Oltcit Club/Axel : la dernière vraie Citroën
Après vous avoir parlé de la Peugeot 309, plus rien ne me retient pour vous conter l’Axel (ou plutôt l’Oltcit Club). Je n’avais jamais vraiment compris la présence de cette cousine de la Visa dans la gamme Citroën avant de connaître son histoire rocambolesque due à un mariage difficile entre Peugeot et Citroën. Lancé au début des années 70, le projet « Y » devait permettre à la firme aux chevrons de créer une gamme de citadines en 3 et 5 portes. Mais en 1974, Peugeot rachète Citroën et décide de rentabiliser ses plates-formes sur les deux marques.
Cette politique donnera naissance à LN (carrosserie et chassis de 104 coupé, moteurs Citroën, lire aussi: Citroën LN et LNA), et de la Visa (chassis de 104 berline, lire aussi: Citroën Visa). Mais le projet Y a coûté déjà beaucoup d’argent à Citroën qui croit trouver la solution miracle en revendant (refourgant?) le tout à la Roumanie de Ceaucescu qui cherche à créer une deuxième marque nationale aux côté de Dacia (qui produit alors des R12, on est encore loin du Duster, lire aussi: Dacia 1410 Sport). L’accord est signé en 1976, mais comme rien n’est simple en Roumanie communiste, le projet renommé TA ne deviendra réalité qu’en 1981, avec la présentation officielle de l’Oltcit Club (Olt pour Olténie, la région où est implantée l’usine, et Cit pour Citroën bien sûr), qui deviendra sur le marché français la Citroën Axel.
Ce qui semblait être un bon plan se transforme alors en cauchemar pour Citroën qui, par contrat, doit commercialiser 40 % de la production en Europe de l’Ouest. Mais la voiture ne peut sortir qu’en 1984. La Visa, sa concurrente directe au sein de la gamme Citroën, est déjà sur le marché depuis 1978 tout en restant plus moderne de conception que l’Axel/Club.
Pourtant, elle n’est pas vilaine, la roumaine, mais outre une finition aux standards de l’Est de l’époque, elle n’existe qu’en 3 portes avec un 4 cylindres à plat de 1,1 litre et 57 ch ou 1,3 litre et 61ch. A bord, pas de doute, on est dans une Citroën, mais on doit se contenter du strict minimum (même en version « luxe » 12 TRS).
Pour être franc, l’Axel ne s’est jamais imposée en France, le réseau boudant un peu cet enfant non désiré. En 1990, Citroën arrête les frais d’autant que l’AX est là, bien plus moderne. PSA revend ses parts dans Oltcit qui continuera à produire jusqu’en 1996. En tout 217 000 Axel sortiront des chaînes, et 28 000 environ furent vendues en France. Avec les primes à la casse successives, cela en fait une vraie rareté aujourd’hui, et surtout, il s’agit de la dernière vraie Citroën.