« Je suis a la recherche d’ une petite marque ayant produit une sorte de Méhari , un peu comme les Mega mais plus ronde à l’avant, avec une bouille vraiment sympa. Dans les année 90- 92 j’ai fait un salon a Grenoble et j’ai essayé cette voiture. Tout ce dont je me souviens, c’est l’argumentaire du vendeur qui vantait la base de 106 Peugeot pour les pièces détachés …. Avez vous une piste de recherche? »
Il peut en témoigner, je lui ai tout de suite donné la réponse : il parlati évidemment de l’éphémère marque roannaise GPM, réponse que je lui envoyais aussitôt par retour de mail. C’était évident, elle était sur ma petite liste, mais je l’avais délaissée, par manque d’information (un peu) et surtout par manque de photos. Je suis donc reparti, ce matin, à la chasse de cette petite Eole qui voulait succéder à la Méhari dont la production avait stoppé depuis longtemps (lire aussi : Citroën Méhari) ou lutter à armes égales (ou presque) avec la toute nouvelle marque Méga, qui offrait une intéressante proposition avec les Ranch et Club (lire aussi : Méga Club et Ranch).
Les sketchs de l’Eole, par PG DesignMarrant de voir combien le créneau de la voiture de plage a toujours titillé malgré la faiblesse du marché (la Méhari ne s’est pas aussi bien vendu qu’on ne le dit avec 144 853 exemplaires en 20 ans, ce qui fait que ce modèle culte tient l’hallucinante moyenne de 7000 ex par an). Renault et sa Rodéo n’a pas réussi à faire mieux (lire aussi : Renault Rodéo 4 et 6), ni la Teilhol Tanga, sa petite sœur, d’ailleurs (lire aussi : Teilhol Tangara). Franck Alamo, alias Grandin, réussit un temps à bien vendre sa Jeep Dallas, sans pour autant résister aux réalités du marché (lire aussi : Jeep Dallas). On le verra par la suite, Mega n’arrivera pas non plus à émerger, autant dire que si ce marché fait rêver, il est plutôt casse-gueule en fait.
Cela n’empêche pas les promoteurs de GPM, créée en 1992, de penser pouvoir tirer leur épingle du jeu en proposant l’Eole. Sur la base (moteur et boîte) d’une Peugeot 106, la petite société propose un véhicule de loisir au look… étonnant. Ce design a été réalisé par la société de design PG Design ( PG Design) mais dont le dessin a été simplifié par rapport au sketch d’origine, sans doute pour des questions pratiques et/ou de moyens. PG Design, pour la petite histoire, est aussi l’auteur du dessin du Panhard PVP, qui équipe aujourd’hui l’Armée de Terre.
Côté technique, un seul moteur disponible, le 1.4 diesel PSA de 51 ch, qui permet une consommation très basse, eut égard au faible poids de l’engin. Rapidement, GPM a de grandes ambitions : produire cette voiture « pas cher » dans les pays émergents, notamment au Maroc. La société Jow North Industries envisage d’y construire entre 3 et 4000 exemplaires par an en 1994, espérant notamment une grosse commande en provenance de Grèce, où ce genre de véhicule a eu son heure de gloire (lire aussi : Namco Pony et Renault Farma).
Mais rien ne se concrétisera vraiment. Pendant ce temps là, la production commence en France, sans casser la baraque. Entre 1993 et 1995, seule une centaine d’Eole seront produites. Rapidement, les dirigeants de GPM se rendent compte de la faiblesse du marché, et proposent à Seat de produire une version cabriolet de la Marbella en série limitée à 500 exemplaires : un contrat qui ne viendra jamais malgré l’intérêt de la firme espagnole (selon GPM). En 1995, il faut bien se rendre à l’évidence : l’Eole ne se vend pas (1,7 millions de francs HT de chiffre d’affaire correspond à environ une vingtaine de voitures produite en 1994), tandis que les pertes se creusent. GPM doit déposer le bilan, et rejoindre tous ceux qui ont cru, un jour, à l’avenir de la voiture de plage rustique pour surfer sur l’ambivalent succès de la Méhari.
PS : les photos se faisant rares sur le net, je suis à la recherche de toute photo de qualité concernant ce véhicule.
L’essentiel des photos de cet article vient d’une annonce, disponible ici : GPM Eole à vendre. Offrez vous une belle Eole pour…. 3900 euros !