Mercedes E 500 : la première berline de Porsche
En 1988, Mercedes se décide enfin à occuper le terrain des berlines à hautes performances et à se mesurer à son rival de Munich et sa BMW M5, mais aussi à Lancia et sa Thema 8.32 à moteur Ferrari (lire aussi: Lancia Thema 8.32). D’autant que le préparateur AMG propose déjà depuis quelques temps une version vitaminée de la W124, surnommée Hammer (lire aussi: AMG Hammer). Pour réaliser sa bête, la 500 E, dotée du V8 de 5 litres et de 326 ch du roadster SL 500, Mercedes va faire appel à Porsche.
Le développement dure deux ans et permet à la 500E d’entrer en production en 1990 dans l’usine Porsche, sur la ligne de production de la 959. Cette solution est choisie car, à cette époque, les usines Mercedes sont saturées. En outre les 500 E requièrent de nombreuses opérations manuelles incompatibles avec la grande série façon Mercedes-Benz. Bref, développement commun et fabrication Porsche font de cette Mercedes une vraie Porsche à 4 portes, bien avant la Panamera.
La 500 E fait dans la discrétion, et rien ne laisse présager les 326 ch et le V8, si ce n’est les ailes légèrement élargies, les jantes de 16 pouces, et quelques menus détails. Pourtant, la W124 qui prête sa base, est revue en profondeur : châssis étudié par Porsche, modifications dues au V8, freins et suspensions revues. Outre son moteur, beaucoup d’éléments seront repris du roadster SL 500. Toutes ces améliorations feront de la 500 E une bête de course, malgré sa discrétion et ses 1,7 tonnes sur la balance.
En tout, 10 359 exemplaires sortiront des usines Porsches entre 1990 et 1994, auxquels il faut ajouter 120 exemplaires fabriqués en 1995 sur commande spéciale et qui partagèrent leur ligne de production avec l’Audi RS2 (lire aussi: Audi RS2). Enfin, 12 modèles furent envoyés à AMG qui réalisa sa vision encore plus performante, l’E60 AMG, au V8 poussé à 376 ch. La 500 E était vendue 575 000 F en 1995, contre 500 000 F pour sa rivale M5.
Aujourd’hui, les 500 E sont encore très abordables, même si leur cote a tendance à monter chaque année. Attention aussi aux désargentés qui n’auraient pas prévu un budget entretien conséquent: ce genre de bébé nécessite des soins et de l’attention. Mais en contrepartie, voilà une bestiole qui vous rendra tout l’amour que vous lui donnez au centuple.