Caisse de lecteur: l'Alpine A310 1600 VE de Pierre !
Le week-end dernier, Ford avait eu la bonne idée d’organiser pour moi et quelques blogueurs plutôt « life-style » une petite virée à bord de 3 Mustang pour participer au 5ème Rallye Vendée Classic à Saint Gilles Croix de Vie. C’est le genre d’opération que j’apprécie car pas directement orientée « produit », même si c’est l’occasion de tester un modèle (lire aussi : Ford Mustang VI), et permettant de rencontrer beaucoup de gens intéressants, dans un cadre détendu. Et pour un passionné automobile comme moi, quoi de mieux qu’un rallye pour passer un bon week end ?
C’est à peine arrivé à l’hôtel à Saint Gilles, le vendredi soir, que j’ai repéré l’objet de cet article. Une grande partie des participants au Rallye ayant choisi le même établissement, le parking ressemblait déjà à une parade, avec quelques Ferrari (une 458 et deux 430), beaucoup de Clio V6 (je vous en reparlerai), une Lotus Elise, des Mégane RS, et cette adorable Alpine A310 que je repérais tout de suite. Je me promettais d’ailleurs, en la voyant, d’alpaguer son propriétaire pour en discuter plus longuement.
Si mon œil a tout de suite repéré cette A310, c’est parce qu’elle fait partie des plus belles à mon sens, les premières séries dotées du 4 cylindres 1600 de la R16 offrant 125 chevaux (lire aussi : Alpine A310 4 cylindres), la fameuse VE. Sa particularité : une ligne très pure, sans artifices, sublimée par une rampe de 4 phares et deux longues portées sous verre, lui donnant un air so 70’s et semblant sortir d’une Bande dessinée de Jean Graton !
« Ah ce cul » aurait dit Jean-Pierre Marielle !Dès le premier soir, ma Mustang se retrouve par hasard garée à côté d’elle sur le parking du restaurant, et le contraste me saute alors aux yeux : mon Dieu que l’A310 est petite et menue par rapport au monstre américain. Derrière elle, la Lotus Elise que je trouvais toute petite s’avère presque de la même taille (quoiqu’un peu plus courte). L’310 est vraiment un petit format : et dire qu’on la trouvait trop grosse et trop bourgeoise par rapport à l’A110, décidément les proportions ont bien changé depuis !
Ce n’est que le lendemain que je fais la connaissance de son propriétaire, Pierre, fringuant septuagénaire toujours vert, intarissable sur les voitures en général et sur la sienne en particulier. A l’origine, Pierre est surtout un amateur de Renault (il roule en Laguna V6 tous les jours, c’est dire) et à l’heure où les enfants sont grands, il cherchait à se faire plaisir en s’offrant une vieille au losange. Le hasard mettra, par l’entremise d’un ami, cette A310 sur son passage, et Pierre l’acheta. C’était l’époque où le prix des voitures de collection n’atteignait pas encore des sommets, et où l’A310, surtout en 4 cylindres, ne valait pas encore très cher !
Vous avez vu ces sièges ???Pierre a une voiture comme je les aime : en état de marche, bien entretenue, mais pas parfaite. Ce qu’il aime (et moi aussi), c’est rouler avec, et pas en faire une pièce de musée. Si l’intérieur est en bon état, avec des sièges à se damner comme on savait le faire à l’époque, on sent tout de même le poids des ans, et la finition un peu légère des Renault ou Alpine de ces années-là ! Le dimanche matin, j’abandonne ma Mustang pour prendre place à son bord. Même à froid, le 4 cylindres démarre sans broncher, et si le ralenti mettra quelques minutes à trouver son rythme de croisière, la voiture s’ébroue sans souci du parking de l’hôtel jusqu’au port de Saint Gilles pour prendre quelques photos.
C’est à cette occasion que Pierre me raconte la petite histoire de sa plaque d’immatriculation. A cette époque, on pouvait encore négocier un peu à la préfecture, pourvu qu’on ait une voiture de collection et que le numéro désiré ne soit pas trop loin du numéro en cours. C’est ainsi que Pierre hérita d’un beau 310 sur sa plaque d’immatriculation ! Aujourd’hui, il n’a en tout cas pas l’intention de se séparer de sa belle Alpine, et il participe dès qu’il le peut à des événements comme le Vendée Classic, pour profiter des joies du moteur arrière et des rencontres impromptues comme la nôtre. Elle est pas belle la vie ?