Peugeot 205 Dimma : la folie des largeurs !
Ne vous cachez pas, je vous vois ! Oui vous les puristes qui vous pincez le nez en voyant cette Peugeot 205 que vous croyez tunée alors qu’il n’en est rien. Car oui, je suis comme vous, je ne suis pas un fan du tuning sauvage, mais dans le cas présent, il s’agit de tout autre chose : une 205 Dimma n’est pas à ranger dans la même catégorie, pas plus qu’une 205 Gutmann (lire aussi : Peugeot 205 Gutmann). Alors bien sûr, ces ailes élargies sont parfois à la limite de la beaufitude (surtout en cabriolet) mais font partie de l’histoire de la 205, et ont contribué à façonner son image, surtout dans l’esprit des petits garçons de l’époque.
Non donc, il ne s’agit pas de tuning, à tel point que les kits Dimma furent homologués par Peugeot avec l’accord de Jean Todt. D’ailleurs, mis à part les flancs striés à la mode Testarossa, les 205 Dimma ressemblent furieusement à la 205 Turbo 16 Série 200 produite officiellement par Heuliez pour le compte de Peugeot.
En 1983, la société de Distribution et d’Importation Michel Malherbe Associés (DIMMA pour les intimes) distribue des voiturettes Ligier en Belgique où elle est implantée, mais en 1984, sous l’impulsion de Beaudoin Michel, Dimma décide de se diversifier en proposant à la vente un premier kit d’amélioration de la 205 appelé « Style 1 ». En 1985 apparaît le premier kit large tendance « Turbo 16 », tandis que la consécration arrive en 1988 avec la signature du partenariat avec Peugeot.
A cette époque, la mode venue d’Allemagne de personnaliser sa voiture gagne la France, et le sérieux de la réalisation des kits Dimma (associé à l’homologation Peugeot) feront exploser les ventes de kits. Entre 1984 et 1989, il se vendra en moyenne 200 kits par an. Je vous laisse compter le nombre de voitures transformées. Le succès est tel que Dimma trouve des distributeurs en Allemagne et surtout en Angleterre. Là-bas, le distributeur proposera même des versions Dimma dopées avec un moteur Cosworth allant de 220 à 350 chevaux, et même une transmission intégrale. De quoi approcher les performances des Turbo 16 de Rallye ! Ailleurs, les moteurs restent « classiques », 1,6 litres ou 1,9 litres de 115 à 130 chevaux (mais beaucoup aujourd’hui ont été swappées avec des moteurs de 309 Gti-16 de 160 chevaux !).
En 1990, la demande baisse subitement pour ce genre de préparation, et la production atteint presque le néant, jusqu’à ce que l’entreprise soit à nouveau « sauvée » par Peugeot qui lui confie la réalisation des kits larges pour sa 306 (Maxi entre autre, mais aussi vendus aux particuliers). Dimma s’attaquera aussi à la 106, et recevra un nouveau contrat de Peugeot en 2000 pour les 206 ! La confiance de Peugeot est bien la preuve du sérieux de l’entreprise belge, qui continue à vendre des kits et des pièces aujourd’hui, mais qui s’est concentrée sur la carrosserie toute marque, plus rentable et plus linéaire.
Aujourd’hui, une Dimma peut varier en prix, selon l’état (pas toujours irréprochable loin s’en faut), et la valeur qu’on lui donne. Ceux qui s’éloignent en courant de tout ce qui n’est pas full stock diront que cela ne vaut pas un clou, tandis que les amateurs nostalgiques des années 80 seront prêts à se damner pour un kit en bon état. Surtout que les transformations ne s’arrêtaient pas à la carrosserie, mais aussi à l’intérieur, où la 205 pouvait recevoir des sièges électriques, le cuir à tous les niveaux y compris le tableau de bord, de la ronce de noyer jusque sur le volant, et plein de petits gadgets absents de la 205 de série.
Soyez donc attentifs aux petites annonces, vous pourriez en voir passer une de temps en temps et faire (qui sait?) une bonne affaire. Sinon, il vous est toujours possible d’amener votre Gti full stock en Angleterre où Dimma UK propose à nouveau depuis 2014 de les transformer (avec pourquoi pas le moteur Cosworth). Bonne chasse !