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BMW série 6 E63 : à redécouvrir d'urgence

Nicolas Fourny - 19 avr. 2024

« La démonstration demeure néanmoins époustouflante à bien des égards et, en particulier, ceux qui ont eu la chance de pratiquer les versions V8 au quotidien pourront vous confirmer l’ensemble des vertus de cette série un peu oubliée à l’heure actuelle »

Le croirez-vous ? La GT la plus controversée de l’histoire de BMW fête ses vingt ans cette année. Avec la série 7 E65, elle incarne le climax de l’ère Chris Bangle à la tête du design munichois et on a peut-être du mal à se remémorer la violence des polémiques qui accompagnèrent le lancement de ce modèle, qui marquait le retour de la firme à l’hélice dans le segment des grands coupés de prestige. Désireuse tout à la fois d’effacer l’échec de la série 8 et de recueillir l’héritage de la glorieuse E24, la première série 6 du XXIe siècle n’avait pas choisi le chemin le plus facile pour parvenir à ses fins, sa physionomie poussant l’iconoclasme jusqu’à la provocation. À l’époque, nombreux furent ceux qui la vilipendèrent et se lancèrent dans des imprécations excessives, lui promettant — entre autres amabilités — un vieillissement difficile. Alors que les passions sont depuis longtemps apaisées, le moment est venu de réexaminer son cas…

Une anthologie de la provocation

Salon de Francfort 1999. Sur le stand BMW, un prototype aux proportions insolites et au design clivant alimente toutes les conversations ; le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont pas toutes aimables. Le Concept Z9 n’a pas été conçu pour simplement occuper l’espace ou susciter la controverse ; et il ne s’agit pas non plus de l’une de ces maquettes plus ou moins extravagantes que certains constructeurs exhibent dans deux ou trois salons avant de les détruire ou de les remiser à l’abri des regards, sans qu’elles ne connaissent la moindre traduction concrète en série. Bien au contraire, le Z9 est un manifeste esthétique destiné à préparer la clientèle BMW à la révolution qu’il préfigure et annonce assez fidèlement ce à quoi vont ressembler les voitures de Munich du siècle à venir. Étant donné la violence du choc, de telles précautions ne sont pas superflues : Chris Bangle, qui a pris la tête du studio de design munichois sept ans plus tôt, a alors en charge la mise en œuvre d’une véritable bousculade intellectuelle visant à sortir la firme bavaroise du classicisme de bon aloi dans lequel elle ronronne depuis trop longtemps, aux yeux de ses dirigeants du moins !

Das hässliche Entlein

Confrontée à l’irrésistible montée en puissance d’Audi — qui, en moins de vingt ans, a changé de statut et a, de haute lutte, investi le segment dit premium —, combinée à l’offensive de Mercedes-Benz, dont la gamme s’étend tous azimuts avec, certes, des fortunes diverses, la Bayerische Motoren Werke a délibérément choisi de choquer le bourgeois en s’écartant des sentiers soigneusement balisés sur lesquels les générations successives de ses différentes gammes s’ébattent depuis la Neue Klasse de 1961. C’en est fini des évolutions douces et des innovations mesurées ; désormais, la modernité non seulement se revendique mais elle doit aussi surprendre, heurter, prendre le risque de déplaire, voire même de scandaliser. Sur ce plan, Bangle va être servi en faisant l’objet de l’une des toutes premières campagnes de cyber-harcèlement (même si le terme n’existe pas encore) quand apparaît la série 7 E65, en 2001. À l’époque, des pétitions circulent pour exiger la démission du styliste, accusé de dévoyer le style BMW devenu, aux dires de ses détracteurs, lourd, emphatique, vulgaire, d’une laideur baroque et inutilement provocatrice. Deux ans après, quand la nouvelle série 6 est dévoilée lors de l’IAA 2003, c’est peu dire que les passions ne sont pas retombées. Étroitement dérivé du concept car Z9, le nouveau coupé consterne un grand nombre d’observateurs et devient à son tour la cible de quolibets plus ou moins acerbes.

C’était le bon temps (mais on ne le savait pas)

Évidemment, deux décennies plus tard, quand on contemple l’actuelle série 8 G14 — dont le style inutilement torturé, d’une agressivité pathétique, lui permettrait sans coup férir de remporter la palme d’or au festival du pli de tôle si ce dernier existait —, la E63 semble tout à coup timide, sage, presque anodine sous certains angles. En 2023, le temps a effacé les controverses, remis la critique en perspective ; le regard que chacun pose sur l’auto en ressort comme adouci. Pourtant, l’audace d’Adrian van Hooydonk, qui a dessiné l’auto sous la férule de Bangle, demeure intacte lorsque l’on se souvient du style BMW et, plus largement, du paysage automobile de ce temps-là. Certes, le décrochement Hofmeister a survécu et continue de hanter le profil de la voiture mais, pour le reste, la série 6 revenue d’entre les morts (le coupé E24 ayant quitté le catalogue quatorze ans plus tôt) a bien besoin des naseaux de calandre et du logo à l’hélice pour certifier son rattachement à la longue histoire et aux traditions de son constructeur. Car c’est à peu près tout ce qui subsiste des points de repère qui ont si longtemps tranquillisé une clientèle sans doute plus conservatrice qu’on pouvait le croire. Avec son expression de cétacé hagard et sa malle arrière — sans aucun doute le morceau de bravoure de l’engin — semblant avoir été posée par erreur sur un troisième volume étonnamment rachitique une fois le coffre ouvert, la E63 ne recherche ni le consensus, ni un brevet d’élégance ; c’est avec véhémence qu’elle rejette tout classicisme et, dans les colonnes de Rétroviseur, Paul Bracq — auteur de la E24 — n’hésitera pas à en stigmatiser les attributs.

C’est l’une des meilleures (mais ne le répétez pas)

Nettement moins provocatrice à l’intérieur, la série 6 ne tarde cependant pas à rassurer l’amateur lorsqu’il se décide à en prendre le volant : nous sommes bel et bien en présence d’une authentique GT comme BMW sait en concevoir et dont aucun des moteurs disponibles ne déçoit, y compris le six-cylindres 3 litres d’entrée de gamme, qui anime déjà très dignement cette longue et lourde carrosserie. Amplement à la hauteur de sa tâche, le châssis réjouira toutefois davantage les amateurs de randonnées transeuropéennes que les pistards invétérés ; comme son gabarit l’indique l’auto n’est ni une 911, ni une M3, même si elle se montre plus entreprenante qu’une 850i sur les itinéraires sinueux. La démonstration demeure néanmoins époustouflante à bien des égards et, en particulier, ceux qui ont eu la chance de pratiquer les versions V8 au quotidien pourront vous confirmer l’ensemble des vertus de cette série un peu oubliée à l’heure actuelle, y compris dans sa version sommitale — nous avons nommé la M6 ! Datant de cette époque où le moteur V10 était à la mode pour les voitures de route (on en trouvait aussi chez Audi ou Volkswagen), l’auto reste impressionnante à observer en mouvement et, surtout, à conduire. Bien sûr, les données brutes de sa fiche technique se sont banalisées à l’heure où n’importe quel sèche-cheveux à roulettes est capable d’offrir deux fois plus de puissance mais, dans l’absolu, 507 ch qui hennissent aussi joliment, cela reste une source inépuisable de plaisir, d’autant plus qu’à l’instar des autres variantes, l’auto existe en décapotable… Voilà qui, à l’approche de l’été, devrait faire réfléchir plus d’un amateur éclairé. Qui l’eût cru ? Très accessible par les temps qui courent, un de ces jours la E63 finira par devenir une grande classique !





Texte : Nicolas Fourny

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