Subaru Alcyone XT: le coupé d'équerre !
La Subaru Alcyone « XT »est une bagnole sortie tout droit d’un dessin animé des années 80. Profilée à l’extrême (lui offrant d’ailleurs l’un des plus beaux CX de l’époque, avec un 0,29 de compet’), dessinée à l’équerre (les designers japonais ne retrouveront le compas qu’à la fin des années 80, et se vengeront alors pendant la décennie suivante), avec le cul relevé, le nez pointu et les phares escamotables (qui a dit bridés?), on s’attendrait presque à ce que des ailes retractables surgissent des soubassements permettant le décollage vers une lointaine planète.
L’Alcyone, nommée juste XT en Europe et aux Etats-Unis (voire XT6 en version six à plat), et Vortex en Australie et en Nouvelle-Zélande, ne sera jamais importée en France, à cause des quotas drastiques d’importation des japonaises à cette époque. Voilà pourquoi bien peu la connaissent chez nous. Ce n’est qu’avec son héritière, la SVX (lire aussi : Subaru Alcyone SVX) que les français découvriront de quoi la petite marque aux étoiles (l’Alcyone étant l’une des étoiles de la pleïade, cqfd) était capable. Et encore ce n’était rien par rapport à la subite notoriété recueillie après l’apparition et les victoires de l’Impreza (lire aussi : Subaru Impreza GT Turbo).
Bref, en 1985, quand paraît l’Alcyone XT, Subaru est encore une marque confidentielle hors du Japon malgré quelques coups aux Etats Unis (la 360 dans les années 60 par exemple) et une certaine notoriété dans les pays montagneux (notamment la Suisse, qui en outre n’a pas de problèmes de quotas) friands de transmission intégrale. Avec ce coupé futuriste (certains diraient ringard aujourd’hui, mais vous savez bien qu’il n’y a rien de plus daté que le futur), la filiale du géant de l’industrie Fuji Heavy Industries compte bien conquérir ses lettres de noblesses.
Bien que l’Alcyone XT soit un véhicule d’image, il est proposé tant en traction qu’en transmission intégrale enclenchable, et avec boxer 4 cylindres de 1,8 litre et la bagatelle de 98 chevaux en entrée de gamme. Une version turbo du même moteur EA-82 (appelé opportunément EA-82T, pas bête!) offait tout de même un peu plus de puissance (enfin 113 ch, puis 117 à partir de 1987 aux USA, 135 ch au Japon et en Europe).
Cette même année, en 1987 donc, Subaru rajouta dans la gamme un boxer 6 cylindres de 2,7 litres, atmosphérique, et développant 150 ch au Japon et en Europe, et 145 ch aux Etats-Unis. Le coupé s’appelle alors XT6 aux Etats-Unis et en Europe, mais prend le nom d’Alcyone VX au Japon…
Sans être une sportive, ni même une voiture de grand luxe, ce drôle de coupé Alcyone XT se vendra tout de même à 98 918 exemplaires entre 1985 et 1991… Et le plus bizarre c’est que c’est au Japon qu’il se prendra le plus grand bide, puisque seuls 8170 exemplaires y furent vendus ! Et c’est aux States qu’il cartonna le plus ! Enfin cartonner, c’est vite dit, disons qu’il permettra à Subaru de continuer à faire acte de présence, jusqu’à ce que l’Impreza et la Legacy viennent établir enfin à l’échelle mondiale ce constructeur nippon atypique.
Bref, vous l’aurez compris, rouler dans une Alcyone XT, c’est avant tout rechercher la distinction plus que la puissance (même avec le Boxer 6, on reste plus proche du cruising que du drift), et c’est surtout rechercher ce petit parfum so 80’s. Si vous la trouverez difficilement en France (où je le répète elle ne fut jamais importée), il est tout à fait possible de la trouver en Allemagne ou en Suisse, et là encore de jouer l’épate dans le quartier avec une voiture qui ne ressemble plus à rien de connu aujourd’hui ! Et si l’indépendance d’esprit, c’était rouler en Alcyone XT ?