Citroën BX Dyana Heuliez: une autre vision de la BX
On en a pas encore fini avec la BX. Après l’essai de notre vénérable rédacteur Niko en tenue d’époque, moustache comprise (lire aussi : BX 16 TZS), il était temps de vous parler de celle qui nous fait tous rêver. Non non, pas la 4TC (lire aussi : BX 4TC), ni même la Sport (lire aussi : BX Sport) ou la 16 soupapes (lire aussi : BX 16 soupapes), mais la fameuse, la désirable, l’unique Dyana !
Chez Citroën, la déesse de la chasse avait déjà prêté son nom à la remplaçante malheureuse de la 2CV (lire aussi : Citroën Dyane), ou fait partie d’un jeu de mot pour son dérivé utilitaire (AK Dyane = Acadiane, avec la référence à l’Acadie française, lire aussi : Citroën Acadiane), mais c’est avec ce prototype d’Heuliez datant de 1986 que son nom sera le plus adapté : normal pour un break de chasse.
Bien des années plus tard, cette proposition du carrossier-designer des Deux-Sèvres paraît bien incongrue, et pourtant, l’idée n’était pas si bête. A cette époque, Heuliez fait son beurre en produisant la version break de la BX (comme il le fera plus tard avec l’XM et la Xantia), et comme à son habitude, Heuliez ne va cesser de faire des propositions à son grand donneur d’ordre, histoire d’augmenter son volume de production.
En 1985, Heuliez avait déjà proposé une version coupé de la BX (j’y reviendrai), ainsi qu’une version monospace, la BX Van (j’y reviendrai aussi). Mais au Salon de Paris 1986, c’est cet étonnant Break de Chasse qui sera présenté. Et Heuliez y croit puisqu’un catalogue de 6 pages sera édité à cette occasion, et que quelques exemplaires seront produits. 3 versions étaient possibles : une version 5 places « classique », une version 5 places + deux sièges enfants dans le coffre, et une version 2 place à TVA réduite. Combien seront réellement construits ? Deux, trois, peut-être 4 exemplaires. On a vu, outre le modèle rouge illustrant cet article, au moins une Dyana de couleur verte, et une autre de couleur grise.
Ce modèle n’entrera jamais en production. Enfin pas tout à fait. S’il était couru d’avance que le marché du « break de chasse » n’était pas assuré d’exister réellement, la BX Dyana donna naissance à un réel produit qui sera introduit dans la gamme « utilitaire » de Citroën, et construit par Heuliez : la BX Service (qui deviendra BX Van en dehors de la France). Plus qu’une vraie Dyana (qui était très travaillée, avec des portes avant plus longues, et une belle intégration des deux vitres arrières à la ligne grâce à un « stripping » cachant le montant), il s’agit en fait d’une BX Break dont les portes arrières ont été soudées, et les flancs tôlées. Mais l’idée est là : un break trois portes sur la base de la BX !
La BX Service (ou Van à l’étranger), une sorte de Dyana du pauvre… en tout cas un utilitaire partageant la même philosophie sur base BXMais revenons à notre Dyana. Sa présentation montre clairement l’orientation choisie par Heuliez : dans la tradition des breaks de chasse à l’anglaise (shooting brake), elle se veut luxueuse avec son intérieur cuir et son toit ouvrant Webasto-Heuliez. Les photos de présentation la mette clairement en scène en situation de chasse, avec chiens et fusils : c’est dans cette idée que la suspension hydraulique prend tout son sens. Avec elle, la BX Dyana peut sans soucis s’engager dans les petits chemins de Sologne, avec les chiens à l’arrière. Avouez que désormais, vous regardez la BX avec un regard neuf !
Un exemplaire (celui qui illustre cet article) sera conservé de longues années par Heuliez, avant d’être vendu le 7 juillet 2012 lors de la grande vente des bijoux de famille de la carrosserie en faillite. Elle partira à 10 127 euros. Comme les prototypes vendus ce jour là ont tendance à resurgir quelques années plus tard dans les petites annonces, soyez attentifs. Il ne faudra pas laisser passer l’occasion de devenir propriétaire de l’unique Dyana restante. Lors de la vente, elle n’avait que 35 km au compteur (voir aussi : La vente d’Artcurial).