Venturi : l'America rentre en production 30 ans après la présentation de la Cup221 !
Vous vous doutiez bien que j’allais le faire… Que j’allais me pointer chez Venturi pour me lamenter sur un mode « c’était mieux avant », et que j’allais pester contre ce tout électrique qui empestait ce salon aussi fort qu’un diesel. Et bien j’ai été pris à mon propre jeu, et au détour d’une allée (pas loin du stand Volvo, lire aussi : Volvo XC90), je suis tombé en arrêt. Moi qui croyais que Venturi, pas la nantaise mais la monégasque, reniait son passé, j’en suis resté baba. Que voyais-je, devant moi ? Une cup221, une vraie !
Enfin, une cup221, c’est exagéré. Je ne suis même pas sûr qu’elle portait déjà ce nom là, puisque celle qui trône sur le stand Venturi de ce Mondial de l’Automobile 2014 fait partie des 3 protos présentés en 1986 au Trocadéro, avec comme marraine la charmante Sabine Azéma. Elle présente d’ailleurs des différences subtiles avec ses sœurs de série : ses jantes BBS sautent aux yeux de l’amateur averti ; son capot moteur à l’arrière est différent, en une seule partie, avec des ouïes sur la partie la plus arrière ; les commandes de vitres sont sur les sièges électriques ; enfin l’autoradio se trouve quasiment déporté sur le côté passager.
Cette plaque d’immat’ est mythique… si si !!!Je ne pouvais pas rester sans rien faire. J’ai tenté une première fois de discuter avec une charmante jeune fille, mais j’ai bien vu que le passé de Venturi ne lui était pas familier. J’ai fini par repasser à 21h, pour tenter ma chance. Bingo… Enfin un interlocuteur capable de répondre à mes questions. Entre temps, Venturi m’avait régalé de coupettes de champagne… Mais cela n’a pas suffit pour m’empêcher de poser les questions qui fâchent.
Photo merdique, mais on voit bien les ouïes du capot arrière !!! jamais vu sur d’autres Cup221First, qu’est ce qu’elle fait là cette cup221, coincée entre une E-formula et une America ? Elle conserve encore son immatriculation d’origine, en WW, et en 149 à la fin. Bah il faut croire que les 30 ans de la marque ont réveillé les hommes de Venturi, et qu’entre deux records électriques, quelqu’un s’est dit qu’un rappel au passé n’était pas si idiot. Comme une main tendue… Il suffit d’en tendre une autre en retour, et d’accepter que la marque soit désormais profondément électrique.
Tu les as vu mes BBS ??? (en mode selfie, c’est dur à photographier je vous jure)…Revenons à ce proto de 86. En discutant autour de ladite coupette, j’ai appris qu’elle avait été refaite à neuf à coup de pièces d’origine, à tel point que Serge Lenoir, l’un des spécialistes de la marque, en aurait été bluffé. Le plus intéressant c’est que la société qui l’a « retapé » s’appelle MVE (Manufacture de Voiture Electrique), celle-là même qui gravite dans la galaxie Pastor, et qui s’est occupé de produire les fameux Berlingos postaux électrifiés.
En tout cas, j’en ai appris un peu plus sur le Venturi d’aujourd’hui : la marque ne renie plus son passé ; elle gagne un peu d’argent sur le mode d’un bureau d’étude, et ses performances, que ce soit en course (cette fameuse Formule E) ou en record de vitesse (la « Jamais Contente »), sont une vitrine pour sa technologie, « la chaîne de traction » comme ils disent.
En questionnant les hommes en noir au V rouge, on devine que les ventes ne sont qu’accessoires. A demi mot, on avoue une quinzaine de Fetish vendues, et l’America sera enfin commercialisée prochainement, à un tarif prohibitif, du moins pour vous et moi (environ 370 000 euros HT). La suite pour demain, puisque j’ai rendez-vous avec Sacha Lakic, le designer de Venturi mais aussi de Voxan (propriété de Gildo Pastor)… L’occasion de discuter à bâtons rompus ? J’espère !
A lire:
http://www.communaute-venturi.fr/
Photo de couverture : Thomas de Saulieu