SPORTS CARS
ANGLAISE
ASTON MARTIN
COUPÉ

Aston Martin DBS Superleggera “Concorde Edition” : prétexte en série limitée

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 26/11/2019

L’histoire des séries spéciales est jonchée de modèles et d’associations les plus incongrues, mais on n’attendait pas Aston Martin sur ce terrain capillotracté. C’est pourtant aujourd’hui, le 26 novembre 2019, que le service marketing et communication de la marque de Gaydon nous dévoile sa toute dernière idée pour écouler ses DBS “Specials”, un modèle à la justification sans queue ni tête, et pourtant relativement séduisant : l’Aston Martin DBS Superleggera “Concorde Edition”.

Aston Martin aurait-elle du mal à écouler son modèle DBS Superleggera pourtant présenté en 2018 pour égrainer les séries spéciales un an à peine après son lancement ? Le moteur V12 de 5,2 litres et 725 chevaux peinerait-il à séduire à l’heure des motorisations V8 hybrides de nombreux autres constructeurs ? Toujours est-il qu’une première série Q by Aston Martin DBS “59” de 24 exemplaires fut proposée aux amateurs en 2018, puis en janvier 2019, une nouvelle série Tag Heuer de 50 exemplaires suivie par une très légitime DBS Superleggera OHMSS (On Her Majesty’s Secret Service) de 50 unités de la même teinte “Olive Green” que la DBS conduite par George Lazenby dans le film éponyme.

Création du label Wings Edition

Pour la “Concorde Edition”, le rapport semble moins évident. Pour comprendre cette étonnante série spéciale, il faut remonter en 2017. À cette époque, Aston Martin lançait une série de véhicules censés rendre hommage à l’aviation britannique : la Vanquish S Red Arrows (l’équivalent de la Patrouille de France au sein de la Royal Air Force), la V8 Vantage Blades Edition (rendant hommage à l’équipe acrobatique civile “The Blades”) et la Vantage V12 Vantage S Spitfire 80 (commémorant le célèbre avion de la RAF). Le créneau de l’aviation semble être porteur puisqu’en 2018, Ford exploitait le filon en présentant son exemplaire unique Eagle Squadron Mustang GT.

Chez Aston, on y croit aussi puisque la marque a décidé de perdurer dans cette voie, d’abord en annonçant au début du mois de novembre 2019 la création d’un label, Wings Edition, regroupant ses créations limitées produites par le département “bespoke” Q, puis en offrant à nos yeux ébahis cette DBS Superleggera Concorde Edition. Comment justifier cette série spéciale limitée à 10 exemplaires reprenant subtilement les couleurs de British Airways ? En mélangeant deux dates : le 26 novembre 2003 (il y a 16 ans jour pour jour), date à laquelle vola pour la dernière fois le Concorde de la compagnie britannique immatriculé G-BOAF, et le 20 avril 1979 (il y a 40 ans donc), date du premier vol commercial du G-BOAC, Concorde initial de British Airways. Rajoutez à cela les 50 ans du premier vol d’essai du Concorde (2 mars 1969) et vous obtenez un beau prétexte. Après tout pourquoi pas ?

Hommage au Concorde G-BOAC

Mis à part cette drôle de justification, il faut reconnaître que cette édition spéciale fait son petit effet, avec sa couleur blanche semblable au joyau de l’aéronautique franco-britannique, ses touches de rouge et de bleu à l’arrière, évoquant discrètement le logo de British Airways sur la dérive. Une plaque signée des PDG d’Aston Martin et de British Airways portant les lettres G-BOAC assure l’exclusivité du modèle tandis qu’une silhouette de Concorde orne le toit. À l’intérieur, la sellerie en cuir bleu se pare de logos “Concorde” tandis qu’un clin d’oeil se glisse à l’intérieur du pare-soleil : l’altitude maximale du supersonique (60 000 pieds) et la vitesse de croisière (Mach 2,04).

Jouet pour amateurs fortunés, peut-être autant passionnés de voitures que d’aéronautique, la DBS Concorde Edition est une opération de communication à peu de frais. Ce n’est d’ailleurs pas la première automobile à recevoir une livrée en hommage au supersonique. Air France y avait déjà songé en 1986 pour célébrer les 10 ans du premier vol commercial d’un Concorde aux couleurs de la compagnie française avec une Citroën CX GTI Turbo spécifique bien nommée “Concorde”. Une opération promotionnelle qui s’était soldée par un fiasco et seulement 6 exemplaires produits malgré l’annulation d’Air France.

Ironie de l’histoire, la CX Concorde restera donc plus rare que la DBS Concorde. Souhaitons à Aston Martin plus de succès et de trouver réellement les 10 clients capables de débourser la somme nécessaire (et non révélée) pour faire partie des happy-few. Opération marketing ou pas, cette DBS Superleggera me fait de l’oeil et c’est déjà une réussite.

Carjager vous recommande

undefined
Aston Martin Rapide : comme son nom l'indique
« Très différente dans l’esprit de feue la Lagonda, la Rapide du XXIe siècle s’inscrivit sans ambages dans une séquence très favorable aux coupés à quatre portes, qu’aujourd’hui encore d’aucuns s’obstinent à considérer comme des berlines basses »
Nicolas Fourny - 21/11/2023
Lire la suite
undefined
Aston Martin DBS Superleggera : meurs un autre jour
« La Superleggera voit exploser son rapport poids/puissance car, cette fois, ce sont 725 ch qui piaffent sous le capot, libérés par un douze-cylindres turbocompressé de 5,2 litres »
15/05/2023
Lire la suite
undefined
Aston Martin V8 Zagato: controversée, mais décisive
Au début de années 80, Aston Martin est au plus mal, et n’a rien à voir avec ce qu’est devenue aujourd’hui la marque. A l’époque, il s’agit vraiment d’artisanat puisque moins de 50 véhicules sortent annuellement des ateliers de Newport Pagnell, la plupart des V8, mais aussi des Lagonda (lire aussi : Aston Martin Lagonda). C’est aussi l’époque où les concurrents, Ferrari en tête, commencent à lancer des supercars qui se vendent comme des petits pains, profitant à plein de la spéculation autour des voitures de sport.
Paul Clément-Collin - 05/08/2022
Lire la suite

Vendre avec CarJager ?