Renault Clio V6 : l'héritière de la R5 Turbo
Si Renault a laissé mourir Alpine (lire : Alpine A610), la marque n’a pour autant pas laissé tomber l’idée de proposer des véhicules extraordinaires en cette deuxième moitié des années 90. Après avoir lancé le Spider sous la marque Renault Sport (lire aussi :Renault Sport Spider), la marque au losange s’attèle à booster son modèle phare, la Clio avec deux programmes : le Clio Trophy, une formule monotype en ouverture des grands prix de F1, et la Clio V6, la version routière de celle utilisée pour le Trophy.
Présentée au salon de Paris 1998, la Clio V6, elle est conçue par Renault Sport. Petite série oblige, le développement et la production du véhicule sont confiés à l’anglais TWR (lire aussi : Jaguar XJR15), qui possède en Suède une usine (à Uddevalla) produisant la Volvo C70 (lire aussi: Volvo C70) ; La Clio V6 y sera construite quasiment à la main.
La Clio V6 reprend le concept de la Renault 5 Turbo (lire aussi: Renault 5 Turbo), en proposant sur la base de la citadine de sa gamme une sportive hors-norme. Finis les 5 places, la traction avant et le moteur à l’avant, place à la propulsion et au moteur à l’arrière (amputant de deux places l’auto). En fait de moteur, on choisit le plus gros de la palette Renault : c’est le V6 ES9 3 litres qu’on rentre au chausse pieds à l’arrière de la Clio, poussé à 230 chevaux. Sur le papier, une citadine de cette taille avec un tel moteur, ça doit être de la dynamite. Lancée officiellement en 2000, la Clio V6 rentre en production en Suède en janvier 2001.
En fait, en réalité, c’est de la dynamite, mais surtout à cause d’un manque de développement et de réglages de l’auto par TWR, rendant la voiture compliquée à conduire pour le conducteur lambda. A tel point que la production sera rapatriée chez Alpine, à Dieppe, pour la phase 2 , la copie ayant été revue par Renault Sport. En mars 2003, la Clio V6 phase deux (au look bien plus plaisant) commence à être produite avec désormais un V6 de 255 ch. Cette phase 2 se montre bien plus sécurisante, efficace et maîtrisable que la phase 1.
La production cessera en juillet 2005, après 1611 phases 1 « made by TWR » et 1303 phases 2 « made by Alpine » , auxquelles il faut rajouter 134 « Trophy » fabriquées en France entre 1999 et 2000. En 2005, la Clio V6 était vendue 39 700 euros. Aujourd’hui, c’est grosso modo du même ordre, parfois moins cher, même s’il ne faudra pas s’attendre à une « moderne ». Entre la fiabilité parfois « compliquée » de la phase 1 et les difficultés à maîtriser la bête, vivre avec la Clio V6 ne sera pas une sinécure, mais cela en vaut parfois le coup hein !