Cette voiture, je l’ai longtemps regardée avec envie. Elle avait tout à mes yeux : la puissance (le V6 Turbo PRV boosté à 205 ch tout de même), le luxe (la finition Baccara me paraissait bien plus haut de gamme que les cuirs noirs allemands), et la bonne nationalité (j’étais bien plus chauvin à 15 ans qu’aujourd’hui). Bref, la Renault 25 V6 Turbo Baccara.
Renault 25 V6 Turbo Baccara : l'alliance entre puissance et finesse
Les version V6 Turbo n’eurent droit à leur finition Baccara qu’en 1990, et la R25 tirera sa révérence en 1992, laissant la place à la Safrane (lire aussi : Renault Safrane). Aussi, la version V6 Turbo Baccara est-elle une vraie rareté puisqu’elle ne sera construite qu’à 2700 exemplaires environ. Par rapport à une 25 « normale », la Baccara apporte vraiment un niveau de raffinement jamais vu sur une Française de grande série. Le concept « Baccara » qui deviendra ensuite « Initiale » est une bonne idée de Renault, qui le déclinera ensuite sur toute sa gamme afin de proposer des versions luxueuses à une clientèle exigeante.
Sur la R25, cela donne une sellerie cuir le plus souvent « havane » (ou caramel, appelez cela comme vous voulez), des boiseries, des fauteuils réglables électriquement, confortables et enveloppants, une épaisse moquette, la clim’, une chaîne stéréo et, comble du luxe, une housse de costume assortie (un détail, mais qui positionne clairement la voiture) !
Un restylage version luxe
Cette finition apparaît sur la R25 en 1988 à l’occasion du restylage mais, au début, elle n’avait droit au début qu’au V6 atmosphérique de 160 ch. Avec cette version turbo, c’est Byzance : puissance et luxe. De quoi rouler à 230 km/h sur autoroute allemande « bienzur ». C’est pour remplacer ce TGV des autoroutes que Renault lança l’étude de la Safrane Biturbo (lire aussi : Safrane Biturbo) qui se vendra encore moins bien.
La dernière grande berline française à succès
Il faut dire qu’avec la R25, on a affaire à la dernière grande berline française ayant connu une réussite tangible, avec près de 780 000 exemplaires construits. Certes, ce succès tenait beaucoup plus au marché français qu’à l’exportation, le hayon n’étant pas forcément la tasse de thé des clients européens, et à ses versions d’entrée de gamme.
Rare et désirable
Par la suite, que ce soit chez Peugeot, Citroën ou Renault, les hauts de gamme (Safrane, 605, XM , puis Vel Satis , 607 ou C6) ne cessèrent de décliner. Aujourd’hui, une R25 V6 Turbo Baccara en bel état reste assez abordable eu égard à ses performances, sa rareté et son standing. Le vrai problème sera sûrement d’en trouver un exemplaire en bon état, et bien entretenu…
Texte : Paul Clément-Collin