Pininfarina Spider Europa / Azzurra : « ne l’appelez plus jamais Fiat »
Oui je sais, je vous ai déjà parlé de la Fiat 124 Spider (voir ici : Fiat 124 Spider) mais elle n’est pas assez « Boîtier Rouge » à mon goût : trop populaire, trop produite, en bref, pas assez exclusive ou originale. Pourtant, ce petit cabriolet a de la gueule, et fait encore bien envie aujourd’hui. La solution pour rouler avec ce petit bijou en étant sûr de pouvoir y coller l’autocollant « BR » (il arrive, je finalise), c’est de s’orienter vers sa dernière déclinaison, celle qui ne porte plus le logo Fiat, j’ai nommé la Pininfarina Spider Europa… ou Azzurra pour les versions américaines.
Fiat est un constructeur malin. Dès qu’un modèle qui conserve cependant un petit potentiel arrive en fin de vie, la Fiat l’offre généreusement à ses sous-traitants pour qu’ils continuent de le produire. Dans les années 80, il fera le coup deux fois avec Bertone, qui produira sous sa marque la Fiat X1/9 à partir de 1982 (lire aussi : Fiat / Bertone X1/9) puis en 1985 la Ritmo Cabriolet (lire aussi : Fiat/Bertone Ritmo Cabriolet).
En 1982 justement, Fiat décide d’arrêter la production dans ses usines et sous sa marque du Spider 124. Cela faisait déjà quelques années que la firme italienne ne produisait plus ses Spider que pour les Etats-Unis, et le marché, bien que réel, commençait à décliner. Pourtant, il restait un potentiel pour une production en petite série, que ce soit outre-Atlantique mais aussi en Europe, à la manière d’un revival (la 124 n’y était plus vendue depuis 1974!).
Fiat va donc refourguer tout le matos à Pininfarina pour lui permettre de continuer à produire la 124 ! Une nouvelle ligne de production voit donc le jour dans les usines du carrossier italien. En outre, Pininfarina va recevoir un deuxième cadeau de la part de son grand donneur d’ordre : un moteur 2 litres toujours, mais à injection, une mécanique plus moderne développant tranquillou ses 105 ch (pour l’Europe) et 102 ch (pour les USA). Fiat offre aussi son réseau (notamment aux States) pour distribuer la nouvelle « machina », mais le logo tombe, pour ne laisser place qu’à celui de Pinin !
Dans la nomenclature des Fiat 124 Spider, ce nouveau modèle prend le nom de DS, et sa production commence en mars 1982, pour se terminer en novembre 1985. Dépoussiéré, le Spider prend donc deux appellations : « Spider Europa » (qui comme son nom l’indique, se destine à l’Europe), et « Azzurra » (uniquement aux Etats-Unis), pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Il se distingue des modèles Fiat par une meilleure qualité de fabrication, un fameux volant 3 branches, et de nombreux détails cosmétiques (calandre noire, pare-chocs à l’américaine avec les clignotants intégrés, jantes « Cromodora », bossage de capot, vitres électriques). En outre, le Spider Europa / Azzurra devient une stricte deux places (autant le savoir tout de suite!).
En juillet 1983, Pininfarina va proposer une version « vitaminée » dénommée Volumex. Comme sur les Lancia, le Spider se voit doté d’un compresseur (et d’ailes élargies) pour une puissance s’envolant à 135 ch ! Largement de quoi se faire plaisir avec ce petit engin dont la vocation première n’est sûrement pas la sportivité.
Petit à petit, le marché s’amenuise. Après un pic de production pour l’AM 1984 (2577 exemplaires), les ventes chutent, et Pininfarina ne produit que 1504 exemplaires en 1985. Il est temps d’arrêter. Au total, 7450 exemplaires de la DS « classique » et 500 de la Volumex seront produits, soit 7950 voitures au total. Il semblerait que Pininfarina ait aussi continué à produire la version Turbo du modèle CS (dite CSO) avec son 1800 porté à 122 ch. 700 exemplaires seront produits entre mars 1981 (chez Fiat) et novembre 1985 (chez Pininfarina donc), sans que la répartition entre les deux marques soit connue.
Voilà, avec environ 8500 exemplaires en atmo, Volumex ou Turbo, on est déjà dans le domaine de l’exclusivité. Sans logo Fiat, mais avec celui du célèbre carrossier/designer, on approche de la classe absolue, et ce malgré un dessin modernisé moins pur que les 124 Spider du début. Dans tous les cas, on entre dans la catégorie « Boîtier Rouge » sans souci. Bref, laissez-vous tenter par le charme italien, la douceur de vivre, des mécaniques modernes, et un certain luxe, tout en précisant à vos amis : « je ne roule pas en Fiat, mais en Pininfarina, c’est un poil différent » !