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Treser-Audi Quattro Roadster : un coupé-cabriolet tendance tuning

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 28/03/2017

J’avoue ne pas toujours goûter aux charmes du tuning, fut-il allemand, mais il y a quelques exceptions. S’agissant de Treser, on tape souvent dans le moche, voire le très moche, mais la production du petit artisan teuton recèle aussi une petite pepite : l’Audi Quattro Roadster. Bon, on ne va pas se mentir, ce roadster là n’est pas un prix de beauté, mais son intérêt est ailleurs : son système de toit en dur rétractable, manuel sur les premiers modèles puis automatique par la suite, était une vraie innovation, dont la grande mode ne viendra qu’une quinzaine d’année plus tard avec la Mercedes SLK (lire aussi : Mercedes SLK) ou la Peugeot 206 CC (lire aussi : Peugeot 206 CC).

Les premiers modèles avaient un toit rétractable d’un seul tenant

Car avant de se moquer, il convient de se demander qui est Walter Treser. S’il s’est tout d’abord attaqué aux Audi Quattro, c’est qu’il connaît bien la bête pour s’être occupé du développement de la voiture chez Audi à partir de 1976. En créant sa propre société en 1981, c’est tout naturellement qu’il va offrir des versions modifiées de son bébé à 4 anneaux. Mais il va surtout s’attaquer à ce qui manque vraiment à la Quattro : une version cabriolet.

Enfin, cabriolet, c’est vite dit. Il s’agit en réalité d’un véritable coupé-cabriolet comme on appellera par la suite ce genre de modèle, dont le toit se replie sous un couvercle de métal : une véritable innovation à l’époque (bien que Peugeot s’en soit fait une spécialité dans les années 30 avec les Eclipses) qui nous paraît si évidente aujourd’hui. Mais dès le début des années 80, le problème reste identique : la ligne en prend un sacré coup, et le cul en prend pour son grade (même si au fur et à mesure des versions produites par Treser, la ligne s’affinera – un peu –). En fait, sur les 39 exemplaires produits, certains se verront dotés d’un toit qui se rangeait d’un seul tenant, tandis que les suivants disposeront d’un toit se pliant en deux. Dans tous les cas, la transformation obligeait à revoir les sièges arrières, dès lors plus utiles pour des enfants que pour deux adultes.

les places arrières se trouvent réduites à une banquette utile pour… des enfants

Pour son Roadster, Treser utilisera donc la Quattro plutôt que le coupé GT. Résultat, il est équipé de la fameuse transmission intégrale Audi, et du 5 cylindres de 2.1 litres et 200 chevaux tout rond. Tout cela coûtait déjà 142 000 DM ! Une fortune à l’époque, mais en rajoutant un peu de pognon, on pouvait s’offrir une version poussée à 250 chevaux (avec à la clé un 0 à 100 km/h bouclé en 6,6 secondes au lieu de 7,1 pour la version 200 ch). Pas étonnant, donc, que moins de 40 exemplaires furent produits : la plupart furent d’ailleurs vendues au Moyen Orient, en Angleterre ou aux USA plus qu’en Allemagne même.

Au fil du temps, le Roadster recevra un toit « repliable » au niveau de la lunette, et désormais électrique

L’Audi Quattro Roadster, présentée au Salon de Francfort 1983, ne sera produite que jusqu’en 1985, une fois la réserve de clients potentiels épuisées. L’américain ASC quant présentera une version cabriolet en toile de l’Audi Coupé GT en 1986, nettement plus réussie et moins élitiste, que je vous présenterai d’ici peu. Plus réussie certes, mais jamais produite en série !

Malgré sa rareté, l’Audi Quattro Roadster n’est pas, lui, un prototype unique, et avec de la patience, de l’argent, et un grain de folie, vous pourriez tout à fait vous en offrir un. A condition, bien sûr, d’accepter un physique que certains jugeront disgracieux, ouvert comme fermé. Cependant, l’originalité se paie, parfois au prix d’entorses au bon goût. Et elle vous coûtera toujours moins cher qu’une Audi Sport Quattro (lire aussi : Audi Sport Quattro).

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