Fiat Panorama : laborieuse brésilienne
Est-il possible d’avoir un certain succès lorsque l’on est moche ? Oui, à condition d’avoir certaines qualités insoupçonnables à la vue, mais vérifiables au quotidien. C’est le cas de la Fiat Panorama, un break 3 portes sans grâce ni style, mais pourtant best-seller au Brésil pour des raisons simples : faible encombrement, capacité d’emport importante, fiabilité et facilité d’entretien, et bien entendu économie (de pétrole ou d’alcool, comme d’entretien là encore).
A la fin des années 70, au Brésil, l’heure n’est pas vraiment au design. Dans un pays émergent comme celui-ci, l’utilitaire prime sur le beau, et c’est avec cette carte là que va jouer Fiat Automoveis, la filiale brésilienne du constructeur turinois en lançant la Panorama, un break 3 portes sans fioriture, concurrent de la Volkswagen Brasilia antérieure, avec un avantage: traction et moteur à l’avant pour plus de place à l’arrière (lire aussi : Volkswagen Brasilia).
Oui c’est pas beau, mais avec ses petits moteurs fiables 1 litre et 57 ch, 1.3 litre et 60 ch fonctionnant aussi à l’alcool de canne à sucre, spécialité brésilienne, ou 1.7 litre Diesel de 57 ch itou, sa capacité de chargement et son faible coût (à l’achat aussi bien que, comme dit plus haut, à l’entretien), bah, la petite Panorama a fait fureur chez la Cariocas ou les Paulistes.
Certes, le brésilien est nostalgique (Saudade), joueur (de foot), musicien (samba ou bossa nova), adepte de la plage, des tongs et du string pour les clichés, il n’en est pas moins pragmatique. Et comme Fiat, Ford, GM ou VW ont quasi le statut de marques nationales tant ils trustent les ventes tout en produisant sur place, bah, la Panorama, discretos, en bonne laborieuse, s’en va rejoindre les Fusca au rang d’icône brésilienne (lire aussi : VW Fusca).
Au sein du groupe Fiat (comme pour VW d’ailleurs), la filiale brésilienne a un statut à part, avec ses usines, et sa liberté de créer des modèles spécifique au marché. On aura droit ici à une drôle de Tempra 2 portes dotée d’un Turbo par exemple (et entre autres, lire aussi : Fiat Tempra 2 portes Turbo). Elle sera même à l’origine de la première « world car » de Fiat, la Palio, dont la production commencera en 1996.
Mais revenons à nos moutons : la Panorama. Cette voiture aussi efficace qu’insipide sera produite pendant presque 7 ans, de 1980 à 1986, avec plus de 200 000 exemplaires vendus tout de même. Elle sera remplacée par la Fiat Elba en 1986, une variante de la nouvelle Fiat Uno parue en Europe.
Bref, si vous avez envie d’une Fiat différente, dérivée de la Fiat 147, fabriquée au Brésil, en Uruguay (sous le nom de Fiat 148) ou en Colombie (à Bogota), laissez-vous tenter par cette étrange Panorama, qu’on trouve aussi parfois en Europe où elle a été importée sporadiquement… Bon courage !