CLASSICS
FRANÇAISE
ITALIENNE
SIMCA

Simca Plein Ciel / Océane : du sang Facel dans les veines

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 12/09/2022

Vous rêvez d’une Facel Vega sans en avoir les moyens ? J’ai peut-être trouvé la solution à votre problème. Et si vous achetiez une Simca ? Oh je vois votre sourire sarcastique. Pour vous, Simca ce sont sans doute les souvenirs des années 60 et 70, d’une marque populaire, croquée par Chrysler puis par Peugeot pour enfanter Talbot. Vous n’aurez pas vraiment tort. Mais dans les années 50, ce n’est pas tout à fait le cas.

Dessin de la Simca Océane rouge de trois quarts avant

Je ne vous referai pas tout l’historique de Simca, mais c’est une marque issue de plusieurs mondes au gré des rachats et des modes. Créée à l’origine pour construire des Fiat en France, le constructeur, sous la houlette de l’italien Enrico Pigozzi (qui francisera son prénom en Henri, lire aussi: Henri Pigozzi) prendra peu à peu le large de Fiat, rachetant la filiale française de Ford et intégrant les luxueuses Ford Vedette à moteur V8 à son catalogue. Chrysler rentrera au capital en 1958, puis prendra la majorité en 1962. Enfin, en 1978, Peugeot rachètera l’ensemble des filiales européennes de Chrysler, dont Simca. Voilà pour un très grand raccourci (lire aussi: le rachat de Chrysler Europe).

Simca Océane de profil

Toujours est-il que dans les années 50, avec le rachat de Ford France, la marque propose aussi des modèles de luxe, notamment la Simca Vedette/Versailles. Pigozzi se fait fort aussi de décliner ses modèles « à l’américaine », privilégiant le look. C’est dans ce contexte que seront présentés en 1956 au Salon de Paris les versions cabriolet et coupé de l’Aronde P60, dénommée Océane (cabriolet) et Plein Ciel (coupé, paradoxalement).

Simca Océane verte dans un port

Niveau look, c’est l’Amérique en réduction. Et autant dire que le résultat n’est pas mal. Les deux sœurs séduisent, et sont dotées successivement d’un 1 300 cm3 « Flash Special » de 57 ch, puis du « Rush Super » de 62 ch, et enfin à la fin de leur carrière du « Super M » de 70 ch. Elégantes et racées, les Plein Ciel et Océane, destinées à de moindres volumes, ne sont pas fabriquées à Poissy, mais chez Facel Vega à Colombes. D’où ma petite plaisanterie en titre de cet article : si elles n’en portent pas le nom, ces deux voitures sont un peu des Facel !

Simca Plein Ciel dans la rue

Les Plein Ciel et l’Océane, bien nées et bien fabriquées, ne rencontrèrent cependant pas le succès escompté par Henri Pigozzi. La faute sans doute à un prix trop élevé (le double d’une Aronde). Surtout, la concurrence française finit par réagir : outre la Peugeot 403 cabriolet elle aussi peu diffusée (lire aussi : Peugeot 403 Cabriolet), c’est Renault qui donnera le coup de grâce avec sa Floride bien plus abordable.

Simca Plein Ciel à Paris avec une femme debout sur la banquette arrière

La production s’arrêtera donc 6 ans après son lancement, en 1962, après 1 424 exemplaires fabriqués. C’est le coupé Simca 1000 qui leur succèdera, dessiné en Italie chez Bertone (lire aussi: Simca 1000 et 1200 S Coupés) . Aujourd’hui, le problème sera surtout d’en trouvé un exemplaire vu la rareté du duo, sans parler de sa cote qui ne cesse de monter.

CarJager recommends

undefined
Matra Bagheera U8 M560 : il en faut peu pour être heureux
C’est le leitmotiv universel de Baloo. Il l’entonne pour Mowgli à la fin du film Le Livre de la jungle avec Bagheera en veilleuse attentionnée. En France, la panthère noire docte a été métamorphosée en auto colorée. Matra avait imaginé un modèle voulu plus félin encore que sa panthère, avec un gros moteur français, ce qui n’existait plus depuis au moins vingt ans, avec beaucoup de cylindres, deux fois plus que l’auto nationale courante. Il s’en est fallu de peu pour être heureux comme un amateur d’automobile devant un moteur original, fonctionnel et puissant selon les canons de son époque. La Matra Simca Bagheera U8 n’a jamais rejoint la jungle automobile des Mangusta (espèce féliforme) et Pantera de chez De Tomaso, des Jaguar (évidemment) ou les taureaux furieux de Modène, comme l’Urraco. Près de 50 ans plus tard, on rêve tout haut en se disant qu’il s’en est fallu de peu pour ce petit bonheur automobile.
Jean-Jacques Lucas - 10/08/2022
Read more
undefined
Simca Chrysler 160/180 et 2 litres : espèce en voie de disparition
Lorsqu’au début des années 80 je me faisais ma culture automobile personnelle le nez collé sur la vitre arrière de la Peugeot 304 familiale, on croisait encore des Simca Chrysler 160 ou 180, et parfois 2 litres. Des berlines venues d’on ne savait où, mêlant style américain (en moins bien) et gabarit européen et qui semblaient déjà vieillottes par rapport à la 304 de mon père sortie, elle, deux ans plus tôt. En 1971, la direction de Chrysler Europe croyait pourtant dur comme fer à cette voiture conçue à Poissy et qui devait concilier le meilleur des deux mondes.
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 03/08/2022
Read more
undefined
Simca 1300/1500 et 1301/1501 : la berline raisonnable
Au début des années 60, la firme Simca est encore bien active sur le marché automobile français, mais se trouve malgré tout dans une situation mouvementée : les capitaux manquent tandis que Fiat se désengage petit à petit pour laisser la place au géant américain Chrysler. Si l’argent américain permet de lancer la petite Simca 1000, la gamme doit impérativement se renouveler pour profiter du boom des années 60. Pour conquérir à nouveau la clientèle de la classe moyenne émergente, Simca va donc lancer un duo de berlines bien sous tous rapports, les 1300 et 1500.
CLÉMENT-COLLIN - 02/08/2022
Read more

Selling with CarJager?