Caisse de lecteur: la Jeep Grand Cherokee Limited V8 de Pierre
Il y a un certain temps, je vous avais parlé de ma RX-8, qui continue encore à me procurer de grands moments de plaisir automobile (lire aussi : Mazda RX8). Il est temps maintenant de parler de ma voiture « à temps partiel » lors de mes séjours dans l’hexagone.
Lorsqu’est arrivée l’heure de remplacer le Voyager familial une question se posait : par quoi donc ? Mes parents ne rajeunissent pas et envisagent de quitter la Normandie pour s’installer dans la campagne charentaise, donc un véhicule un peu plus confortable qu’un monospace n’est pas une mauvaise idée (et avouons-le, comme mes idées d’expatriation me trottaient déjà dans la tête, autant avoir un véhicule un peu « funky » lors de mes retours en France).
C’est donc parti pour trouver un break de grosse cylindrée, essence, car l’enveloppe disponible, sans être riquiqui, n’est pas non plus extensible à l’envie. Pourquoi un break ? Il faut quand même pouvoir emmener les chiens chez le veto sans qu’ils soient engoncés dans le coffre (à l’époque c’était un berger allemand, aujourd’hui, c’est un berger des Pyrénées…). Cette fois encore, la Saab est envisagée (un break 9-5, c’est quand même pas mal, ce n’est pas Paul qui me contredira sur le sujet), mais en recherchant du côté des 4×4, les durs, les vrais, les tatoués, on tombe sur le Grand Cherokee Limited, et là, eurêka !
Remettons-nous dans le contexte un instant, au début des années 2010, trouver un véhicule proposant un tel degré d’équipement avec globalement une dizaine d’années relève de la gageure. Pensez donc : sellerie cuir, ordinateur de bord, siège conducteur à mémoire (deux personnes en l’occurrence, ce qui permet à mes parents d’avoir chacun leur réglage, pour les courts trajets, comme les plus longs), sièges chauffants avec réglage des lombaires, régulateur de vitesse, rétroviseur électrochrome, boite automatique, toit ouvrant électrique… le tout pour moins de 15000€ !
Certes le small block 287 ci (4.7 litres) serait plus à sa place dans un coupé que dans ce « SUV » capable de franchissement comme peu dans sa catégorie. Mais pour moins de 10000 km par an, en allant chercher le bois de chauffage directement sur place, c’est un bien petit prix à payer, et le glouglou du V8 est on ne peut plus jouissif, surtout au feu rouge, face à n’importe quel « kéké », un peu chaud, qui se calme instantanément face à un tel rugissement, alors que la bête est bridée à 160 !
Sur la route, il est évident que le Grand Cherokee est conçu pour cruiser à 50 mph sur autoroute, et ses qualités dynamiques sont discutables. Toutefois, dès qu’on quitte le bitume, la boite automatique à pont court enclenchable est un vrai régal, permettant de débarder tranquillement l’hiver venu.
Du point de vue finition, c’est la classe américaine : cuir pas beau, ronce de PVC, ajustages et assemblage discutables, mais c’est solide. De quoi traverser ce « monde de merde » si cher à Georges Abitbol, quelles que soient les conditions.
En bref, c’est un véhicule aux antipodes de la nipponne, mais tout aussi attachant, dès qu’il s’agit de réellement sortir des sentiers battus. Et côté dépaysement, c’est parfait pour mes petites escapades hexagonales.
Texte: Pierre Sumy