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Audi V8 : quand l'échec conduit au succès.

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 09/05/2014

J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de l’Audi A8, parue en 1994 (lire aussi : Audi A8) mais ce que j’admire par dessus tout, c’est la lente et programmée montée en gamme et en puissance de la marque aux anneaux, qui, année après années, a posé sa pierre, stratégiquement, pour devenir cette marque premium qu’elle est aujourd’hui.

Car Audi a souvent lancé des modèles juste pour « apprendre », et l’A8 n’aurait sans doute jamais rencontré le succès sans la V8, son aînée, qui permit à Audi d’appréhender le monde du haut de gamme automobile, ses difficultés, et ses obligations. Comme toujours, Audi y est allé par petite touche. L’Audi 200 (que les américains connurent sous le nom d’Audi 5000, lire aussi : Audi 200 et 5000) n’était qu’une 100 embourgeoisée. Et la V8 n’est qu’une 200 relookée et dotée d’un moteur V8. Mais à chaque étape, Audi franchit un palier vers la qualité, et s’installe petit à petit dans l’univers du luxe, là où tant d’autres constructeurs auraient jeté l’éponge.

Lancée en 1988, la V8 ne révolutionne pas le genre, en classique tricorps qu’elle est, mais se dote d’un moteur qui manquait aux 200. Contrairement aux constructeurs français qui ont souvent cherché à réinventer le haut de gamme pour éviter l’affrontement avec BMW ou Mercedes, Audi y va au culot, joue au billard à trois bandes, et pense déjà au coup d’après.

D’ailleurs, pour bien marquer le coup, les gars du marketing, du côté d’Ingolstadt, se fende d’un coup de génie, forcément simple : l’appeler du nom de son moteur, en toute simplicité, V8. Impossible avec un nom comme ça, d’être prise pour ce qu’elle n’est pas. Car la V8 est bel et bien une voiture de luxe, qui de 1989 à 1994, sera proposée aussi bien en version normale qu’en version longue.

Elle inaugure aussi un moteur qui fera beaucoup pour la réputation d’Audi, ce V8 proposé d’abord avec une cylindrée de 3,6 et 250 ch pour finir à 4,2 litres et 280 ch. Ce moteur se retrouvera sur l’A8, mais aussi sur l’A6. Cette V8 est un gap pour la marque allemande. Beaucoup voient en la V8 un échec commercial (seulement 21 565 exemplaires vendus), mais si on la regarde comme un laboratoire commercial et technique, elle fut un succès. Sans elle, l’A8 ne serait rien.

Bien sûr, elle était trop chère (429 650 F en 1989, soit à peine moins cher qu’une Mercedes 500 SEL à l’image plus valorisante), trop proche des 100/200, mais elle permit à Audi de définitivement se positionner. Aujourd’hui, on trouve des Audi V8 pour une bouchée de pain. Pourtant, la qualité est là, et les V8 se conservent très bien. L’occasion pour vous de goûter au grand luxe et au V8 sans exploser le PEL.

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