C’est par ces mots que débutait chaque épisode de la fameuse série K-2000 diffusée à partir de 1982 aux États-Unis (1986 chez nous) et qui raconte les aventures de Michael Knight (interprété par David Hasselhoff) accompagné de sa voiture (une Pontiac Firebird Trans de 82) prénommée KITT, dotée d’une intelligence artificielle plus tout un tas de gadgets (lire aussi : K2000)…
Mais alors, quel rapport avec notre Renault 11 nationale ?
Tout d’abord, petit rappel des faits : en septembre 1981, la Régie Renault lance son nouveau cheval de bataille, la 9, petite berline trois volumes à vocation mondiale et destinée à une clientèle assez classique. Bien que proposée d’emblée en de multiples versions et finitions, il faudra attendre le mois de février 1983 pour que soit présentée une version deux volumes d’aspect plus jeune et moderne, dénommé 11. Les finitions de ces dernières sont reprises des 9, mais on note toutefois l’ajout d’une variante dite Electronic.
Keskecé ? Eh bien c’est une version faisant appel aux dernières technologies de l’électronique. Elle reçoit un compteur à affichage à cristaux liquides adaptable, le conducteur ayant le choix d’afficher le compte-tours, la pression d’huile ou la température d’eau. La silhouette de la voiture est représentée sur fond orangé avec témoins de portes ouvertes et détecteur d’ampoule grillée.
On y trouve également une chaîne stéréo son Dolby dernier cri développée chez Philips avec tuner programmable (électronique bien sûr !), lecteur de cassettes auto-reverse ainsi que six haut-parleurs et un ampli 4x20W. Tout ça peut être commandé depuis le volant via un satellite assez encombrant, qu’on reverra sur d’autres modèles de la marque.
Mais le fin du fin, c’est le système de synthèse de parole : il diffuse des messages en cas d’avarie comme « La portière avant droite est mal fermée » ou « Alerte. Le moteur chauffe. Arrêt moteur impératif. ». La voix masculine est diffusée par une petite enceinte située sur la casquette du compteur. Cela pouvait s’avérer quelque peu déconcertant pour une partie de la clientèle peu habituée à ces gadgets, mais rassurez-vous, une cassette explicative est fournie avec !!! A noter que plusieurs langues sont disponibles.
La 11 Electronic est disponible en deux finitions : TSE et Automatic, toutes deux entraînées par le fameux « Cléon fonte » dans sa variante de 1397cm3 à carbu double corps et AEI (allumage électronique intégral) développant 72ch DIN (68 sur Automatic).
L’équipement est repris de la TSE, avec intérieur en velours, moquette épaisse, vitres teintées (électriques à l’avant), fermeture centralisée, volant gainé de cuir, lave-phares, feux antibrouillards et jantes alu. Rajoutez à cela un coffre à fermeture centralisée, des rétros électriques, des strippings noirs sur la carrosserie et des panneaux de portes spécifiques afin d’accueillir les haut-parleurs plus gros. En option, on peut disposer du limiteur de vitesses maison baptisé « Normalur ».
Pour le millésime 1984 (juillet 83), la silhouette à côté du compteur disparaît pour faire place à un ordinateur de bord à fond vert. Ce dernier peut rendre compte de l’autonomie, le carburant consommé, le carburant restant, la consommation moyenne et instantanée et la température extérieure. Il suffit d’appuyer sur une touche à droite du tableau de bord pour faire défiler ces infos. Les témoins d’ampoules grillées sont désormais supprimés et le rappel de portière est uniquement vocal.
Quelques mois plus tard une nouvelle version est disponible avec l’équipement Electronic : la TXE. Si la finition est similaire à la TSE, c’est sous le capot qu’on trouve la différence. En effet, elle adopte le tout nouveau moteur dit « F » de 1721cm3 à carbu double corps, arbre à cames en tête entraîné par courroie et AEI, ce moteur a été conçue pour remplacer le « Cléon fonte » sur les versions les plus puissantes de la gamme 9/11, hors Turbo. On pourrait regretter qu’un système d’injection n’ait pas été adopté sur ce modèle dit de technologie de pointe.
En avril 1985, parallèlement aux versions de la gamme courante, une série limitée à 4500 exemplaires baptisée simplement « Renault 11 Electronic » fait son apparition. Bien que basée sur la GTL, son moteur est repris des GTS/TSE/TSE Electronic (1397cm3 ,72ch DIN). A l’intérieur, elle reprend le tableau de bord « high-tech » et le synthétiseur de paroles mais avec une finition dépouillée (plus de chaîne hifi !), avec volant type Turbo (mais avec moyeu spécifique), et une sellerie tweed.
Disponible uniquement en carrosserie cinq portes avec deux teintes proposées (gris métallisé 620 et bleu Schiste 402), elle possède des vitres teintées, un essuie-glace arrière, des enjoliveurs de roues type « manège » de GTX et une antenne radio type TSE/TXE Electronic. Aucune option n’est disponible sur ce modèle. Précisons que cette série limitée fût également diffusée en Autriche (Dialog) et en Italie (Message).
Au millésime 86 alors que la gamme subit un léger restylage, les 11 Electronic adopte un nouveau compteur à fond noir résistant mieux à la chaleur. La barre graphie n’intègre plus le compte-tours en on supprime l’alerte de survitesse. Elle adopte aussi un volant type Turbo.
A la même époque, signalons que de l’autre côté de l’Atlantique est proposée une variante Electronic de l’Encore (11 ricaine, lire aussi: Renault Alliance et Encore). Enfin une variante, plutôt un « pack-option » sur un modèle déjà existant. Elle reprend la 3ème génération de compteur de la version européenne en miles (conso en MGP). Les témoins à gauche sont toutefois différents : buzzer d’oubli des clés sur le contact et témoin de ceinture non bouclée (obligatoire aux States). Néanmoins, on ne trouve pas de chaîne hifi, ni de synthétiseur de paroles. Elle ne durera malheureusement que le temps d’un été.
C’est au millésime 1987 marqué par une refonte profonde des 9/11 que les Electronic disparaissent de la gamme… mais ses innovations seront reprises par la suite sur certaines versions des 25 et 21. De nos jours, les (trop ?) rares amateurs de Renault 11 ne voient pour la plupart que par la Turbo, l’Electronic avec ces motorisations robustes et son contenu « technologique » mérite de sortir de l’ombre… Et tout ça à prix d’ami !!!