Renault Wind Concept: intention louable
Lorsque j’avais lancé en 2005 l’éphémère magazine « L’Oeil Automobile », je m’étais intéressé au show-car présenté l’année précédente par Renault au Salon de Genève, la Wind Concept. Je me souviens qu’à l’époque, beaucoup d’amateurs de voitures, voire de spécialistes, avaient fantasmé sur une hypothétique mise en production. Les plus enthousiastes avaient même imaginé voir la Wind Concept badgée du logo Alpine.
Certains continuent à penser que ce roadster à 3 places (2 devant, et une troisième placée astucieusement derrière, cf. photos) était bel et bien prévu comme la première pierre d’une renaissance d’Alpine. Si je n’en ai pas eu confirmation, je me souviens de bruits chez Renault à l’époque annonçant la mise en production de cette Wind première du nom. Finalement, la montagne accouchera d’une souris, puisque 6 ans plus tard, une Wind sur la base de la Twingo décevra bien des amateurs (lire aussi : Renault Wind).
Que ce soit sous le logo losange ou sous celui d’Alpine, la Wind Concept laisse tout de même quelques regrets : la ligne dessinée par Patrick Le Quément est particulièrement séduisante, et rappelle immédiatement une star du marché, la Mazda MX5 (lire aussi : Mazda MX5). Avec une différence de taille cependant : avec la Wind Concept, on reste dans le domaine de la traction, avec une plate-forme B (Modus, Clio III, Micra).
Avec un poids de 850 kg seulement, le moteur 2 litres 16 soupapes essence de 136 ch ne la transforme a priori pas en sportive, mais lui offre sans doute des performances « suffisantes » pour aller taquiner la Mazda justement, cible désignée de la petite Renault, du moins virtuellement. Mais malgré les rumeurs, Renault avait-elle envie de lancer ce petit cabriolet, quel que soit le blason ? Rien n’est moins sûr. Et lorsqu’en 2007 des « bruits de couloirs » laissèrent supposer la sortie en série d’une Wind, il ne s’agissait en fait que de la Twingo Wind, bien loin du concept de 2004.
Cette « occasion » manquée est particulièrement dommage quand on voit les concept-cars parus soit la même année, soit deux ans plus tard, la gamme Renault aurait pu avoir de la gueule, avec la Fluence, l’Altica, et cette Wind si séduisante. Malheureusement, la Fluence donnera naissance à un coupé édulcoré, la Laguna Coupé, et donnera son nom à une Samsung rebadgée. L’Altica, sorte de Mégane Coupé, n’aura pas vraiment de dérivé « de série » même si elle préfigure des versions « sports » RS (lire aussi : Renault Mégane R26 R).
La Renault Fluence, présentée elle aussi en 2004Mais malgré ces intentions louables, Renault était tout à son alliance avec Nissan, et au développement de sa marque low cost Dacia, et donc finalement bien éloigné des ambitions dans le haut de gamme, surtout après l’échec de l’Avantime (lire aussi : Renault Avantime) et celui de plus en plus probable de la Vel Satis (lire aussi : Renault Vel Satis). Entre l’envie et la réalité financière, il y avait alors une marge trop importante.
L’Altica, présentée en 2006Il y en aura toujours pour trouver Renault trop timoré, des patrons automobiles de comptoirs pour dire « y’a qu’à faut qu’on », et qui refont l’histoire a posteriori. Bien entendu que parfois, l’audace paie, mais Renault avait déjà osé en ce début de siècle, pour finir par déchanter : si la créativité de Le Quément pouvait s’exercer désormais sur les salons internationaux, l’heure était désormais à la raison !