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Rover 827 SC : le grand luxe à prix d'ami (aujourd'hui)

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 10/10/2016

Je vous l’accorde, il fallait avoir de l’imagination en 1982 pour envisager faire de Rover le concurrent de BMW en Europe, et avec le recul, le rachat du premier par le deuxième en 1994 sonne comme une évidence. Pourtant, en ce début des années 80, la stratégie n’était pas idiote. Après avoir « testé » la collaboration Rover/Honda avec la Triumph Acclaim (j’y reviendrai), la collaboration future s’annonce radieuse : entre Honda, motoriste pointu et industriel capable d’améliorer la fabrication « à l’anglaise » (mais limité par les quotas européens), et Rover, à l’image encore flatteuse (grâce aux SD1, lire aussi : Rover SD1), et malgré tout capable d’exister dans le haut, l’alliance anglo-nippone n’est pas incongrue.

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Cette alliance donnera d’ailleurs naissance à la série 800, « executive car » étudiée conjointement à la Legend japonaise, en 1986. Je reviendra sûrement sur la 800 et sa genèse, mais aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de sa version coupé, apparue en 1992, et dont je suis tombé follement amoureux. Encore aujourd’hui, vous pourriez toujours me lister l’ensemble des défauts de ce coupé british, je resterai convaincu « qu’un jour, je l’aurai » ! Il en est ainsi avec les premiers amours. A l’époque, Jaguar me semblait trop « aristocrate », tandis que la Rover 827 SC, malgré son V6 d’origine japonaise, me paraissait le summum de la bourgeoisie anglaise, mêlant le meilleur des deux mondes.

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J’ai longtemps rêvé d’une 827 SC. D’une puissance suffisante (177 ch pour un V6 Honda, donc fiable et agréable, de 2,7 litres de cylindrée), elle me semblait répondre à mes exigences de bon goût, de confort mais de discrétion. Contrairement à sa sœur Honda Legend. Il s’agissait d’une évolution de la Rover 800 de 1986, dans une version coupé. Aussi, le coupé Legend de la même époque était-il un peu plus moderne, mais qu’importe. L’essentiel n’est pas là.

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En fait, le coupé 827 SC n’était pas destiné à l’Europe, et n’aurait presque pas dû naître… Son développement, accompagnant la « phase 2 » des séries 800, devait permettre à la « nouvelle marque » Sterling d’offrir un grand coupé dont sont friands les américains. Mais la sortie de la Rover 827 SC correspond in fine à l’arrêt de la marque Sterling aux USA. Plutôt que de remiser le projet, on décida de le produire malgré tout.

La bagnole avait été développée pour le marché américain… mais en Europe, il n’y avait pas vraiment de marché pour un tel coupé. Le coûts de développement devant être amortis, on donna à la 827 SC toutes les options possible et un prix de vente jugé excessif à l’époque… Sans casser la baraque, le coupé lancé en 1992 restera 7 ans au catalogue, recevant même le moteur 2 litres Turbo de la 620 Ti et ses 200 chevaux en 1996.

La version 2 litres Turbo, jamais diffusée en France, se distingue pas ses jantes spécifiques, et s'est très bien vendue en Italie !La version 2 litres Turbo, jamais diffusée en France, se distingue pas ses jantes spécifiques, et s’est très bien vendue en Italie !

Difficile d’obtenir les vrais chiffres de production de la 827 SC. Sans doute une bonne dizaine de millier d’exemplaires, mais pas plus, en 7 ans de production. Si l’affaire dût être un gouffre pour Rover à l’époque (et contribuer à rechercher activement un partenaire, qui ne sera finalement pas Honda mais BMW), il faut considérer cela différemment aujourd’hui : si vous cherchez bien, vous pourriez trouver un agréable grand coupé fiable (merci Honda), luxueux (merci Rover), so British quoi qu’il arrive, à un tarif imbattable.

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Il ne s’agira bien entendu pas d’une sportive, mais bel et bien d’un petit plaisir acquis à pas cher, la cote restant très basse malgré les qualités de la voiture et son niveau d’équipement (rien que le cuir Connolly des sièges vaudrait le prix demandé en occasion, sans compter le bois précieux). Aujourd’hui, le vrai problème serait plutôt d’en trouver une en France, car sa commercialisation n’aura duré que jusqu’en 1995 (et même en Angleterre elle se font rares) : si jamais vous tombez sur l’un de ces exemplaires, sautez dessus. Sinon, rattrapez vous sur une version berline, moins rare mais tout aussi avantageuse question raffinement et agrément moteur.

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