Venturi GT3 Héritage: la dernière thermique du Gerfaut !
Si vous connaissez mon penchant pour les suédoises (si possible issues de Trollhättan) je suis aussi un Venturiste convaincu, mais toujours virtuel : j’avais été à deux doigts d’acheter une Cup221 (lire aussi : Venturi 200 Cup221) pour finalement reculer au dernier moment, préférant un projet immobilier et familial… Avec le recul, je le regrette un peu, mais on ne peut pas tout faire, et si l’on savait ce qui allait se passer ensuite, nos choix seraient toujours judicieux.
Bref, je ne suis Venturiste que de cœur, et je me console avec un autre V6 sous le capot moteur de ma Saab (lire aussi : Saab 9-5 V6 Griffin). Toujours est-il que je n’ai jamais vraiment laissé tomber Venturi. J’avais pu faire la une de mon éphémère magazine l’Oeil Automobile en 2005 et à l’époque, je croyais encore qu’il existait un avenir pour la nouvelle marque monégasque qui n’était pas encore totalement convertie à l’électrique.
Outre la Fétish (dont la première version donnait franchement envie), Venturi, en 2005, croyait encore que l’on pouvait produire des voitures de course thermiques. Sans doute parce que le boss et proprio Gildo Pallanca Pastor était assez branché « circuit », n’hésitant pas à courir à bord de sa Bugatti EB110 Supersport. Raison pour laquelle il se décida à présenter la Venturi GT3 Héritage… dans l’espoir de faire revivre l’épopée Venturi des années 90 en endurance (lire aussi : Venturi 600 SLM et Venturi 600 LM-S).
Extérieurement, la GT3 Héritage est assez proche des 400 Trophy (de course) ou GT (de route), et des modèles ayant courus au Mans (500 LM, 600 SLM, 600 LM-S) : c’est voulu, et assumé par son nom (Héritage) qui d’entrée de jeu annonce la couleur. Si l’on peut reprocher à Gildo de ne pas avoir persévérer dans le thermique, il faut se rappeler que ce n’est pas faute d’avoir essayer, en cherchant un moteur pour sa Fétish, et en tentant l’aventure GT3.
Avec la GT3 Héritage, Gildo avait sans doute comme objectif de réitérer le succès de la 400 Trophy, en permettant à de fortunés Gentlemen drivers de se faire plaisir avec une voiture accessible, performante (ses premiers essais le démontreront avec le 2ème temps de la catégorie derrière une Callaway), et doté d’une mécanique connue et fiable : un V8 Audi 4.2 litres et 485 ch après passage chez le spécialiste MTM.
En fait, la GT3 ne dispose plus grand chose en commun avec ses devancières, si ce n’est une ligne assez proche… Son châssis est plus long, son moteur est allemand, tandis que ses freins délaissent le carbone. En revanche, la chasse au poids est engagée, avec une voiture qui ne pèse in fine que 1170 kg. Performante, elle donnera de grands espoirs aux fans comme moi, prêt à accepter que Venturi passe en partie à l’électrique pourvu qu’une gamme thermique perdure, surtout en compétition.
Le retour de Venturi avec cette GT3 Héritage tournera court, hélas. La voiture ne sera jamais mise en conformité, et homologuée par la FIA, la faute sans doute à un manque de moyen, doublé d’un manque de motivation de Venturi voyant l’espoir de récupérer un moteur thermique pour sa Fétish s’évanouir… Sans modèle essence dans sa gamme, quel intérêt d’investir dans la compétition « essence » justement.
Dès lors, Venturi va s’engouffrer dans l’aventure électrique, pour finir par abandonner en début d’année 2016 toute idée de production de voitures de série, et se consacrer au championnat de Formule E, aux côtés de DS, ou d’e-Dams Renault. On a pu voir le week end dernier des Venturi rouler à Paris, mais ce seront sans doute les dernières (les résultats n’étant pas à la hauteur des espérances).
Alors rouler en GT3 Héritage, c’est faisable ? Oui et non. Non car très rare (2 prototypes fabriqués) mais oui, car j’ai retrouvé sur la communauté Venturi (http://www.communaute-venturi.fr/) des personnes ayant récupéré l’un des châssis de GT3, en cours de restauration aujourd’hui… Une voiture terriblement BR en tout cas !
Plus d’infos sur cette voiture : http://gt.venturi.free.fr/guide/venturi-gt3-heritage.php