Citroën C4 Cactus : ça passe ou ça casse !
Difficile en ce moment d’échapper à la C4 Cactus qui fleurit dans tous les magazines spécialisés, et dont Citroën fait la promotion en masse. Il faut dire qu’avec elle, la marque aux chevrons joue gros. A l’heure des restructurations et des grandes manœuvres chez PSA, la redistribution des rôles est claire désormais : à Peugeot le rôle de généraliste, à DS celui de marque premium, et à Citroën celui de l’entrée de gamme (sans tomber dans le low cost) et de l’innovation.
La C4 Cactus est la première pierre de ce repositionnement de Citroën, et je dois vous avouer ne pas trop savoir quoi en penser. Il faut dire (sans doute) que son positionnement fait que je n’en suis pas la cible : je préfère pour beaucoup moins cher rouler dans des berlines premium sous-côtées, quitte à payer un surcoût en carburant. Et puis je n’ai jamais été un adepte des SUV ou assimilés.
D’ailleurs, ma première interrogation est là : doit-on classer la C4 Cactus dans les SUV ? Est-ce un véhicule de loisir, de plage, familial, un monospace ? En fait je pense qu’elle est un peu tout cela en même temps : look de SUV sans en être vraiment un, impression d’espace intérieur sans la modularité d’un monospace, véhicule de loisir par son look tout en offrant les capacités d’une familiale classique, modèle d’entrée de gamme sans pour autant tomber dans le low cost et le sous-équipement. Non vraiment, la C4 Cactus joue le mélange des genres.
Cela dit, ce n’est sans doute pas idiot, à l’heure le groupe PSA dans son ensemble et Citroën en particulier annoncent la réduction du nombre de ses modèles. Désormais, Citroën proposera seulement 7 modèles différents (contre 13 pour Peugeot et 6 pour DS). En resserrant la gamme, il faudra cependant contenter tout le spectre de la clientèle. Pour cela, la C4 Cactus s’en tire pas trop mal à mon sens.
En y réfléchissant bien, la C4 Cactus, avec son look particulier, ses airbumps originaux (et plutôt plaisants si on aime le look baroudeur) et son « mélange des genres » est un sacré pari pour Citroën : en gros, ça passe ou ça casse. L’histoire de cette marque est jalonnée d’intuitions géniales et de coups marketings foireux, difficile donc de parier sur l’avenir de cette voiture inclassable (pour l’instant).
Mais je ne vais pas jeter la pierre à Citroën. Je trouve que pour une fois, PSA semble gérer de façon cohérente ses marques, en tentant de les positionner intelligemment sur le marché. Le groupe s’est à mon sens souvent épuisé à proposer deux marques généralistes aux modèles tous concurrents les uns des autres. Désormais, il semble y avoir une prise de conscience qu’un meilleur positionnement de chacune des marques du groupe, tout en conservant des bases techniques et des plate-formes communes, serait le meilleur moyen de reconquérir des parts de marché.
Sans aller jusqu’à valider tout de suite cette stratégie, les choix déjà effectués semblent confirmés par un regain de forme de PSA dans son ensemble sur le marché français notamment. En tout cas, l’arrivée de Carlos Tavares à la tête du groupe semble plutôt bénéfique. On sent que des choix sont faits, même si parfois ils ne font que valider ce qui avait été mis en place précédemment.
Souhaitons bonne chance à la C4 Cactus, dont le succès à venir pourrait être celui du groupe dans son ensemble et de ses décisions courageuses d’imprimer à chacune de ses marques une nouvelle dynamique. Ce qui est sûr pour moi, c’est que la C4 Cactus est une vraie Citroën : imagination et innovation, et cette capacité de faire du neuf avec du vieux, en restant original. A suivre !