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Lexus SC300/400 et Toyota Soarer : coupés "deluxe"

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 28/06/2017

Alors que la Lexus LS 400 était à peine sortie en 1989 (lire aussi : Lexus LS 400), les équipes de Toyota planchaient déjà sur le futur grand coupé de la nouvelle marque, le SC. En effet, l’entreprise japonaise avait conscience qu’il fallait autre chose qu’une sage berline au pays de l’Oncle Sam pour pérenniser la griffe de luxe. Même si le marché était restreint, il existait une clientèle plutôt âgée, exigeante et cossue, prête à payer cher un gros coupé distinctif. Un marché rentable donc, et un excellent vecteur d’image.

Les deux maquettes en clay exposées au Toyota USA Museum (c) CarNichiWa.com

Toyota disposait déjà d’un coupé dans sa gamme japonaise, la Soarer Z20. Mais la voiture était déjà en fin de vie (elle avait été lancée en 1986) et le style anguleux (et pour tout dire très carré) n’aurait pas plu à la clientèle américaine. Aussi, on décida de créer un tout nouveau modèle, qui serait vendu aux USA sous la marque Lexus, et au Japon comme une nouvelle Soarer. Depuis 1973, Toyota disposait d’un centre de design en Californie, appelé Calty Design Research (abréviation de California Toyota), et c’est là-bas que sera dessiné la future SC / Soarer « Z30 ». Il fallait prioritairement séduire les américains, et donc envisager son design directement aux Etats-Unis.

La SC 400 à moteur V8

Les designers Dennis Campbell et Erwin Lui s’attelèrent à la tâche pour pondre en moins de 6 mois deux maquettes en clay à présenter aux décideurs japonais. Malgré l’originalité du design, les propositions du Calty furent validés, tant pour les USA que pour le Japon. Pourtant, il y eut par la suite de nombreuses modifications pour satisfaire au difficile passage à l’industrialisation, mais in fine, le SC/Soarer Z30 restera assez fidèle à la proposition d’origine. On peut d’ailleurs aujourd’hui voir ces deux maquettes au Toyota USA Museum (voir photo).

La SC 300 à moteur L6 d’entrée de gamme aux USA

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, il ne s’agissait pas d’un dérivé coupé de la LS 400, mais bien d’un modèle spécifique, avec un châssis raccourci et modifié. Si les équipements étaient les même à l’intérieur, les réglages de suspensions notamment étaient différents, tandis que le moteur V8 4 litres 1UZFE recevait lui aussi des modifications tout en conservant la même puissance (250 chevaux, puis 260 à partir de 1996).

Autre différence : dès août 1991, la gamme s’élargissait par le bas avec la SC 300, dotée d’un 6 cylindres en ligne 2JZGE de 3 litres et 225 ch (230 ch à partir de 1996), histoire de ratisser large, et disponible en boîte automatique qu’en boîte manuelle à 5 rapports. Au Japon, la Soarer était proposée dès le début en V8 mais aussi en version L6 2,5 litres biturbo développant 283 chevaux (modèle JZZ30) ! Le L6 atmo n’intégrera la gamme japonaise qu’en 1994 (modèle JZZ31), et en 1996, la GT 2,5 litres perdra un turbo mais gagnera des chevaux (299 recensés malgré l’accord tacite des constructeurs japonais de s’auto-limiter à 280 ch, lire aussi : The Japanese Gentleman’s Agreement) grâce au système VVT-i (admission variable).

Dès 1991, les versions japonaises « Soarer » V8 furent proposées avec une suspension à air complexe, et le système 4WS (4 roues directrices), sur les modèles dits UZZ32. Ainsi équipées, les Soarer étaient bien plus chères et technologiquement plus évoluées que leurs sœurs Lexus américaines, qui devaient conserver un prix plancher pour conquérir le marché. Mais les Soarer V8, trop chère se vendirent mal et furent retirées du marché japonais en 1997, ne conservant que les versions L6 (jusqu’en 2000).

La Soarer est la soeur jumelle des SC, mais avec quelques modifications tout de même

Aux Etats-Unis, la première année fut assez bonne avec 27 887 exemplaires vendus, mais le soufflet retomba assez vite à 16 577 exemplaires. Dès 1996, les ventes tomberont même en dessous des 5000 unités, et en 2000, seuls 905 SC 300 et 400 trouveront preneurs. Comment expliquer cette chute brutale malgré un très léger restylage en 1997 ? Tout simplement à cause du tarif : avec un prix d’attaque de 37 500 $ à son lancement, la SC 400 passait brutalement en 1996 à 52 000 $. La SC 300 elle, passait de 31 500 $ à 44 000 $ ! Une forte hausse due à un taux de change yen/dollars devenu défavorable, les voitures étant fabriquées au Japon puis exportées vers les USA. Au total, 82 538 Lexus furent produites (dont 33 000 SC300, parmi lesquelles seulement 3 883 en boîte manuelle). On estime qu’environ 100 000 Z30 (SC comme Soarer) furent fabriquées, ce qui voudrait dire qu’à peine un peu plus de 17 000 modèles furent badgés Toyota.

La Soarer GT-T 2.5, sans doute la plus désirable des Z30

Les SC 300 et 400 (tout comme les Soarer) ne furent jamais importées en Europe, même si certains le firent à titre individuel. Il s’agit donc d’un modèle plutôt difficile à trouver de nos jours. Pour une conduite à gauche (LHD), privilégiez une Lexus, et quitte à se faire plaisir, autant choisir le V8. Si la conduite à droite (RHD) ne vous gêne pas, alors sautez sur les quelques Soarer importées en Grande Bretagne par des voies parallèles. Privilégiez alors une JJZ30 (biturbo ou monoturbo), ou bien les UZZ32 dotées du système 4WS et de la suspension à air.

En 2001, les Z30 furent remplacées par une nouvelle génération, la Z40 qui abandonnait le principe du simple coupé pour offrir aux amateurs un concept en vogue à l’époque : celui du coupé-cabriolet, certes plus polyvalent, mais au look assez pataud.

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