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Citroën : Welcome Linda !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 03/07/2014

Lorsque je reçois le communiqué de presse annonçant la nomination de Linda Jackson à la tête de Citroën, je dois avouer que je ne sais pas trop quoi en faire ! A vrai dire, c’est le cas avec absolument tout les communiqués de presse. Chaque matin, j’ouvre ma boîte mail avant le reste, et je lis tous les communiqués. La plupart du temps, je les laisse de côté. La lecture de mes « confrères » (même si me considérer confrère est un bien grand mot) me laisse pantois : j’avais la même chose dans ma boîte mail, et si d’aventure l’info m’avait intéressée, j’étais chou blanc.

A peine le temps de boire mon café, et de fumer ma clope, qu’une dizaine d’articles correspondant à ce que j’avais tout juste lu (croyant être privilégié) s’étale devant moi ! A chaque fois, je me pose la question de savoir si cela vaut bien le coup d’être dans les listings pour finalement pondre le même article. A chaque communiqué, je me demande comment je pourrais tourner le truc pour que cela n’ait pas l’air repompé… et surtout, si c’est intéressant ?

Concernant Linda Jackson nommée à la tête de Citroën, j’ai d’abord pensé que cela n’avait aucun intérêt pour Boîtier Rouge. D’autant qu’en feuilletant Challenge de cette semaine, j’ai lu un article insipide sur sa nomination à la tête de la marque aux chevrons. Savoir qu’elle arrête de bosser à 18h pétante et qu’elle a demandé une C4 Cactus en voiture de fonction ne m’apprend pas grand chose sur la miss. Sans dec’, savoir qu’elle était contrôleur de gestion puis directrice de Citroën UK n’a qu’un intérêt biographique. Et le reste ?

Pourtant, il y avait matière à communication moins formatée : putain, une femme à la tête de Citroën c’est pas rien non ? Si Carlos Tavares, comme il le dit lui même, désire plus de femmes aux postes clés, c’est pas pour faire plaisir aux féministes de tout poil, soyons réalistes ! Pire, Challenge insiste sur le « british spirit » qu’elle pourrait insuffler à une marque qui n’en a sûrement pas besoin ! Moi ce qui m’intéresse, c’est qu’elle soit une femme, et j’ai envie qu’on m’en parle, et qu’on m’explique pourquoi c’est une bonne chose.

Pour info, chez GM, Mary Bara est CEO depuis le 15 janvier. Et pour moi, c’est une sacré bonne nouvelle. Oui je sais, je vois déjà les haussements d’épaules et les yeux en l’air, mais oui, l’automobile est une affaire de femmes. Le plaisir de conduire n’est pas sexué, la décision d’achat est rarement unilatérale dans un couple. Et puis surtout, on va peut-être revenir, avec des femmes, à plus de simplicité. Simplicité d’offre d’une part : même moi, fan d’automobile, je finis par m’y perdre dans les gammes des constructeurs. Simplicité de fonctionnement ensuite : une voiture simple et efficace n’est pas l’ennemie de la performance. Simplicité d’achat : peut-être que les forces de ventes, en se féminisant, changeront la donne. Simplicité des lignes : mon Dieu que les voitures d’aujourd’hui se compliquent la vie avec des lignes torturées et souvent surchargées (trop de maquillage tue le maquillage).

Pour moi, une femme à la tête d’un constructeur auto, c’est aussi peut-être une nouvelle façon de voir les choses, à l’heure où l’automobile (surtout européenne) doit se réinventer ; c’est aussi une preuve d’une vraie remise en question (à moins que tout cela ne soit que de l’image?) ; c’est aussi la preuve de l’universalité d’un marché qui a commencé à se féminiser avec l’avènement des monospaces ; c’est imaginer un futur différent, pas forcément gavé au diesel, faisant foin des convention sexistes qui parfois m’habitent moi-même (sans jeux de mots) ; c’est imaginer que l’automobile pourrait après tout être un plaisir pour tous, mêlant agrément de conduite, praticité et économie. Peut-être ainsi quitterions-nous l’univers SUVisé actuel pour revenir au plaisir de la ligne, sans mégoter sur le reste (qualité de fabrication, simplicité d’utilisation, modularité, plaisir de conduire).

Pas sûr que Linda Jackson, isolée dans un monde de mecs standardisés, et sans doute influencée par sa propre culture de l’entreprise (N-1, N-2 tout ça… PSA n’est pas un modèle de souplesse managériale) puisse révolutionner les choses, pas plus que Mary Bara (qui m’a l’air d’être une sérieuse cost killeuse), mais c’est un début. Demain l’automobile sera peut-être différente grâce à ces pionnières. A suivre !

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