Saab 900 Safari : le break inconnu
Vous connaissez mon goût pour les Saab, et notamment pour la 900 « classique » (lire aussi : Saab 900 Classic). Vous connaissez aussi mon goût pour les voitures « un peu spéciales », un peu hors-normes, où à l’histoire rigolote. Alors lorsque mes deux penchants sont réunis dans une seule voiture, je suis aux anges. C’est le cas avec cette Saab 900 Safari, qui offre à la 900 la carrosserie qui lui manquait : le break.
La 900 a eu droit à des déclinaisons amusantes, en 2, 3, 4, 5 portes et cabriolet (en 1986, lire aussi : Saab 900 Cabriolet). Il y eu même des versions rallongées par Valmet en Finlande, les 900 Finlandia puis CD (lire aussi : Saab 99), et même une première version cabriolet avant le cabriolet, la 900 Convertible réalisée par Lynx (lire aussi : Saab 900 Convertible Lynx). Mais officiellement, point de break (ou Station Wagon pour les anglophiles).
La seconde, à l’origine brune, mais désormais rouge, est de 1981, et a récupéré le nouvel avant post 1987 !En fait si, il y eu bien un break sur base 900. Et même deux… Deux exemplaires seulement réalisés pour le premier en 1980, et pour le second en 1981, par la très sérieuse entreprise Nilsson, spécialiste des véhicules spéciaux « à la commande » notamment sur base Volvo. On lui doit notamment les 264 TE Landaulet livrés à la RDA d’Erich Honecker. En tout cas, Nilsson, c’est un carrossier sérieux, et malgré l’aspect un peu bricolage du coffre arrière (enfin on a vu pire), cela laisse imaginer deux hypothèses sur les raisons de ces deux exemplaires longtemps restés dans l’ombre.
La première hypothèse est la plus simple : Nilsson, qui avait repris la fabrication des 264 TE Limousine en 1981 prenant la suite de Bertone, se voyait peut-être un avenir comme sous-traitant façon Valmet (lire aussi : Valmet). Proposer une version break sur la base d’une 900 Sedan (4 portes donc) c’était titiller Saab et pourquoi pas récupérer le marché. Si c’était le cas, la proposition dut être refusée, puisqu’on ne vit jamais la Safari en série.
La deuxième hypothèse est plus alambiquée, mais pour autant tout à fait plausible. Ces deux 900 Safari (l’une bleue, l’autre de couleur brune – depuis repeinte en rouge – des couleurs très RDA avouons-le) pourrait être des commandes en provenance d’Allemagne de l’Est jamais confirmées, ou bien jamais payées, au choix. Honecker était friand de voitures suédoises, notamment des Volvo (lire aussi : Volvo 244 DLS « spécial RDA »), et même de Citroën (lire aussi : La Stasi roulait en Citroën), alors pourquoi pas de Saab hein ? Cette rumeur n’est pas du tout confirmée, mais pourrait être une piste pour justifier l’existence de ces deux modèles.
Toujours est-il que ces deux exemplaires vont rester longtemps remisés l’un chez un concessionnaire semble-t-il (la bleue), l’autre on sait où (la brune), pour finir dans les mains d’un premier propriétaire qui la repeindra en rouge et lui donnera un avant « relifté » post août 87 qui lui donne un air assez moderne et plutôt réussi. Cette dernière sera ensuite rachetée en 2010 par un passionné néerlandais, spécialiste des pièces détachées Saab. La bleue, elle, finira par atterrir au Musée Saab de Trollhättan.
Bref, voilà de quoi vous donner un peu d’espoir pour l’acquérir puisqu’elle a été régulièrement remise en vente sans toutefois sembler changer de propriétaire. Si vraiment vous bavez devant cette étrange Saab 900 Safari, tous les espoirs sont donc encore permis !
Deux petites vidéos de la 900 Safari Rouge qui a désormais un peu plus de 78 000 km:
Le site du propriétaire de la Safari brune devenue rouge: http://www.saabsafari.com/