Subaru Domingo/Libero/Vanille : un intrus dans la gamme
En 1994, les français commencent à mieux connaître la marque japonaise Subaru, grâce à ses victoires en rallye, mais aussi à sa fabuleuse version civile, l’Impreza GT Turbo (lire aussi : Subaru Impreza GT). Subaru imprime sa différence avec une gamme cohérente, composée de l’Impreza, de la Legacy (une grande berline performante) et l’étonnant coupé SVX (lire aussi: Subaru SVX). Pourtant, les dirigeants de l’importateur français vont aussi proposer un drôle de véhicule en décalage avec l’image de la marque : la Vanille.
Au Japon, ce minivan de 6 places au format Kei-cars ne choque pas, puisque chaque constructeur propose ce type de véhicules bénéficiant de réductions fiscales (malgré son format, la Vanille n’est pas une Kei-car, puisqu’elle reprend la base de la Subaru Justy). En France, en revanche, ce drôle de véhicule étonne, et ne colle pas du tout avec l’image sportive qu’est en train de se forger Subaru. Autant dire que la Vanille ne se vendra pas très bien pendant ses 3 années d’importation.
Au Japon, le Domingo est décliné en version vintagePourtant, cette puce au look étrange n’est pas inintéressante. Au Japon, ce type de véhicule existe depuis longtemps, et la Vanille dérive du Sambar, un minivan dont la première génération date de 1961: presque une institution. Surtout, elle propose des solutions innovantes : transmission intégrale (oui monsieur, c’est une Subaru tout de même!), moteur 3 cylindres en porte à faux arrière (1,2 litres pour 52 chevaux), modularité exceptionnelle vu son gabarit.
Hélas, cela ne suffira pas à convertir les français ! Trop éloigné de l’image sportive des Sub’, trop innovant peut-être à l’heure où les monospaces commencent tout juste à descendre en gamme et en taille, trop limité à la ville ou au tout-terrain, mais sûrement pas à l’autoroute, et surtout trop cher. Il coûte en 1995 la bagatelle de 88 500 francs. Des versions spéciales ont été lancées en France pour relancer les ventes, aux noms évocateurs de « Vanille Fraise » et « Vanille Menthe » : sans succès !
Un Libero allemand (en haut) et un Vanille français (en bas)Malgré son échec en France, il se vendra dans le monde entier, sous de nombreux noms : Domingo au Japon, Sumo en Grande Bretagne, Libero en Europe, E12 sur certains marchés, Columbuss en Suède ou Estratto à Taiwan. Aujourd’hui, cette petite 6 places peut être une alternative intéressante, pour qui voudrait rouler décalé. On en trouve à des tarifs très intéressants, même si les amateurs de Subaru commencent à s’y intéresser. Le problème sera surtout sa rareté. On en trouve beaucoup plus en Allemagne (sous le nom de Libero), et homologables en France.