Citroën Fukang/Elysée/C-Elysée : mamie ZX fait de la résistance en Chine
Aujourd’hui, Citroën propose des modèles spécifiques au marché chinois, comme la nouvelle C6, ou bien l’actuelle C-Elysée. Mais pendant des années, la marque au chevron s’est contentée de rentabiliser encore et encore notre bonne vieille ZX (lire aussi : Citroën ZX Volcane et Citroën ZX 16v 167), lui offrant ainsi une longévité incroyable. Songez que notre ZX, lancée en 1991 en France, sera lancée en Chine en 1992 pour y être produite jusqu’en décembre 2014 ! Plus de 20 ans de bons et loyaux services qui lui valent aujourd’hui un article dans Boîtier Rouge, c’était un minimum !
Au départ, l’intention de Citroën est d’offrir aux chinois un modèle moderne, et choisit dans sa gamme la ZX, ni trop grande ni trop petite selon le constructeur, apte à séduire une large clientèle dans l’Empire du Milieu. Contraint par la loi chinoise à s’associer à un constructeur local, c’est avec Dongfeng (aujourd’hui actionnaire de PSA) que la marque française va fricoter, en créant la co-entreprise Dongfeng Citroën. Les capacités de production de Dongfeng n’étant pas encore énorme, la Fukang (santé et prospérité, le petit nom chinois de la ZX) va d’abord être assemblée en CKD, et ce jusqu’en 1996, à 17 600 exemplaires. En 1996 justement, Dongfeng augmente ses capacités de production à Wuhan, permettant l’entière fabrication des ZX localement, avec une capacité de 150 000 exemplaires.
L’Elysée remplace la Fukang, et reçoit un restylagePourtant, malgré la production « locale », les ventes ne décollent pas vraiment (malgré une forte implantation chez les chauffeurs de taxi), avec à peine 28 000 Fukang vendues en 1997. La faute à une offre inadaptée au marché : les chinois préfèrent les berlines tricorps. Dongfeng-Citroën va réagir en présentant au salon de Pékin 1998 une version tricorps qui, on l’espère, permettra à la Fukang de décoller enfin dans les charts chinois ! Effectivement, l’effet tricorps se ressent assez rapidement sur les ventes qui passent au dessus de 50 000 exemplaires dès l’année 2000. Elle aura même droit à une version limousine, appelé Fukang VIP (dont je vous reparlerai prochainement).
En 2002, Dongfeng-Citroën décide de donner un petit coup de jeune à cette ZX aux yeux bridés qui commence à dater un peu (elle a quitté le marché français en 1998, laissant la place à la Xsara). Si la Fukang 5 portes continue à être produite jusqu’en 2003, la 4 portes prend le nom d’Elysée et reçoit un restylage étonnant : pour mieux la faire ressembler à la Xantia importée en Chine, on lui refile… des feux avant de Peugeot 306 ! On sait recycler chez Citroën. Pour l’intérieur, c’est la Xsara qui sert de donneuse d’organes ! En 2005, la version VIP est relancée, avec empattement allongé. Mais l’Elysée ressemble encore beaucoup à sa sœur française.
La C-Elysée de 2008, et son intérieur « moderne »Avec le restylage de 2008, l’Elysée devient C-Elysée, histoire de coller à l’autre modèle à coffre de la gamme chinoise, la C-Triomphe parue en 2006 (et qui elle est une version à coffre de la C4). Surtout elle reçoit un restylage encore plus profond, avec une face avant s’inspirant librement de la C5 II. Mais il n’y a pas que cela puisque la C-Elysée reçoit 300 améliorations visibles ou non par rapport à l’Elysée. En 2009, la version 5 portes revient au catalogue, permettant ainsi à Dongfeng-Citroën de vendre 75 500 ex-ZX, plus de 10 ans après sa disparition en France.
La C-Elysée est à nouveau proposée en 5 portes à partir de 2009Mais l’embellie sera de courte durée, les ventes déclinant dès 2010 à 71 800 exemplaires, pour finir en 2013 à 55 900 ventes. Cette année là, une nouvelle C-Elysée est lancée, sœur jumelle de la Peugeot 301, mais l’ancienne continue d’être produite jusqu’en décembre 2014, date à laquelle elle finira par tirer, enfin, sa révérence. Entre temps, elle aura reçu un énième restylage en 2012 !
La C-Elysée recevra un dernier restylage en 2012Si elle n’a jamais été la reine du marché chinois, la ZX/Fukang/Elysée/C-Elysée aura tout de même durablement marqué les esprits grâce à sa longévité et à des ventes demeurées correctes malgré l’ancienneté de la plate-forme. Prisée des taxis, elle est devenue malgré elle une icône de l’automobile chinoise, implantant durablement Citroën sur ce marché. Elle aura en tout cas fait mieux que la Visa, vendue pendant un temps de façon pirate en Chine (lire aussi : Wuling LZW 7100).