Subaru Traviq : un Zafira au pays du soleil levant !
Vous connaissiez déjà la Saab 9-2X, clone de la Subaru Impreza vendue aux States (lire aussi : Saab 9-2X), mais connaissiez-vous le Subaru Traviq, clone de l’Opel Zafira bien connu chez nous ? Le monospace compact de la firme de Russelheim a donc eu une vie japonaise, et même une double vie comme vous le verrez !
Depuis la fin des années 60, Nissan détenait 20,1 % de Fuji Heavy Industries, propriétaire de la marque Subaru. Mais à la fin des années 90, la réalisation de l’Alliance Renault-Nissan impliqua la revente de ces actions à un autre constructeur. General Motors, toujours avide d’enrichir son portefeuille de marques et de nouer des alliances fructueuses (enfin pas toujours), s’empressa de racheter ces parts, avec la ferme intention de rentabiliser son investissement. Outre la Saab 9-2X donc, l’un des produits les plus visibles (en Asie) de cette alliance fut le Subaru Traviq.
Contrairement au Zafira produit en Allemagne, le Traviq (comme le Holden Zafira) était construit dans la nouvelle usine thailandaise de GM,, à Rayong, ultra moderne et bien plus compétitive que l’usine de Bochum, du fait des salaires moindres en thailande. Bien peu de choses le distinguait de son cousin européen, si ce n’est un kit carrosserie un peu plus sportif sur certaines finitions, des suspensions revues et adaptée aux goûts locaux, et bien sûr son logo aux étoiles.
Contrairement au Zafira, le Traviq n’était disponible qu’avec une seule motorisation, le 2,2 litres 16 soupapes de 147 ch. Il comblait un trou dans la gamme Subaru qui, à l’époque, ne disposait pas de petit monospace. Produit à partit de 2001, il était prévu d’en produire 12 000 par an. Ironie du sort, ce chiffre ne sera atteint qu’en 2005, à l’arrêt du modèle (la fabrication cessera en 2004, mais le temps de vendre le stock, il resta au catalogue un an de plus).
La raison de cette mévente ? Sans doute le Traviq était-il trop éloigné du « style » et de « l’esprit » Subaru : par de moteur boxer, pas de transmission intégrale, et même pas de « facelift » pour coller à la gamme Sub’. En outre, le Traviq rencontra un concurrent inattendu sur le marché japonais : l’Opel Zafira. En effet, la société Yanase disposait d’un accord avec GM pour distribuer la marque Opel dans son réseau de concessionnaire, y compris le Zafira.
Si le Zafira vendu par Yanase, provenant d’Allemagne, était vendu plus cher, il contribuait cependant à brouiller l’image du Traviq, ni tout à fait Subaru, ni tout à fait Opel, et pas vraiment japonais ! Etonnant que GM/Subaru n’aient pas tenté de gérer ce problème avant le lancement du Traviq ? Oubli ou incompétence (ou trop grande assurance) ? Toujours est-il que le Traviq tirera sa révérence en 2005 sans avoir séduit les foules, tandis que Yanase continuera à vendre des Opel Zafira jusqu’en 2006.
L’histoire d’amour entre Subaru et GM s’arrêtera elle aussi en 2005. Malgré toutes les tentatives (maladroites) de collaboration (Traviq, Saab 9-2X, prototype Saab 9-6X dérivé d’un Subaru Tribeca), l’alliance ne donnait rien de décisif et GM commença à descendre au capital de Fuji Heavy, en vendant une première tranche de 8 % à Toyota en 2005, pour finir par se désengager totalement à la fin des années 2000. C’est désormais Toyota qui est l’actionnaire de référence de Subaru avec 16 % du capital.