Porsche 911 “964” Turbo 3.6 : les mystères de « Bad Boys I »
La sortie prochaine du troisième opus de la série Bad Boys entraîne inévitablement la rediffusion à la télévision du tout premier, sobrement appelé Bad Boys, qui elle-même entraîne les inévitables questions : pourquoi la Porsche 964 Turbo 3.6 conduite par Will Smith a-t-elle des plaques françaises à l’avant (447 DB 75) ? Appartenait-elle vraiment à l’acteur français Tchéky Karyo ? De quelle série limitée parle Will Smith au tout début du film ? Autant de problèmes cruciaux que nous tenterons de résoudre (ou pas) ici.
Porsche 911 “964” Turbo 3.6 : les mystères de « Bad Boys I »
La sortie prochaine du troisième opus de la série Bad Boys entraîne inévitablement la rediffusion à la télévision du tout premier, sobrement appelé Bad Boys, qui elle-même entraîne les inévitables questions : pourquoi la Porsche 964 Turbo 3.6 conduite par Will Smith a-t-elle des plaques françaises à l’avant (447 DB 75) ? Appartenait-elle vraiment à l’acteur français Tchéky Karyo ? De quelle série limitée parle Will Smith au tout début du film ? Autant de problèmes cruciaux que nous tenterons de résoudre (ou pas) ici.
Pour les amateurs de voitures, adolescents ou jeunes adultes en 1995, Bad Boys, réalisé par Michael Bay, est un souvenir vivace : une superbe Porsche 911 “964” Turbo 3.6 accroche l’image dès les premiers instants du film, et devient une vedette au même titre que Will Smith, Martin Lawrence ou Tchéky Karyo (le méchant du film). Elle fait même l’objet du premier dialogue, en ouverture, entre un Smith amoureux de sa nouvelle acquisition et un Lawrence surtout sensible aux aspects peu pratiques d’une voiture de sport européenne (où poser son gobelet de soda ?). Mike Lowrey (Smith) y décrit sa voiture comme une voiture “en série limitée”, coûtant 100 000 dollars et parcourant le 0 à 100 km/h en 4 secondes seulement.
De quel modèle s’agit-il ?
L’appellation “série limitée” donnée par Will Smith a longtemps fait croire qu’il s’agissait d’une Turbo S 3.6 litres, dont seuls 14 exemplaires dotés d’un avant à phares classiques furent produits (et 76 exemplaires Flachbau au nez écrasé). Pourtant, il suffit de deux petits détails pour comprendre qu’il ne peut s’agir d’une S : le spoiler avant est celui d’une Turbo 3.6 classique, tout comme l’aileron arrière, alors qu’une S dispose de deux accessoires spécifiques. Sans parler de l’absence de prise d’air sur les flancs arrières, avant le passage de roue !
Voilà à quoi ressemble une Turbo S : son spoiler avant et son aileron sont très différents d’une Turbo 3.6, et sa prise d’air la différencie d’office !
Si Will Smith parle de série limitée, c’est que la 964 Turbo 3.6 est en soit une rareté, produite à partir de janvier 1993 à seulement 1 437 exemplaires. Pour des Américains habitués à des grandes séries, ce modèle a donc le parfum de l’exclusivité qui justifie cette phrase (limited edition en VO), mais n’en a pas l’appellation officielle. Peu importe, il s’agit quoi qu’il arrive d’un modèle d’exception qui, bien qu’il s’apprête à tirer sa révérence pour laisser place à la Porsche 993, reste encore parfaitement dans le coup.
Pourquoi la 964 Turbo porte-t-elle des plaques françaises à l’avant ?
Avec ses plaques noires française “à l’ancienne” portant l’immatriculation 447 DB 75 à l’avant, et sa plaque de Floride portant BAD BYS1 à l’arrière, la 964 Turbo suscite bien des interrogations. Ici les explications divergent parfois. La plus répandue serait que cette Porsche appartenait à Tchéky Karyo lui-même et qu’il s’agirait tout simplement de sa plaque d’immatriculation d’origine. La propriété de la voiture n’est pourtant pas claire : celle de Karyo ? Celle du producteur Michael Bay ? Les deux mon capitaine, l’un ayant revendu à l’autre ? Une seule chose est sûre : il ne s’agit pas de la plaque d’immatriculation d’origine, puisque cette numérotation impliquerait une mise en circulation dans la deuxième moitié des années 50 (cette Porsche, produite en 1993, aurait donc dû disposer d’au minimum 3 lettres en son milieu, et s’avère de toute façon clairement un modèle américain).
Aux Etats-Unis, certains états (Floride, Californie) n’obligent qu’à la pose d’une plaque à l’arrière, laissant les propriétaires jouer avec l’emplacement avant, soit en doublant la plaque, soit en posant une plaque décorative. L’une des grandes modes pour les véhicules importés d’Europe dans ces états était d’utiliser des plaques européennes fantaisistes. Ceux qui achetaient des véhicules d’occasion conservaient parfois la plaque d’origine (ce qui aurait pu être le cas ici, mais on l’a vu, il s’agit d’une plaque fantaisiste), ou alors “imaginaient” de toute pièce une immatriculation, ce qui est le cas ici.
La nationalité française de Tchéky Karyo est donc sans doute l’explication par ricochet de cette étrange plaque. Ainsi, si c’était bien la sienne, il est tout à fait plausible qu’il se soit fait poser une plaque fantaisiste rappelant son pays natal. Si ce n’est pas la sienne, il est fort probable que sa nationalité ait inspiré une telle plaque. Quoi qu’il en soit, cette plaque française incarne parfaitement le snobisme ou l’originalité d’un héritier tel que Mike Lowrey, flic par passion et non par besoin.
La 911 « BB1 » à la fin des années 2000
Une ? Deux ? Trois modèles ? La réponse d’un propriétaire
Il semblerait que, pour les besoin du film, il n’y eut pas une seule voiture sur le tournage, mais deux, voire même trois. En effectuant mes recherches, j’ai pu retrouver la trace d’un des propriétaires de la 3.6 de la scène d’entrée (et de l’affiche), un certain Mike : selon lui, la voiture (VIN 410) était bel et bien la propriété de Michael Bay. Celle de la scène finale serait un autre véhicule, tandis que certaines scènes statiques d’intérieurs auraient été tournées dans un troisième modèle incomplet. Concernant sa voiture, Mike précise que le deuxième propriétaire, Pat Sandstone, producteur de cinéma, était un ami de Michael Bay. Mike a revendu ensuite cette voiture au fameux collectionneur Matthew Drendel.
Pour le plaisir, une 911 Turbo 3.6 même pas Bad Boys !
Qu’est devenu le probable deuxième modèle ? Difficile à dire même si certains, sur les fori américains, disent l’avoir aperçue. La plus célèbre, elle, est donc au chaud dans une collection, avec sa fausse plaque française, et sans doute ayant plus sûrement appartenu au réalisateur plutôt qu’à l’acteur français. Seul Tchéky Karyo pourrait nous le dire, mais je n’ai pas réussi à le contacter.
La nationalité française de Tchéky Karyo est donc sans doute l’explication par ricochet de cette étrange plaque. Ainsi, si c’était bien la sienne, il est tout à fait plausible qu’il se soit fait poser une plaque fantaisiste rappelant son pays natal. Si ce n’est pas la sienne, il est fort probable que sa nationalité ait inspiré une telle plaque. Quoi qu’il en soit, cette plaque française incarne parfaitement le snobisme ou l’originalité d’un héritier tel que Mike Lowrey, flic par passion et non par besoin.
Une ? Deux ? Trois modèles ? La réponse d’un propriétaire
Il semblerait que, pour les besoin du film, il n’y eut pas une seule voiture sur le tournage, mais deux, voire même trois. En effectuant mes recherches, j’ai pu retrouver la trace d’un des propriétaires de la 3.6 de la scène d’entrée (et de l’affiche), un certain Mike : selon lui, la voiture (VIN 410) était bel et bien la propriété de Michael Bay. Celle de la scène finale serait un autre véhicule, tandis que certaines scènes statiques d’intérieurs auraient été tournées dans un troisième modèle incomplet. Concernant sa voiture, Mike précise que le deuxième propriétaire, Pat Sandstone, producteur de cinéma, était un ami de Michael Bay. Mike a revendu ensuite cette voiture au fameux collectionneur Matthew Drendel.
Qu’est devenu le probable deuxième modèle ? Difficile à dire même si certains, sur les fori américains, disent l’avoir aperçue. La plus célèbre, elle, est donc au chaud dans une collection, avec sa fausse plaque française, et sans doute ayant plus sûrement appartenu au réalisateur plutôt qu’à l’acteur français. Seul Tchéky Karyo pourrait nous le dire, mais je n’ai pas réussi à le contacter.
Texte : PAUL CLÉMENT-COLLIN