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Peugeot 103 : la mob' increvable !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 9 janv. 2016Je tiens d’ores et déjà à m’excuser auprès des spécialistes de la 103 : je n’en suis pas un, et je ne ferai pas ici un historique complet de cette mob’ mythique. Mais j’avais envie de parler de cette petite Peugeot à deux roues, avec son moteur deux temps et sa silhouette qui devrait redonner le sourire aux quadragénaires comme moi.
Parisien d’origine, il était hors de question pour mes parents de m’offrir un deux roues motorisé, le métro, le bus voire le RER suffisaient largement selon eux pour me permettre d’avoir une certaine liberté en toute sécurité. Aussi étais-je toujours impressionné et envieux des jeunes de mon village berrichon, où nous passions les week-ends et une partie des vacances, qui circulaient en Peugeot 103. Moi, petit bourgeois un peu minet, tendance Vans/Compagnie de Californie/Chevignon, je rêvais de cet engin délicieusement populaire, avec le guidon torsadé (pour conduire avec les menottes disaient-on à l’époque), voir le look Chopper. J’avais soudainement presque envie de porter des jeans « neige », d’avoir une nuque un peu plus fournies, et de porter des coupes-vent fluos !
Oui, le 103 est très 80’s !A Paris, les copains chanceux qui avaient droit à un deux roues faisaient le grand écart, soit en Solex, soit en Scooters (des Peugeot aussi, mais SC, en 50 ou en 80 cm3, puis des SV au début des 90’s). A la Baule, c’était plus fun, avec les Yamaha Chappy de location, qui eux aussi m’étaient interdits (« bah quoi, la plage est à 100 mètres de la maison » me disait-on). Mais dans le Berry, on en était encore et toujours au 103 sous toutes ses formes, du SP (le nom le plus connu) au Land assorti au sac US, sans parler des modèles Chrono ou Racing (les versions « sport ») voire CRX (façon tout terrain).
J’adore le slogan !Le 103 se consommait à toutes les sauces, et motorisait aussi bien Marguerite, la fermière du coin, avec ses deux sacoches et sa version Vogue d’entrée de gamme, que les voyous du Bar des Sports (le BDS, aujourd’hui disparu) garaient devant la devanture pour aller boire une mousse et jouer au baby ou au flipper. Le 103, c’était moderne et ringard (sorti en 1971 tout de même), un truc paradoxal. Digne successeur des 101 et 102, conçus eux aussi par Edmond Padovani, le 103 eut une longue carrière… Tellement longue que je me suis aperçu qu’il était encore vendu aujourd’hui sous la marque Peugeot Motocycles (qui appartient aujourd’hui à 51 % à Mahindra et Mahindra).
Si la fabrication en France, à Mandeure, dans le Doubs, a cessé en 2006, la production a été reprise en Chine et le Vogue figure au catalogue à nouveau depuis 2013, avec son 49 cm3, en version avec ou sans variateur (859 à 949 euros TTC). 1349 exemplaires ont été vendus en France en 2014 tout de même, c’est dire si le 103 garde une certaine cote d’amour. Car il existe bien des nostalgiques : conduire une mob, c’est un état d’esprit empreint de ruralité, de liberté, de jeunesse, que le scooter a perdu pour devenir l’outil des cadres dynamiques et citadins.
Le 103 n’est pas fabriqué qu’en Chine d’ailleurs, puisque la société Dimac, filiale de la CFAO au Maroc (qui depuis 2012 appartient à Toyota Tsusho, division de négoce du géant Toyota), continue elle aussi d’en fabriquer : la mob, rustique, simple et efficace est encore l’outil idéal et pas cher pour se déplacer dans les pays africains. A découvrir ici : www.peugeot-motos.ma/
Le 103 CRX: la classe non ?Bref, si aujourd’hui vous voulez retrouver les heures glorieuses (ou sombres, c’est selon) de votre jeunesse, c’est encore possible même en neuf. Côté occasion, j’ai découvert qu’un sacré paquet de site parlaient encore du 103, notamment Mobcustom (voir : http://www.mobcustom.com/) qui regroupe les passionnés de toutes les mobylettes en général et du 103 en particulier.
A voir aussi le site de Peugeot : http://www.peugeotscooters.fr/fiche-produit/vogue/2t/