Toyota Bandeirante : le mythique J40 a survécu jusqu'en 2001 !
Dans le monde du 4×4, il existe plusieurs mythes incontournables : la Jeep bien sûr, le Land Rover aujourd’hui Defender, et le Toyota Land Cruiser J40 ! Et comme les mythes ont du mal à mourir, ceux qui croyaient que le Land Cruiser de la série 40 était mort de sa belle mort en 1984 ont tout faux, puisqu’il continua à exister jusqu’en 2001, sous le doux nom portugais de Bandeirante (Pionnier), pour finir par devenir un mythe national brésilien au même titre que le VW Combi !
C’est en 1959 que Toyota reprend une usine Land Rover pour produire des 4×4 bien utiles sur les routes défoncées brésiliennes sous le nom de Bandeirante. Ce premier du nom sera d’abord produit en CKD (kits provenant du Japon) sur la base du Toyota J25, mais à partir de 1962, il sera totalement de conception brésilienne. Il faut dire que les taxes sur l’importation de véhicules étrangers ou de pièces détachées rendait peu rentable le système du kit. Ce n’est qu’en 1968 qu’appraît le J40 avec une particularité de taille, outre quelques détails stylistiques : ce sont des moteurs Mercedes (le MC314) que l’on retrouve sous le capot, et ce jusqu’en 1994, car ils avaient l’avantage d’être fabriqués localement (et donc moins chers).
La production locale de l’ensemble des composants allaient être le point faible du Bandeirante par rapport à ses frères japonais : une qualité d’assemblage et des composants bien moindre, ternissant un peu l’image imputréscible et indestructible du J40. Pour le reste, cela reste un Toyota, avec toutes les qualités qu’on lui connaît, notammen en terme de franchissement ! Et puis après tout, la concurrence, soumise aux mêmes contraintes, souffrait aussi de ces problèmes récurrents de qualité, et les produits importés étaient bien trop chers pour concurrencer les Bandeirante !
C’est d’ailleurs ce qui explique la longévité au Brésil du Bandeirante par rapport au J40 japonais dont la production cessa en 1980 : les règles douanières strictes rendaient rentable ce vieux 4×4 aux capacités si étonnantes et décliné en de multiples versions (simple ou double cabine, tôlé, vitré, long, court, pick up etc : il y en avait pour tous les goûts). Au fur et à mesure que sa vie se déroulait comme un long fleuve tranquille au Brésil, le Bandeirante reçut des améliorations et modernisations stylistiques ou techniques sans vraiment changer l’allure générale de cette légende.
Cela aurait pu durer longtemps comme ça, mais en 1989, tout change : les barrières douanières sautent (tuant bon nombre de petits constructeurs brésiliens, lire aussi : Santa Matilde). Le Bandeirante se retrouve en concurrence avec de nombreux autres 4×4, y compris locale (lire aussi : Troller T4). En 1994, il récupère des moteurs Toyota (enfin, Daihatsu pour être précis, le 14B) mais il faut bien se l’avouer, le Bandeirante n’a plus sa superbe d’antan. Il durera cependant jusqu’en 2001, satisfaisant ses fans les plus irréductibles. Il aurait pu encore durer un peu plus longtemps, mais le 14B ne passait pas les nouvelles normes brésiliennes, et Toyota préféra jeter l’éponge, fermant une page vieille de 33 ans ! Volkswagen attendra elle fin 2013 pour stopper un autre mythe de l’industrie automobile brésilienne : le Combi !
Au total, plus de 100 000 Bandeirante auront été fabriqués au Brésil, et il en reste pléthore sur les sites d’annonces automobiles brésiliens. Alors si l’envie vous prends d’acheter un mythe avec une histoire particulière, et parfois relativement neuf (pour les derniers modèles), laissez-vous tenter. Restera toujours le délicat problème de l’homologation en France. Mais quand on aime… !