Volkswagen Golf GTI 16s Oettinger : une exclusivité française
Avant même la sortie des Peugeot 205 GTI (lire aussi: 205 GTI), saviez-vous que la plus performante des GTI de l’époque était déjà française ? Bon, j’exagère un peu, puisque la Volkswagen Golf GTI 16s Oettinger n’était pas fabriquée en France, mais bien en Allemagne, et n’arborait pas plus un logo français sur sa calandre. Mais tout de même : quand on parle du saint des saints de la Golf GTI, c’est bien d’une exclusivité française que l’on parle.
Une vendetta Française pour améliorer la GTI
Il faut croire que les dirigeants de la filiale française de Volkswagen, VAG France, étaient des éternels insatisfaits, ou bien qu’un jeune chef de produit déjanté et passionné eut le culot de convaincre sa hiérarchie. Toujours est-il qu’en 1981, VAG France décide d’en donner encore plus à ses clients, et devançant de quatre ans la maison mère, de proposer une déclinaison 16 soupapes de la Golf GTI qui pourtant trustait déjà les podiums sur le marché des bombinettes.
Depuis 1975, la Golf GTI fait des étincelles, créant de toutes pièces un marché, et amuse ses propriétaires avec sa tenue de route et son 1,6 litre de 110 chevaux. Mais certains chez VAG France ont dû se rendre compte qu’un tel châssis méritait encore plus de canassons. C’est donc vers le préparateur reconnu outre-Rhin Oettinger que VAG France se tourne, le mettant au défi de transformer le 8 soupapes en 16 soupapes, et d’offrir couple, puissance et muscle à la GTI de base.
Le travail effectué par le préparateur allemand s’avère un travail d’orfèvre, justifiant un prix largement supérieur à une GTI classique (1 fois et demie plus chère). Mais le résultat est là : 136 ch sous le capot et la bombinette se transforment en vraie voiture de course. Allez savoir pourquoi, ce petit bijou ne sera jamais repris dans la gamme Volkswagen ailleurs qu’en France, et il faudra attendre 1985 et la Golf 2 pour voir un moteur 16 soupapes « officiel » de 139 ch. C’est dire si la GTI 16s Oettinger avait de l’avance.
Côté look, on sent la patte allemande, un poil tuning (alors inconnu ou presque en France). Le look sportif est accentué par un kit carrosserie BBS, et des jantes ATS spécifiques. Partout, des logos « 16 soupapes » fleurissent, histoire de bien montrer qu’il ne s’agit pas d’une Golf ordinaire ! Peut-être était-ce un peu too much pour une clientèle « GTiste » des beaux quartiers, comme c’était le cas à l’époque. Toujours est-il qu’elle évite de trop tomber dans le tuning débridé comme il pouvait exister en Allemagne, et c’est tant mieux. Deux couleurs étaient possibles : blanc ou gris anthracite, avec un liseré tout du long !
La version Oettinger restera au catalogue français de 1981 à 1983. Officiellement, le chiffre de 1250 exemplaires vendus est avancé par beaucoup, mais selon les sources, on parle de 2000 voitures (voire plus). Cela reste peu. Et comme toujours, ce qui est rare est cher ! Voilà pourquoi on ne dégotte pas une Oettinger aussi facilement. D’autant que beaucoup ont sans doute disparu dans les affres du tuning sauvage, ou pire, par manque d’entretien.
Car c’est là que le bât blesse : à mécanique pointue, entretien pointu de rigueur. Et les Oettinger ne sont pas toujours tombées entre les mains de riches passionnés. 32 ans après l’arrêt de sa fabrication, combien en reste-t-il en état ? Difficile à dire. Mais sachez tout de même que si vous tombez sur une Golf I logotypée GTI 16 soupapes, il ne s’agit pas forcément d’une arnaque ou d’un coup d’esbroufe du vendeur. Il serait dommage de passer à côté de la perle rare ! C’est en tout cas la parfaite voiture pour rouler juste un peu décalé, GTI mais différente, modèle de grande série mais en fait ultra-rare, et spécifique au marché français. Sûr que la côte de cette Oettinger continuera à grimper encore et encore.
En savoir plus sur la Volkswagen Golf Oettinger : https://www.passiongolfgti.com/spip.php?rubrique43