Peugeot 104 ZS « Kit Rallye » : tuning à la franc-comtoise
En ce milieu des années 70, la maison Peugeot domine les rallyes africains avec la 504, aussi bien la berline que le récent coupé V6. Au bas de la gamme civile est apparu au salon de Paris 1975 le coupé 104 ZS, riche de son 1124cm3 de 66ch DIN (soit 20 de plus que la ZL) et qui dispose des qualités routières pouvant lui permettre comme sa grande sœur d’obtenir des succès en rallye dans d’autres catégories (lire aussi : Peugeot 104 ZS).
D’autant que sa principale rivale, la Renault 5 LS, elle, court sur piste, dans le cadre de la coupe du même nom, qui succède à la fameuse coupe Gordini. C’est ainsi que Gérard Allégret, responsable du service course de la marque au lion, décide d’engager en compétition un coupé ZS préparé Gr.2 dont la puissance atteint les 110ch afin de tester ses aptitudes sur le terrain. Après avoir envisager de lui faire courir le rallye de l’Acropole et celui du Maroc, c’est uniquement à l’occasion de la Ronde de la Giraglia, un rallye disputé en Corse, que cette 104 « Rallye » fera ces premiers tours de roues avec au volant le pilote finlandais Timo Mäkinen. Malheureusement, il se verra obligé d’abandonner au bout de quelques dizaines de kilomètres suite à un souci de pompe à huile. A la même période, au salon de Genève, est présenté un kit adaptable et homologué route, inspiré de la ZS de compétition.
En fait, ce kit « Rallye » est en deux parties : le kit moteur qui comprend une tubulure d’admission spécifique, une culasse à quatre entrées séparées, deux carburateurs double corps Solex de 35, un arbre à cames et des ressorts de soupapes renforcés. Une fois préparée, le 1124cm3 offre 80ch (ou 85 selon les sources) à 6200 tr/min lui permettant d’atteindre les 165 km/h contre 156 pour la ZS normale. Les 400 m DA sont parcourus en 18 secondes et le kilomètre DA en 34,4 secondes. La deuxième partie est constitué d’un kit carrosserie, composée d’un pare-chocs avant avec spoiler intégré, de quatre ailes larges et d’un bouclier arrière, le tout en polyester. En plus des éléments de carrosserie, l’on trouve des jantes larges Amil permettant la monte de pneus Goodyear « EagleTouring » en 175/70 x13.
Disponible dans le réseau dès l’automne suivant, ces deux ensembles pouvaient être vendus séparément, au prix de 7600 Frs pose comprise pour le kit carrosserie et 2200 Frs pour la prépa moteur. Ils pouvaient soit être montés en concession avant livraison au client, soit achetés par le client comme des pièces détachées afin de l’adapter à un véhicule déjà existant. Au total, une ZS ainsi équipée vaut 33.300 Frs, un prix équivalent à celui de ses concurrentes : Renault 5 Alpine (32.000 Frs et 93ch, lire aussi : Renault 5 Alpine), Simca 1000 Rallye 2 (20.060 Frs et 86ch, lire aussi : Simca 1000 Rallye) ou Volkswagen Golf GTI (32.260 Frs et 110ch). En compétition, c’est au Tour de Corse que la « Rallye » fera son retour. Elle terminera 1ère de son groupe et 10ème au classement général, toujours pilotée par Mäkinen.
Par la suite, les 104 ZS engagées en compétition auront un look plus proche de la ZS civile, ce qui ne les empêchera pas de briller pour autant, notamment aux 24 Heures de Chamonix avec la victoire de l’équipage Henri Pescarolo/Jean-Pierre Nicolas suivi d’une autre ZS, celle de Jean-Claude Lefebvre et Claude Laurent.
Quant au « kit Rallye », deux questions peuvent se poser à son sujet : jusqu’à quand fût-il disponible dans le réseau (sortie de la ZS2 ?) et combien de ces kits furent vendus au final (si quelqu’un a des éléments de réponses…). Précédent de quelques années le kit Arvor (à lire ici : 104 ZS2 Arvor) et les kits 125 et 200ch développées par PTS pour les 205 GTI (lire aussi : Peugeot 205 GTI Kit PTS) et 505 Turbo Injection, il faudra à coup sûr vous armez de patience pour trouver cette rareté. Et en payer le prix…
