Renault Clio 16S : star en devenir !
A chaque décennie son duel fratricide de petites sportives françaises : dans les années 70, Renault prend l’avantage avec sa Renault 5 Alpine (lire aussi : Renault 5 Alpine) face à une Peugeot 104 ZS un peu timide (lire aussi : Peugeot 104 ZS et ZS2). Les années 80 virent la marque sochalienne reprendre le dessus avec sa 205 GTI (lire aussi : Peugeot 205 GTI) face à une Supercinq GT Turbo pourtant intéressante (lire aussi : Renault Supercinq GT Turbo). Mais au début des années 90, c’est Renaut qui reprendra l’avantage, face à une 205 vieillissante et une 106 XSI moins puissante et plus petite (lire aussi : Peugeot 106 XSI), grâce à sa Clio 16s, une petite sportive abandonnant le turbo cher à Renault pour adopter les 16 soupapes.
Aujourd’hui, on s’arrache les 205 GTI à prix d’or, tout comme on s’arrache la déclinaison en série limitée Clio Williams (qui elle dispose d’un 2 litres de 150 ch, lire aussi : Renault Clio Williams), alors que la Clio 16s reste encore sous-estimée, pas assez culte, pas assez vieille ou pas assez exclusive. C’est pourtant une alternative intéressante qui mériterait de sortir de ce marché de l’occasion dans lequel elle semble végéter. Cette valeur montante mérite d’autant plus qu’on s’y intéresse qu’elle a subi les horreurs des préparations ou du tuning sauvage ces dernières années, rendant encore plus désirables les (rares) modèles encore en état d’origine.
Alors bien sûr, la Clio 16S (16V à partir de 1994) n’a pas l’aura de sa sœur Williams, mais son moteur F de 1,8 litres et 140 ch (137 à partir de 1992 et l’arrivée du pot catalytique obligatoire) lui offre des performances vraiment intéressantes, battant à plate couture la 205 GTI vieillissante encore en vente à la même époque, avec ses 122 ch seulement après catalysation (au lieu des 130 d’origine pour le 1.9 litre). Châssis et trains roulants ont été revus par Renault Sport, offrant à la Clio 16S un comportement joueur et une excellente motricité, et lui permettant de se hisser devant sa vieille concurrente. A l’époque, dans les quartiers chics de Paris, on ne jurait que par elle : 16S pour Monsieur, Baccara pour Madame !
Lancée en 1991, la Clio 16S/16V va dominer les débats de la tête et des épaules jusqu’en 1995, date de sa révérence. Avec la Clio 2, Renault mettra quelques temps avant de proposer à nouveau une sportive : il faudra attendre 1999 pour voir surgir dans la gamme une RS de 172 chevaux mais surtout une étonnante Clio V6 fabriquée chez TWR (lire aussi : Renault Clio V6).
Moteur sympa, tenue de route idéale, look d’enfer, notamment en phase 1 avec ses jantes Turbine rappelant celles de l’Alpine A610 (lire aussi : Alpine A610), équipement spartiate comme dans toutes les petites sportives françaises des années 80/90, compacité malgré ses 5 places, tout est réuni pour faire de la Clio 16S une super affaire. Pourtant, malgré cela, elle reste encore un peu boudée, pas encore vraiment rentrée dans la collection.
C’est justement pour cela qu’il faut se mettre en chasse dès maintenant. Un jour, la 205 GTI deviendra vraiment inaccessible, et ce sera au tour de la Clio 16S de s’envoler à nouveau dans les charts. C’est donc aujourd’hui qu’il convient d’en acquérir un exemplaire (si possible pas modifié, tâche ardue s’il en est), alors que les tarifs restent relativement intéressants. Dans deux ans, la cote aura inévitablement explosé, et on pleurera en criant au scandale. Il est évident que d’ici peu de temps, le marché se rappellera de celle qui fut l’icônes des petites sportives françaises des années 90, et ce jour là, il sera trop tard !