue aux enchères en 1996, puis laissée à l’abandon avec le temps.

Il acheta aussi une Ford Capri particulière puisqu’elle fut l’héroïne du feuilleton anglais Only fools and horses, feuilleton dont Freddie Mercury devait sans doute être fan, comme beaucoup d’anglais de l’époque. Cette voiture aura même droit à sa réplique « Corgi », preuve de sa célébrité. A ses côtés, dans le garage de Freddie, on trouvait aussi une Studebaker Champion, dont le phare central étonna plus d’un européen. Cette voiture servira pour une série de photos, dans les années 70, au moment de la sortie de We are the Champions (on voit là la facétie de Mercury : qui à l’époque fit le lien entre la voiture derrière lui et le titre de la chanson ?).

La Ford Capri issue de la série Britannique Only Fools and Horses, propriété de Mercury, eut même droit à sa version Corgi

Au chapitre des bizarreries, notons aussi la présence dans l’écurie Mercury d’une MG Metro 6R4, une bête de rallye qui n’aura pas connu le succès escompté (malgré de nombreuses victoires) à cause de la fin malheureuse du fameux Groupe B. Etonnant de trouver une telle voiture, difficile à conduire, dans le garage d’un homme n’ayant pas le permis. Parmi les autres trésors, on trouvait aussi une Jaguar Type E V12, et, plus rare, un Range Rover V8 de 1981 converti en cabriolet par le carrossier-constructeur suisse Monteverdi et ayant d’abord appartenu à Roger Taylor (membre du groupe Queen) puis à une société détenue conjointement par Freddie Mercury et Jim Beech, l’un des managers du groupe.

Le Range Rover Convertible de Roger Taylor, récupéré par la suite par la société de Freddy Mercury (photo : rogertaylor.info)

Bien entendu, ces informations ne sont pas capitales, mais il est toujours plaisant de savoir qu’on a partagé une passion avec ses idoles. Grand fan des Beatles, le goût des voitures de Ringo Starr (qui roulait en Facel Vega II) ou John Lennon (dont les goûts oscillaient entre l’Iso-Rivolta Fidia et la Rolls-Royce Phantom V psychédélique) renforça mon admiration pour les 5 garçons dans le vent. Sans parler de Eric Clapton, allant jusqu’à se faire réaliser une Ferrari SP12 « EC » sur-mesure. En allant voir Bohemian Rhapsody, en écoutant Another One Bites the Dust, vous aurez donc un regard un peu différent sur Freddie Mercury, sans permis fou de voitures, dilettante de l’automobile, chanteur génial trop tôt disparu !

Crédit photo : Coys, DR, Rogertaylor.info, imcdb.org, 20th Century Fox, The Telegraph

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