Quand deux Paul se rencontrent : entretien avec Paul Belmondo !
C’est parce qu’une amitié et un respect réciproques me lient avec la Maison Chapal que j’ai pu interviewer l’égérie masculine de la marque, Paul Belmondo. Enfin, interviewer est un bien grand mot, je ne me prétends pas journaliste, mais Paul et moi avons pu discuter un peu plus longuement que lors de notre précédente rencontre. C’était l’occasion de mieux le connaître et de comprendre un peu son parcours.
Croiser et interroger des personnes célèbres, à la vie hors-norme et au destin forcément hors du commun est toujours impressionnant pour un gratte-papier néophyte comme moi. Mais dans le cas de Paul Belmondo, la première chose qui frappe au bout de quelques mots, c’est sa gentillesse. Sa simplicité aussi. Tout de suite à l’aise et mettant à l’aise, il transforme rapidement l’entretien en conversation amicale même si je n’oublie pas de poser des questions.
Derrière cette simplicité apparente, l’homme révèle pourtant de multiples facettes : coureur automobile, acteur, éditeur, et homme lige de la maison Chapal, autant d’activités différentes et pourtant liées à sa personnalité et à la tradition familiale. Lorsque je m’étonne de sa passion pour l’automobile, avec un père acteur et un grand père sculpteur, il m’explique que son père Jean-Paul était un fou de bagnoles, et qu’il a, petit, toujours roulé dans de superbes voitures, comme la Ford Mustang 65 présente dans le documentaire qu’il a tourné sur son père. Le deuxième mari de sa mère, Hugh Hudson, réalisateur des Greystoke et des Chariots de feu, avait aussi tourné un film sur la vie de Fangio, et cela l’avait marqué. Accompagner son père sur le Grand Prix de Monaco a sans doute aussi jouer un rôle dans son choix « automobile ». Sans compter la passion que souvent les petits garçons cultivent pour la chose automobile sans avoir besoin d’influences familiales.
Sans doute y-avait-il, en choisissant une carrière automobile, l’envie de se démarquer de l’héritage familial, mais aussi et surtout l’envie d’assouvir une passion. Et Paul de reconnaître qu’être « fils de » l’a sans doute aidé, mais aussi souvent desservi dans sa carrière. Et puis « bon sang ne saurait mentir », aujourd’hui, le voilà sur les planches comme son père. Ne manquerait plus qu’il se mette à la sculpture comme son grand père dont il porte le prénom. Sans aller jusque là, il a trouvé un juste milieu en réconciliant culture et automobile et en lançant un magazine, Car Life. C’est ains qu’il se retrouve avec une nouvelle casquette, celle d’éditeur, au côté de son ami Thierry Soave. Lorsque je l’interroge sur ce magazine, on sent la même passion que pour ses autres activités ! Car Life est né d’une envie simple : le passionné d’auto est souvent passionné de beaucoup de choses, et cultive un certain art de vivre, et Car Life cherche à réunir automobile et « lifestyle » comme on dit aujourd’hui.
De toute façon, Paul est quelqu’un de stylé, d’élégant. Derrière une certaine discrétion, on devine l’homme de goût. Il fait partie de ces gens à qui tout va : cela énerve mais force est de constater qu’il a la classe. C’est sans doute une des raisons pour laquelle Jean-François Bardinon a proposé à Paul de représenter la marque Chapal. Mais je crois, à force de discuter avec l’un ou avec l’autre, qu’il s’agit aussi beaucoup d’une histoire de valeurs communes : la mode, l’automobile, l’amitié, la tradition familiale… D’ailleurs, le rôle de Paul Belmondo ne s’arrête pas à juste du mannequinat. Il se prolonge bien sûr en représentant la marque auprès des médias, comme il le fait avec moi, mais aussi en participant aux événements automobiles de la marque. C’est alors que les compétences de pilote de Paul deviennent intéressantes, et c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il attend les coupes de Printemps, pendant lesquelles il proposera des baptêmes en Alpine A441 et en GT40 !
En outre, Paul apprécie que Jean-François Bardinon le consulte et lui demande son avis sur la collection, même si chacun conserve son métier. La façon dont Paul me parle de Chapal me rappelle ma propre expérience avec cette marque : un côté familial, une confiance réciproque, et des valeurs communes. Cela dit, une marque qui soutient les arts sous toutes ses formes (ses anciennes usines ont été reconverties en ateliers d’artistes), qui cultive son lien viscéral avec l’automobile, qui affirme son ancrage familial tout en se créant sa propre destinée, ne pouvait que plaire à Paul ! En y réfléchissant bien, il était l’ambassadeur naturel de la marque ! De cet entretien, je n’ai qu’un regret : que Paul ne m’ait pas proposé de continuer la conversation chez lui, avec un succulent dîner préparé par Luana. Mais cela sera pour une prochaine fois !
Photos: Thomas de Saulieu