Citroën Visa 11 RE Décapotable : le charme désuet du début des eighties !
Cela vous paraîtra sans doute idiot, mais j’ai un faible pour cette Citroën Visa 11 RE Décapotable dont nous allons parler aujourd’hui. Pourtant, on ne peut pas dire qu’elle soit un prix de beauté, ni même un voiture très pratique (toujours plus tout de même que sa descendante la Citroën C3 Pluriel). Surtout, elle fut un véritable échec commercial. Mais rien à faire, je suis séduit !
Peut-être est-ce du simplement à son appartenance à la famille Visa. Moquée à sa sortie, habilement restylée par Heuliez avec trois bouts de ficelle (tout juste trois ans après sa sortie), elle s’en tirera finalement pas mal malgré son physique un peu ingrat. Aujourd’hui, c’est avec nostalgie que je regarde cette Visa (j’ai usé mes fonds de culotte dans l’une d’elle en vacances chez des cousins), et puis j’ai eu le temps de m’habituer à son faciès à force de voir passer des C15 depuis des années (lire aussi: Citroën C15).
C’est forcément cette version « décapotable » (son nom officiel en France, on l’appelera « Plein Air » en Allemagne, ou « Convertible » en Angleterre) qui me séduit le plus. Il aura fallu 5 ans aux dirigeants de Citroën pour se décider à lancer un dérivé découvrable de sa compacte. En fait, la décapotable n’était pas prévue au programme, et c’est Heuliez, nouveau partenaire privilégié de Citroën, qui proposera ce dérivé. Plutôt qu’un Cabriolet deux portes, Heuliez va choisir la solution d’un cabriolet 4 portes : c’est osé, mais cela permet de réduire les coûts de transformation : seule le toit et le coffre diffèrent de la version 5 portes. La voiture est cependant renforcée pour conserver une certaine rigidité !
La Visa Décapotable n’est pas une sportive, vous vous en doutez, et elle reçoit un 4 cylindres 1,1 litre de 50 ch (un XY), mais cela suffit amplement pour aller à la plage, ne vous inquiétez pas ! Au début, l’équipement et assez chiche, mais en 1984, elle recevra la fermeture centralisée et les vitres électriques : la classe. En contrepartie, elle perd, comme toute la gamme, ses fameuses commandes satellites qui faisaient à eux seuls tout le charme des Visa.
Son statut de berline 4 portes décapotable n’a pas que des avantages. Certes, comme la 2CV, elle permet deux positions d’ouverture : juste l’avant, ou intégralement. Cependant, l’ouverture totale n’est pas aussi pratique qu’un cab normal. Elle reste cependant moins contraignante que ne le sera la C3 Pluriel, sa descendante spirituelle. Si sa vocation n’est pas le sport, elle semble sous-motorisée par rapport à ses concurrentes, Volkswagen Golf (lire aussi: VW Golf Cab’), ou Talbot Samba (lire aussi: Tablot Samba cab’) !
Inutile de vous le cacher plus longtemps : la Visa 11 RE Décapotable fit un bide ! Seulement 2 633 exemplaires seront fabriqués à Cerizay, chez Heuliez, dont 1 753 ex pour la seule année 1983 ! Bon, à sa décharge, la Décapotable ne sera jamais vraiment promue : pas de pages de pub, pas de spots télé, juste quelques dépliants, et des présences sur des événements sportifs, c’est maigre. De toute façon, la signature du contrat de fabrication de la BX break entre Heuliez et Citroën oblige à faire un choix : il faut faire de la place dans les usines de Cerizay. C’est donc naturellement que la Visa Décapotable est sacrifiée sur l’autel de la BX break, et sans regret : seuls 58 exemplaires avaient été vendus début 85 !
Cette faible production en fait donc une voiture relativement rare, sans pour autant en faire une voiture chère aujourd’hui. On en trouve encore régulièrement dans les petites annonces, à tous les prix ! Il me semble que cette Visa Décapotable peut être une pièce intéressante pour votre collection décalée, ou bien pour votre résidence secondaire au bord de la mer. Elle remplacera avec originalité une Méhari devenue hors de prix et somme toute trop banale, non ?