Renault Farma : la Rodeo grecque selon Mava !
La guerre que se menaient Citroën et Renault sur le marché des la voiture de plage (Méhari vs Rodéo) se prolongea jusqu’en Grèce, mais avec des modèles spécifiques. Alors que le partenaire de Citroën, Namco, lançait la Pony en Grèce, Renault quant à lui s’appuyait sur son distributeur local Mava pour lancer la Farma. Pour comprendre pourquoi ces deux modèles furent lancés en Grèce, il faut rappeler que la fiscalité grecque était très tendre avec ce genre de véhicule mêlant utilitaire et transport : c’était le véhicule idéal pour motoriser la Grèce en retard sur les autres pays européens.
Mava puise ses origines dans l’importation de bicyclettes dans les années 20, et appartient à la famille Maniatopoulos. Dans les années 60, Mava est créée pour importer en Grèce la gamme Renault. Lorsqu’en 1978 sort la Pony de Namco sur base Citroën, cela donne des idées aux rivaux de Mava, et c’est en un temps record qu’est étudiée et lancée la Farma sur une plate forme de Renault 4.
C’est le designer grec Giorgios Michael qui mènera à bien le projet. La Farma, avec son petit 4 cylindres de 845 cm3 et ses 34 chevaux, sortira comme prévu en 1979. Entre temps, elle aura été validée par Renault, car contrairement à Namco, Mava décide de sortir la Farma sous la marque Renault. Hors de question donc pour la Régie de laisser sortir un produit qui ne serait pas validé par elle.
En 1979 donc sort cette Rodéo à la grecque, promise à un avenir radieux ! Du moins le croyait-on chez Mava. Malgré une victoire en Rallye en 1983 avec le pilote Sotos Kokinis, la politique rattrapa la Farma. L’arrivée au pouvoir du socialiste Papandreou changea totalement la donne. Réformant de fond en comble, nationalisant à tout va, Papandreou va surtout toucher à la fiscalité automobile, et notamment celle favorisant les véhicules du type Pony/Farma. Même cause, mêmes conséquences : la Farma comme la Pony perdit tout avantage financier, et n’arrivera jamais à s’imposer en Grèce.
Restée en production jusqu’en 1985, elle ne sera produite qu’à 4500 exemplaires, malgré des liftings récurrents et l’introduction de nombreuses variantes, notamment pour l’armée grecque avec une version militaire. La firme Mava décide alors de se recentrer sur l’importation de véhicules Renault, et cessa toute production propre malgré l’acharnement de Giorgios Michael à présenter de nouveaux prototypes. Avec l’échec de Namco quelques années plus tard, c’en était fini des ambitions grecques dans la construction automobile.