Fiat Punto Cabriolet : le grand air pour des clopinettes
Il faut croire que ma rue est peuplée de « bagnolards » désargentés. Si ma Saab fait bonne figure, ce n’est pas le cas des voitures de certains de mes voisins : une Nissan Cédric tendance « Famille Adams » laissant apparaître la rouille et une Citroën AX GT en cours de restauration pour l’un (sans compter le camping car old school garé sans cesse à deux pas de la maison), ainsi qu’une Fiat Punto Cabriolet jaune dont la capote a rendu l’âme depuis belle lurette pour l’autre, obligeant son propriétaire à rouler décapoté été comme hiver. C’est cette dernière qui m’inspire ce matin, et si l’exemplaire que je croise tous les jours est dans un piteux état, chaque fois je me dis que Fiat, dans les années 90, proposait une belle brochette de voitures sympas et plutôt abordables, en particulier le Coupé (lire aussi : Fiat Coupé), la Barchetta (lire aussi : Fiat Barchetta) et cette Punto Cabrio !
Oui, décidément, en ce milieu des années 90, la Fiat est encore loin de sa monoculture de la Fiat 500, et propose une large palette de produits, de la petite Cinquecento (lire aussi : Fiat Cinquecento) à la grande Croma (lire aussi : Fiat Croma) qui disparaîtra en 1996 sans remplaçante. La Punto, dessinée par Giugiaro, fut lancée en 1993 en remplacement de la Uno. Mais contrairement à sa devancière, elle eut le droit à sa version cabriolet, et ce dès le début de sa production.
Avec la Punto, Fiat est dans la production de masse (avec des pointes à 3500 véhicules fabriqués par jour), et n’a pas la souplesse pour fabriquer sur les mêmes lignes un modèles de plus petite série comme la version cabriolet. C’est donc Bertone qui en récupérera la fabrication, comme au temps de la Fiat Ritmo Cabriolet (lire aussi : Fiat Bertone Ritmo Cabriolet). Fabriquée de 1993 à 1999, elle sera produite à 55 000 exemplaires, soit un peu moins de 8000 ex en moyenne par an, tandis que la version berline (3 et 5 portes) atteignait les 3 500 000 voitures sur la même période.
Avec la Punto, le concept est simple : offrir un petit cabriolet plaisant à l’oeil, à prix d’ami. C’est en effet à l’époque le cabriolet le moins cher du marché. Mine de rien, la petite Fiat offre la capote électrique (en version ELX). En entrée de gamme, il faut se satisfaire d’un petit 1.2 de 60 chevaux. En version ELX (plus « richement équipée), on récupère un 1.6 de 88 ch. En 1997, cette dernière version sera remplacée par un 1.2 16 soupape Fire de 86 ch, bien plus tonique et performant malgré ses quelques chevaux en moins. C’est sûrement ce dernier moteur qu’il faudra privilégier. Cela dit, la vitesse et la puissance n’étant pas indispensables, le 1.2 « 60 » pourra satisfaire les plus désargentés.
Aujourd’hui, Fiat n’en finit pas de décliner sa 500 toujours tendance, mais avec la sortie de la Tipo, la vénérable maison de Turin semble revenir à cette époque où elle offrait pour moins cher des prestations intéressantes. Il n’est pas encore question de petit cabriolet pas cher comme cette Punto Cabrio, et il faut se contenter de la version découvrable de la 500 (plutôt onéreuse d’ailleurs, rançon du succès). En attendant, on peut donc se contenter d’une Punto Cabriolet. Elle fera brillamment office de seconde voiture, ou de cabriolet des vacances, le tout pour un tarif défiant toute concurrence.
Il vous faudra bien sûr en trouver une en bon état, et éviter les merguez, car le revers de la médaille d’une voiture vendue à bas prix tant en neuf à l’époque qu’en occasion maintenant, c’est qu’elle est souvent passée entre les mains de propriétaires désargentés, négligeants, ou tout simplement amateurs de tuning « DIY ». On en trouve à tous les prix, de 500 à 2500 euros. L’été est encore loin, certes, mais à ces prix-là, y’a matière à réfléchir.