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Range Rover “Classic” Vogue LSE : le luxe ultime

Par CLÉMENT-COLLIN - 01/08/2022

Aujourd’hui, les passionnés s’arrachent les Range Rover du début, ceux des années 1970 plus baroudeurs que luxueux, uniquement en trois portes et aux couleurs parfois étonnantes. Pourtant, moi, ce sont les derniers de l’espèce datant du début des années 1990 qui me tentent le plus. Tout en gardant d’excellentes capacités en tout-terrain, ces derniers offraient alors cette délicieuse pointe de luxe “so british” faisant du Range Rover une espèce à part, un hybride entre luxe et efficacité bien avant l’heure des SUV de standing d’aujourd’hui. Pour marquer le coup avant le passage à la génération suivante, Land Rover proposait même, à partir de fin 1992, une version particulièrement séduisante : le Range Rover Vogue LSE (et son équivalent américain County LWB).

Le Vogue SE s’offre un châssis rallongé de 20 cm en faveur des places arrières.

Depuis la fin des années 1980, Land Rover, consciente de la pépite qu’elle accueille dans sa gamme, décide de s’attaquer à une nouvelle version qui deviendra le fameux Range P38A lancé en septembre 1994. Mais entre l’année 1988 (date de lancement du projet 38A) jusqu’à cette fin d’année 1994, il faut tenir le coup avec un modèle lancé en 1969 (le fameux projet Velar). Pour continuer à rentabiliser sa vieille icône, Land Rover va alors insister encore et encore sur le haut de gamme, tentant de faire disparaître petit à petit toutes les versions un tant soit peu utilitaires (2 portes, qui durera pourtant jusqu’en janvier 1994, diesel), pour privilégier des modèles de plus en plus luxueux et équipés du fameux V8. Dès octobre 1989 (année-modèle 1990), ce dernier passe de 3,5 à 3,9 litres et développe entre 180 et 185 chevaux selon les versions : un premier pas vers plus de puissance.

Évolution vers le luxe

De même, le Range va peu à peu se décliner en des versions de plus en plus luxueuses, soit par le biais de séries spéciales, soit par celui de finitions de série telles Vogue, puis Vogue SE. Cette politique permet à Land Rover de maintenir un niveau de ventes tout à fait correct mais surtout un haut niveau de marge. La demande restera conséquente puisqu’en 1994 (AM), avant-dernière année de production du Range “Classic”, et malgré le lancement du P38, il s’en vend encore 14 870 exemplaires (environ 4 000 unités seulement en 1995 mais c’est une évidence). En 1992, Land Rover décide de pousser encore plus loin le curseur en proposant une version rallongée ultra-luxueuse et plus puissante appelée Vogue LSE (et donc County LWB sur le marché US).

Si le Vogue LSE ressemble encore au Range Classic, son châssis rallongé d’une vingtaine de centimètres et ses suspensions pneumatiques à hauteur variable, développées avec Dunlop, serviront de base au P38A alors encore en gestation. Mieux, il reçoit une évolution du 3,9 litres poussé à 4,2 litres et 200 chevaux quand le P38 se limitera (au début) à 4 litres et 185 chevaux (il passera plus tard à 4,6 litres et 218 chevaux). Grâce à la suppression de la taxe automobile en octobre 1992, le Vogue LSE voit même son prix diminuer dès le premier mois pour passer de 39 995 livres sterling à 38 393 (environ 3 000 livres de plus qu’un simple Vogue SE).

Le Vogue LSE s’appelle County LWB (Long Wheel Base) aux USA

Puissance, performances et espace à bord

Avec le Vogue LSE, tout ou presque est de série : cuir Connolly, boiserie en peuplier italien, boîte de vitesses automatique ZF à quatre rapports, régulateur de vitesse, contrôle de traction (ECT) et ABS, siège avant chauffant mais surtout un espace arrière récupérant les fameux 20 centimètres supplémentaires, afin d’être dans ce Range de luxe comme dans une véritable limousine. Et si le vrai luxe c’était l’espace ? En tout cas, le Range Rover Vogue LSE s’approche de plus en plus du raffinement de marques plus huppées comme Bentley ou Rolls-Royce tout en proposant ce petit plus de la transmission intégrale, et son look inimitable de baroudeur (qu’il est réellement, en plus).

Mieux, à partir de 1994, il est possible de commander une version encore plus exclusive, basée sur le Vogue LSE et dénommée Autobiography dans le cadre du programme “The ultimate personalization”. Cette fois-ci, tout est réalisé à la carte, selon le bon vouloir du client capable de dépenser sans compter. Environ 25 exemplaires seront produits jusqu’en février 1996. Difficile de dire en revanche combien de Vogue LSE (ou de County LWB) ont été produits entre 1992 et 1996. Attention, il existe des Vogue LSE destinés à l’Australie motorisés par le 3,9 litres de 180 chevaux.

Le Range Rover Autobiography basé sur le Vogue LSE et totalement personnalisable.

Le dernier de la lignée, un collector

Une chose est sûre : le Range Rover Vogue LSE est particulièrement désirable. Dernier de la lignée des “Classic”, luxueux, habitable, performant, moderne, il représente l’aboutissement du modèle et forcément un graal pour qui aime le confort, la puissance et les capacités de franchissement. Évidemment, un LSE ne court pas les rues et ne sera pas forcément le plus abordable, mais quelle joie de posséder l’un de ces engins combinant un look plus classique que celui du P38 tout en disposant de la même base technique moderne (et notamment la suspension pneumatique). Si jamais vous tombez sur une belle occasion, vous saurez à quoi vous en tenir.

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