Mercedes 190 E 2.3-16 : révolution de palais
La Mercedes 190 E (W201, lire aussi : Mercedes 190 E Azzurro) était en soi une petite révolution pour la marque à l’étoile qui descendait en gamme pour élargir son marché. Lancée en septembre 1982, elle proposait un style résolument moderne et pourtant totalement en phase avec la tendance stylistique. Avec la Baby-benz, Mercedes cherchait à rajeunir son image, à toucher une nouvelle clientèle, certes, mais aussi à récupérer une touche de sportivité qui lui manquait un peu. Robuste, sérieuse et luxueuse parfois (mais pas tout le temps), la marque de Stuttgart manquait de sex-appeal qu’une version ouvertement sportive pouvait apporter. En présentant au Salon de Francfort en 1983 la 190 E 2.3-16, Mercedes initiait le concept de la berline familiale sportive.
La 190 E s’encanaillait chez Cosworth avec la 2.3-16
La Mercedes 190 E (W201, lire aussi : Mercedes 190 E Azzurro) était en soi une petite révolution pour la marque à l’étoile qui descendait en gamme pour élargir son marché. Lancée en septembre 1982, elle proposait un style résolument moderne et pourtant totalement en phase avec la tendance stylistique. Avec la Baby-benz, Mercedes cherchait à rajeunir son image, à toucher une nouvelle clientèle, certes, mais aussi à récupérer une touche de sportivité qui lui manquait un peu. Robuste, sérieuse et luxueuse parfois (mais pas tout le temps), la marque de Stuttgart manquait de sex-appeal qu’une version ouvertement sportive pouvait apporter. En présentant au Salon de Francfort en 1983 la 190 E 2.3-16, Mercedes initiait le concept de la berline familiale sportive.
Le M102 passait chez Cosworth pour monter à 195 chevaux
À cette époque, Daimler-Benz savait construire des moteurs fiables, gros et coupleux, mais manquait d’expérience pour ce qui était d’un moteur sportif et rageur. Il y avait bien eu l’étonnante 450 SEL 6.9 dans les années 70 (lire aussi : Mercedes 450 SEL 6.9), mais la 190 E 2.3-16 relevait d’une autre philosophie. Et pour cela, Mercedes fit appel à un sorcier anglais dont la renommée commençait à être bien installée : Cosworth !
Discrète et agressive, la 2.3-16 tranchait avec les 190 E « classique » tout en dynamisant la gamme
Car si la 190 E 2.3-16 inaugurait une série de « Mercos » sportives incarnée dans les années 90 par la C36 AMG (lire aussi : Mercedes C36 AMG), l’heure n’était pas encore à la collaboration avec l’officine allemande. Et d’une certaine manière, faire appel aux anglais de Cosworth permettait de rester discret sur l’origine des modifications apportées au M102 développant à la base 136 chevaux.
Chez le motoriste britannique, le M102 (un 4 cylindres) recevait une nouvelle culasse à 16 soupapes, une injection mécanique Bosch KE-Jetronic, un radiateur d’huile, et diverses modifications permettant d’obtenir une puissance intéressante pour l’époque de 185 chevaux (pour 1220 kg) autorisant un 230 km/h de pointe et le 0 à 100 en 7,5 secondes. Pour la transmission, Mercedes va opter pour une boîte manuelle et se fournir chez son compatriote Getrag : la boîte 5 vitesses a la particularité d’être inversée, avec la 1ère en bas. La 2.3-16 restait bien entendu une propulsion.
Malgré le style très massif typique de Mercedes, la 2.3-16 et ses quelques appendices aérodynamiques (jupes, spoilers, aileron sur le coffre) disposait d’un excellent CX de 0,32 ! Mais il est vrai que son style tendance « tuning » (certes discret) tranchait avec les productions Mercedes d’alors, comme si travailler sur un nouveau marché permettait quelques excentricités. Mais quand on connaît les héritières 2.5 Evo, on ne peut s’empêcher de trouver la « 16s » relativement sobre. Et puis, c’était une époque, l’automobile en Allemagne dans les années 80 : c’est outre-Rhin qu’est né le tuning.
L’intérieur est très classique, noir et plastique, mais la sellerie est so 80’s
Outre ses 185 chevaux forts respectables à l’époque, la 2.3 pouvait se vanter d’une tenue de route particulièrement efficace pour une propulsion. Déjà la W201 avait pu bénéficier d’un gros travail d’ingénierie et d’un investissement conséquent, mais la « 16S » (nom officieux qui fleure bon les années 90) rajoutait encore un peu plus de sérieux pour profiter des canassons révélés par Cosworth. Rigoureuse et agile, la 2.3 s’avérait une excellente berline sportive. Désormais, dans les gammes des constructeurs, on allait trouver des berlines « 16 soupapes », « Turbo » ou tout simplement « sportive », discrète, mais performante : 405 Mi16 chez Peugeot, BX 16 Soupapes chez Citroën (lire aussi : BX 16 soupapes), Renault 21 2 litres Turbo (lire aussi : R21 2 litres Turbo) et surtout, chez BMW, la concurrente la plus frontale, la M3 E30 (lire aussi : BMW M3 E30).
La 190 E à 16 soupapes et M102 2.3 reste sobre malgré une tendance légère au tuning à la mode à l’époque
C’est en septembre 1984 que commença la production des 2.3-16 de série. En mai de la même année, Mercedes avait organisé une course de 2.3 avec tous les grands champions de F1 du moment : un événement qui restera dans les mémoires, avec un Ayrton Senna remonté comme une pendule. Malgré un tarif salé et un intérieur austère (mais solide, avec sa sellerie écossaise), la 190 E 2.3-16 rencontrait son public. Produite jusqu’en juin 1988, elle s’écoulera à 19 487 exemplaires et continue aujourd’hui de faire rêver les minots d’alors, faisant grimper sa cote.
En 1988, Mercedes fit évoluer le modèle en augmentant la cylindrée, devenant au passage la 190 E 2.5-16 et gagnant quelques chevaux : une histoire à venir bientôt sur Boîtier Rouge ainsi que ses dérivés rarissimes EVO 1 et EVO 2.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES | |
Motorisation | |
Moteur | 4 cylindres en lignes, 16 soupapes |
Cylindrée | 2299 cm3 |
Alimentation | Injection Bosch KE-Jetronic |
Puissance | 185 chevaux à 6200 tours / minutes |
Couple | 235 Nm à 4500 tours minutes |
Transmission | |
Roues motrices | Propulsion (autobloquant 32 %) |
Boîte de vitesses | Manuelle 5 (rarement automatique) |
Freinage | |
Freins avant | Disques ventilés (+ABS) |
Freins arrières | Disques pleins (+ ABS) |
Roues / Pneus | |
Jantes | 15 pouces |
Pneumatiques | 205-55 VR 15 |
Dimensions | |
Longueur | 4420 mm |
Largeur | 1678 mm |
Hauteur | 1390 mm |
Poids à vide | 1220 kg |
Performances | |
Vitesse maxi | 230 km/h |
Production | 19487 exemplaires, 1984-1988 |