BMW M635 CSi / M6 : la bourgeoise encanaillée !
En ce début des années 80, les constructeurs allemands proposent toujours un coupé bourgeois de leurs grandes berlines. Chez BMW, cela donne la série 6, qui a quelque chose d’un peu français puisqu’elle a été dessinée par le célèbre designer Paul Bracq. La série 6 est avant tout un coupé confortable et spacieux, mais sûrement pas une sportive, ne proposant que des 6 cylindres assez sages, le 2,8 litres de 184 ch (628i) et le 3,5 litres de 218 ch (635i).
Contrairement à Mercedes, BMW décide de donner à sa série 6 une version plus sportive, qui sera fabriquée pas sa filiale Motorsport à partir de 1983 : la M635 Csi. En Amérique du Nord, elle prendra le nom de M6. Le coupé élégant et discret des beaux quartiers semble avoir enfiler son jogging (jupes et bas de caisses, double sortie d’échappement centrale, logo Motorsport).
Bien sûr, trains roulants et suspensions ont été modifiés et optimisés, mais le vrai changement se trouve sous le capot. Pour offrir des performances uniques, la M635 Csi s’offre un moteur exceptionnel : le fameux 6 cylindres en ligne M88, issu de la fabuleuse M1 (première sportive made by Motorsport). Mieux, il gagne en chevaux puisqu’il propose 286 ch contre 277 pour la M1.
Grâce à ce moteur spécifique, la M6 gagne encore en exclusivité puisqu’elle sera la seule à bénéficier de ce moteur. La seule ? Pas tout à fait puisqu’une étonnante 745i sud-africaine bénéficiera elle aussi, en toute discrétion, de ce moteur (lire aussi : BMW 745i M88 sud-africaine).
Exclusivité oblige, la M635 Csi sera fabriquée au total à 5855 exemplaires entre 1983 et 1989, dont un bon tiers seront exportés vers les Etats-Unis (les fameuses M6). En France, seuls 196 exemplaires ont été vendus, ce qui en fait une vraie rareté ce qui, outre ses performances, explique une côte assez élevée (entre 20 et 35 000 euros selon l’état du véhicule).
En tout cas, j’aime assez cette grande bourgeoise encanaillée, avec sa gueule de squale typique des Béhèmes de cette époque là. Et puis l’exclusif M88 vaut le détour, tandis que les plus chauvins pourront se justifier de son dessin français (cocorico!).