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Jensen Range Rover Chieftain : une certaine idée du luxe

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 12/08/2018

Il y a Land Rover qui propose 10 exemplaires (et pas un de plus) du Range Rover dans sa version 1978 (pour la modique somme de 135 000 £). Il faut désormais compter aussi sur Jensen International Automotive qui offre son Chieftain pour seulement 250 000 £ ! Mais contrairement à Land Rover qui met un point d’honneur à respecter point par point le modèle originel, Jensen a décidé de proposer une réinterprétation moderne du Range, avec rien de moins que 556 chevaux sous le capot.

Le Chieftain est un mélange d’une carrosserie et d’un intérieur de Range Classic de 1993 (en haut) sur un châssis raccourci de Discovery 3 de 2004 (en bas) et doté d’un V8 GM LSA de 6.2 litres et 556 chevaux

Jensen International Automotive a été créée en 2010 grâce au financement d’un millionnaire britannique, Charles Dunston (fondateur de Carphone Warehouse) avec pour objectif de restaurer et moderniser les fameuses Interceptor et FF d’antan (lire aussi : Jensen Interceptor et FF), suivant la nouvelle mode anglaise du « restomod » à l’instar de Ian Callum avec la Jaguar Mk2 (lire aussi : la Jaguar Mk2 de Ian Callum) ou même de Jaguar tout court (lire aussi : la Jaguar XJ6 d’Iron Maiden). Reprenant un précédent projet, celui de V Eight Ltd lancé par un spécialiste de Jensen en 2007 inabouti, JIA avait donc récupéré 50 Interceptor ou FF à restaurer.

Le Chieftain a de la gueule, comme son ancêtre Range Rover

28 exemplaires plus tard, Jensen International se lance donc dans une nouvelle aventure, celle du Chieftain. Il s’agit en apparence d’une restauration d’un Range Rover de 1993. Mais en apparence seulement, car plus qu’une restauration, il s’agit surtout ici d’une transformation en profondeur. Visuellement, le Chieftain ressemble comme deux gouttes d’eau à son homologue vendu au début des années 90 (et jusqu’en 96, avant que le P38 ne le remplace lire aussi : Range Rover P38A). Pourtant, seule la carrosserie est identique.

le Chieftain cache sous son capot le V8 GM LSA de 6.2 litres et 556 chevaux

En réalité, les soubassements du Chieftain sont beaucoup plus modernes : il reprend le châssis du Discovery « mk3 » apparu en 2004, et raccourci de 345 mm auquel l’ancienne carrosserie du Range a été greffée. Sous le capot, il fallait inévitablement un V8. Comme celui du Range Classic n’était qu’une évolution d’un V8 américain (Buick en l’occurrence), Jensen est allé pioché chez GM un V8 moderne, un LSA 6.2 litres « supercharged » de 556 chevaux.

L’intérieur, lui, provient bien d’un Range Classic, mais il a été retravaillé et bien entendu rendu bien plus luxueux qu’à l’origine, avec cuir et alcantara à profusion. Il se dit qu’un designer de yacht se serait penché sur son cas. Contrairement à son glorieux ancêtre, ce Range se veut connecté, et dispose d’un écran Alpine compatible Apple CarPlay.

Bien entendu, ce Range à la sauce Jensen garde ses capacités de franchissement, bien que le différentiel central ne se verrouille plus comme sur le Freelander, mais son terrain de prédilection, avec ses canassons en nombre, reste la route. Il ne s’agit pourtant pas d’une sportive, la bestiole prenant sacrément du roulis et conservant un embonpoint certain (avec 2386 kg sur la balance), mais le V8 LSA lui offre un coffre particulièrement appréciable (surtout à ce prix là).

Car il faut bien l’avouer, 250 000 £ pour un 4×4 « youngtimer » lourdement rafraîchi, c’est une addition salée. Il faudra avoir un sacré compte en banque, et avoir épuisé tous les joujous déjà disponibles pour s’offrir un tel engin qui ne sera reconnaissable extérieurement que par son logo vert « Chieftain » (et que seuls quelques connaisseurs sauront apprécier à sa juste valeur). N’est-ce pas cela, d’ailleurs, le summum du luxe ?

Produit au compte goutte (il faut un an à Jensen International Automotive pour fabriquer un exemplaire du Chieftain), il comblera en tout cas les amateurs d’exclusivité : il se murmure qu’une dizaine d’exemplaires seulement sortiront des ateliers de JIA. De toute façon, la clientèle pour un tel engin, aussi cher qu’une Rolls Royce Cullinan (lire aussi : Rolls Royce Cullinan), risque d’être rare elle aussi ! Il n’empêche, ce Chieftain est hautement désirable.


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