Audi 5000 : la berline de Robin Masters
Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, parlons un peu d’Audi. Mais pas d’une banale Audi, une 80, une 100 ou que sais-je encore. Non parlons de la seule, l’unique, celle qui m’a fait fantasmer pendant longtemps : l’Audi 5000. Oui à l’époque j’étais petit, et pour moi, plus le chiffre était gros, plus la bagnole était luxueuse et désirable… Le Mirage 2000 était forcément plus performant que le Mirage III (ce qui était vrai), et l’Audi 5000 forcément mieux que la 200 (ce qui l’était moins).
Pourquoi donc étais-je attiré par cette Audi 5000 ? Pour une raison simple : si Robin Masters s’en était payé une, c’était donc qu’il s’agissait du top du top à l’époque. N’avait-il pas en sa possession aussi une Ferrari 308 GTS ? La sportive italienne était immatriculée Robin 1, et la berline teutonne Robin 2, cela ne s’invente pas !
L’Audi 5000 apparaît en 1982 dans la série Magnum PIPourtant, l’Audi 5000 (type 43) n’est qu’une Audi 200 (C2) adaptée au marché américain. N’allez pas croire qu’elle surpasse en tous points notre version américaine, mais elle a des particularités intéressantes pour le collectionneur maladif que je pourrais être si j’avais vraiment le pognon. D’ailleurs, en parlant de performances, l’Audi 5000 est même moins puissante et donc véloce que sa sœur européenne. Comme elle, elle ne disposait que de 5 cylindres, d’où son nom (la version inférieure était vendue aux Etats-Unis sous le nom de 4000, pour 4 cylindres). Cependant, les moteurs essence atmo (2.1 litres) n’offraient que 108 ch au lieu de 136 en Europe, et les moteurs Turbo 133 ch au lieu de 170. Pire, la version américaine offrait aussi un 5 cylindres diesel de… 2 litres et 70 ch. Ouch ! Un moteur qui n’était pas disponible en Californie, ne satisfaisant pas les réglementation locales de pollution.
La version «de basse », appelée 5000 tout court, correspondait à la version GL européenne, mais avec des pare-chocs à l’américaine, des phares adaptés, ou des répétiteurs de clignotant latéraux. La version supérieure, dite « S » offrait un équipement plus luxueux, et notamment la climatisation, indispensable pour percer au pays de l’Oncle Sam. C’est surtout à partir de 1980 que la 5000 se distingue : elle récupère pas mal d’instrumentation de bord issus de la Porsche 928 . En 1982, elle reçoit un Turbo Diesel un peu moins anémique, développant 87 ch.
Audi va tenter de jouer l’image allemande à fond les ballons. Aux Etats-Unis, la marque disposait d’un réseau de distribution commun avec Porsche (qui ne faisait alors pas partie du groupe VW) : Porsche+Audi ! Une situation qu’Audi utilisera toujours sur ses publicités. La 5000 connaîtra un relatif succès aux Etats-Unis, touchant une clientèle avide de distinction, qui souvent achetait aussi des Saab ou des Volvo. Elle fut remplacée en 1984 par une nouvelle 5000, basée sur la 200 C3.
Ce modèle connut un succès plus mitigé, sans doute à cause des procès engagés contre Audi, mettant en cause une boîte de vitesse qui semble-t-il accélérait toute seule… CBS relaya l’information, qui s’avéra fausse, mais le mal était fait, mettant en rogne Ferdinand Piëch « himself ». Les 5000 perdront leur appellation en 1989 pour redevenir des Audi 200. Histoire sans doute de redorer le blason d’Audi outre-Atlantique, ou du moins de faire oublier l’affaire « CBS ».
La 5000 « C3 » fit un flop à cause de fausses accusations !Toujours est-il qu’une 5000, moins performante qu’une 200, me fait plus de l’oeil, histoire de me prendre pour Robin Master, la fortune en moins. La Ferrari 328 étant inaccessible, ne reste plus que la 5000.