Citroën C6 : un train de retard
La Citroën C6 aurait pu être celle qui aurait mis tout le monde d’accord. Lorsque le prototype Lignage est présenté en 1999, on se met à espérer que le haut de gamme français sort de son marasme et des échecs successifs (XM, 605, et dans une moindre mesure Safrane).
A la vue de cette belle berline aux gênes Citroën, sorte de CX des temps modernes (lire aussi: Citroën CX), on se dit que Citroën fait à nouveau du Citroën, et qu’enfin la XM pourrait prendre sa retraite en sachant la relève assurée (lire aussi: Citroën XM). Mais allez savoir pourquoi, la C6 n’est finalement sortie qu’en 2005, soit 6 ans après la présentation de la C6 Lignage à Genève.
6 ans, dans le monde de l’automobile, c’est une éternité, et lorsque la C6 sort, elle arrive presque après la bataille. Les 607 de chez Peugeot (lire aussi : Peugeot 607) et Vel Satis de chez Renault (lire aussi: Renault Vel Satis) se sont une nouvelle fois cassées les dents face aux berlines allemandes. La C6 ne fera pas mieux, elle qui sans doute arriva trop tard sur le marché.
En 7 ans, il s’en vendit tout juste 23 421 exemplaires, un comble pour une voiture à la ligne si majestueuse, intégrant en toute modernité l’identité Citroën et proposant de réelles qualités dynamiques. Bien sûr, on peut toujours dire qu’il lui manquait un moteur, mais la C6 n’était pas ridicule avec son V6 3 litres de 215 ch, voire en fin de carrière son V6 Hdi de 240 ch.
En bonne Citroën elle propose, of course, la suspension hydropneumatique qui lui confère une tenue de route magistrale. L’équipement n’est pas en reste, et on a affaire à un vrai haut de gamme. Pourtant, le public la boudera, et c’est à se demander si nos constructeurs français trouveront un jour la martingale sur ce segment exigeant.
Il reste cependant un mystère. Pourquoi Citroën a mis 6 ans à sortir ce modèle qui dès 1999 semblait avoir déjà son style figé, et toutes les chances de percer à cette époque ? Des finances limitées ont sans doute donné la priorité à la Peugeot 607 (qui se vendra à 200 000 exemplaires en dix ans). Mais entre le classicisme de Peugeot et l’originale Vel Satis de chez Renault, il y avait sûrement la place pour cette troisième voie dès 2000. En 2005 c’était déjà trop tard.