Peugeot 604 : la berline haut de gamme à la française
Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours eu un faible pour la Peugeot 604. Sans doute parce qu’elle ressemblait un peu à la 305 SR de mon père (lire aussi : Peugeot 305) ? Elle me faisait penser en tout cas, selon les moments, à une américaine (sa longueur sans doute) ou à une Mercedes. Elle me semblait en tout cas plutôt noble.
D’ailleurs, dans ses versions essence, la 604 ne s’abaissa jamais au 4 cylindres, et ne proposera que des V6. Lancée en 1975, elle étrenne le PRV gourmand et bancale de 2,7 litres et 136 pauvres chevaux (appréciez le rendement au litre). Heureusement, elle bénéficiera tout au long de sa carrière des évolutions heureuses de son 6 en V : l’injection fait passer le moulin à 144 ch en 1977, et en 1983, elle recevra une nouvelle évolution de 2,8 litres et 155 ch, qu’on retrouve sur les recherchées versions GTI.
La 604 est un échec pour la marque sochalienne, qui n’arriev pas à en vendre plus de 153 000 exemplaires en 11 ans de carrière. Il faut dire que la concurrence interne au groupe PSA est déjà conséquente : Talbot Tagora (lire aussi : Talbot Tagora SX) dont la version SX dispose du même V6 encore plus puissant (165 ch) ou Citroën CX qui dispose elle d’une grande variété de moteurs (mais pas de V6) et de carrosseries (berline, break, prestige, limousine).
En outre, la 604 doit faire face à une rivale externe elle aussi disponible en 4 cylindres : le couple R20/R30. Si en essence, la 604 restera fidèle au V6, elle proposera un diesel 4 pattes de… 80 ch. De quoi brouiller encore un peu plus l’image de cette grande berline statutaire réduite tout à coup à utiliser un moulin anémique.
La Peugeot 604 aujourd’hui est relativement recherchée. D’abord parce qu’elle représente bien une certaine époque, celle des années 70, des années Giscard, et son relatif insuccès peut aussi être imputé aux crises pétrolières qui, en France, ruineront à jamais les efforts des constructeurs nationaux pour créer un vrai haut de gamme. Et puis la 604 c’est aussi le tour de France et ses voitures officielles, avant que Fiat puis Skoda ne remplacent Peugeot.
Enfin, il y eut les version limousines, fabriquées par Heuliez (lire aussi : 604 Limousine), les deux rares versions landaulet (lire : 604 Landaulet), et même des version coréennes fabriquées par Kia (lire aussi : Kia 604). Tout cela fait qu’on a gardé en mémoire cette bonne vieille berline au style très classique et carré.
Aujourd’hui, on trouve des V6 à tous les prix selon l’état de la voiture. Les versions SL du début sont plus recherchées pour leur côté 70’s et authentique, mais les ultimes versions GTI sont elles aussi courues pour leurs performances. En revanche, la version diesel n’a aucun intérêt, à moins que vous vouliez tracter une caravane façon old school sans dépenser trop dans un glouton V6 qui passe difficilement sous la barre des 13 litres aux 100.