Peugeot RCZ-R Bimota : la plus puissante des RCZ
PB104 : non il ne s’agit pas d’un dérivé sportif de l’antique Peugeot 104 (lire aussi : ), une version boostée de la mythique ZS, mais bel et bien d’un RCZ revu et corrigé à la sauce italienne. P pour Peugeot, B pour Bimota, 1 pour 1er projet (il restera d’ailleurs le seul) et 04 pour le nombre de roues (là où chez Bimota, on joue plutôt avec 2). En janvier 2015, à l’occasion du Motor Bike Expo de Vérone, Peugeot et la célèbre marque de motos Bimota présentait cet exemplaire unique sous ce nom de code ésotérique, qui pour le grand public s’offrait un nom plus « classique » : RCZ-R Bimota.
En ce début d’année 2015, les pontes de chez Peugeot ne peuvent pas ignorer que la fin du RCZ est relativement proche. Il quittera les chaînes autrichiennes une dernière fois moins d’un an après. La version la plus puissante, nommé RCZ-R lancée en 2013 se vendra péniblement à 3 054 exemplaires jusqu’au début de l’année 2016. Pourtant, ils ne vont pas refuser l’idée de continuer à faire parler de leur bébé en s’associant avec la marque italienne pour un one shot alléchant.
Il y a tout d’abord la livrée, tendance rouge blanc noir et ornée du drapeau tricolore italien, rappelant furieusement les furieuses motos transalpines, tout en titillant notre mémoire : sans copier les Lancia sportives de la grande époque, il plane sur le RCZ-R Bimota un parfum « Alitalia » évocateur. Mais ce qui aurait pu n’être qu’une déco évocatrice se transformera en une version que beaucoup auraient aimé voir sur la route : tout simplement la plus puissante de toutes les RCZ.
Qui, de Peugeot ou de Bimota, a réellement fait le boulot ? Difficile à dire. Toujours est-il que le 1.6 THP déjà poussé à 270 chevaux de série, sur le RCZ mais aussi sur la 308 GTI, se voit ici affublé de 34 chevaux de plus, pour une cavalerie de 304 bourrins : nouvelle valve de turbo, nouvelle ligne d’échappement, nouveau filtre à air conique, durites en silicone, catalyseur de compet’, et surtout, nouvelle cartographie moteur. Certains dirent à l’époque que le travail avait été effectué par Bimota. Sachant qu’à l’époque, Peugeot Sport travaillait avec Signatech pour mettre au point les 308 Racing Cup, j’en doute.
Mais peu importe, avec sa suspension retravaillée, et ses freins spécifiques, cette RCZ-R Bimota promettait d’envoyer du bois, et prouvait qu’on pouvait passer plus de 300 ch sur une traction (Ford l’avait déjà montré avec sa RS de précédente génération, la 308 Cup le montrera ensuite). Malgré la présence d’un Carlos Tavares adepte de la course automobile et artisan de la relance d’Alpine du temps où il travaillait chez Renault, cette PB104 ne connaîtra pas de dérivé de série. Il ne s’agissait que d’un coup, histoire de relancer la marque Bimota de retour de l’enfer (lire aussi : Bimota) tout en remettant un dernier coup de projecteur sur cet étonnant coupé qui n’avait pour seule tare que de trop ressembler, de l’avant, à la 308 de précédente génération (et pour certains, à l’Audi TT).
La Peugeot RCZ-R Bimota PB104 restera donc un exercice de style, au grand dam des amateurs. Dans l’épisode de grande relance (Back to the Race) que subissait (et qui sauvera) Peugeot, l’heure n’était pas aux caprices : il fallait tirer un trait sur le RCZ, et la Bimota n’aura été qu’un baroud d’honneur. Dommage !
Ne cherchez pas un exemplaire d’occasion, ce modèle restera unique. Reste à savoir où il se trouve. Sans doute dans les réserves de Peugeot, voire, pourquoi pas, chez Bimota ? En revanche, si la décoration vous plaît et que vous êtes propriétaire d’un RCZ, pourquoi ne pas s’offrir une déco « Bimota » du plus bel effet à coup de stickers, pourvu que cela soit bien fait !