Peugeot 508 RXH Hybrid4 Castagna: break français et haute couture italienne !
Ah Castagna ! Voilà un nom qui fleure bon l’Italie, le luxe, et les voyages à l’ancienne, lorsque, quel que soit le mode de transport, le bois se mariait au cuir et à l’osier. De ses premières réalisations pour la reine de Savoie au début du siècle dernier, jusqu’aux réalisations sur base Isotta-Fraschini (à la renaissance éphémère, lire aussi : Isotta-Fraschini T8 et T12), en passant par la réalisations des wagons de luxe de la Compagnie des Wagons-Lits, tout respire le luxe dans l’histoire du carrossier Castagna. Disparu en 1954 (à la suite de la faillite de son principal fournisseur/partenaire Isotta-Fraschini), il renaîtra en 1994, sous l’égide de l’architecte Gioacchino Acampora !
Dans le monde moderne des années 90, être « carrossier de luxe » n’a pas forcément la même saveur qu’avant guerre : on parlerait plutôt de « bespoke », de personnalisation. C’est d’ailleurs comme cela que « renaît » Castagna : en proposant des versions luxueuses exclusives de voitures de série, à la manière de Chapron au début des années 80 !
La plus célèbre des Castagna: la version plage électrique réalisée pour Kadhafi !Viendra tout de même le temps où Castagna Milano (son nouveau nom) sortira un peu de la personnalisation : à partir de 2002, le carrossier n’hésitera plus à proposer des concept-cars, histoire de se faire à nouveau un nom. Ce n’est pourtant pas avec des réalisations de prestige qu’on gagne de l’argent, et, délaissant les réalisations italiennes, Castagna va faire son business avec la Mini, proposant des versions luxe, ou de plage, de la petite anglaise. Ce n’est pas totalement idiot, puisque la Mini d’antan avait aussi été fabriquée sous licence BMC par Innocenti (lire aussi : Innocenti Nueva Mini). Peu importe, Castagna se sera surtout rendu célèbre en transformant une Fiat 500 façon véhicule de plage, mais électrique, pour un célèbre client, « notre ami » Kadhafi, voiture qui aura fait le tour du web au moment des « événements » lybiens.
Mais là n’est pas le sujet. Pour vivre, il faut proposer, susciter l’envie, où répondre à des appels d’offre. Avant de décrocher le contrat du siècle en 2016 en renouvelant une partie de la flotte de taxi de Capri (un marché que d’autres convoitent, lire aussi : Citroën C4 Picasso Cabriolet Vernagallo), le carrossier milanais s’est penché en 2014 sur la grande berline Peugeot 508 dans sa version RXH Hybrid4. Un choix étonnant (et pas forcément réussi) qui aura eu le mérite de ne pas passer inaperçu au salon de Genève de cette année-là.
Pourtant, il faut vraiment être un fan du lion pour rajouter 20 000 euros à la facture initiale pour une peinture bi-ton, une sellerie mêlant le cuir et la laine, et des inserts de bois sur les contre-portes (en plus de certains petits détails). Surtout qu’aucune modification moteur n’est jamais faite chez Castagna, qui se contente d’être un « créateur d’ambiance automobile ».
Peu importe, l’intéressant dans l’affaire, c’est qu’une certaine tradition de la personnalisation « de luxe » perdure en Italie, compensant avec plus ou moins de bonheur les propositions allemandes en la matière. En Angleterre, cette tradition persiste aussi, avec notamment Overfinch sur des modèles Land-Rover (lire aussi : Le jour où j’ai découvert Overfinch).
Je serai donc indulgent, d’autant plus que, je l’ai déjà souligné plus haut, cela me rappelle les dernières réalisations de Chapron sur base 604, qui se contentaient d’un aménagement intérieur ultra luxueux, digne des Baccara de chez Renault quelques années plus tard !
Quelques exemplaires circulent en Europe, mais ils se comptent sur les doigts d’une main. Aussi, si dans les petites annonces du Bon Coin ou d’ailleurs vous tombez sur une étrange 508 RXH bi-ton, posez-vous la question : peut-être s’agit-il d’une Castagna ! Une façon de vous distinguer de vos collègues en berline française « classique ».